Le gouvernement irakien a pris des mesures actives pour limiter l'influence du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), ont expliqué des analystes à Diyaruna.
Cela vient en réponse à la stratégie du CGRI envers l'Irak, ont-ils ajouté, qui est fondée sur une tentative d'affaiblissement de ce pays au travers des actions de la Kataeb Hezbollah et des autres intermédiaires, parmi lesquels l'Organisation Badr et Asaib Ahl al-Haq.
Affaiblir l'Irak assurera qu'il ne pourra récupérer son rôle de force stabilisatrice au Moyen-Orient, ont-ils expliqué.
Le régime iranien a adopté une politique visant à mettre en place et soutenir ces milices par de l'argent et des armes afin de protéger ses intérêts et son agenda dans la région, a expliqué le politologue Ahmed Shawqi à Diyaruna.
De telles visées vont à l'encontre de la sécurité et de l'économie de l'Irak, a-t-il expliqué.
Les intermédiaires du CGRI font du tort à l'économie irakienne en s'adonnant à des activités néfastes comme le fait de tenter de protéger les responsables corrompus contre toute poursuite légale et en se livrant à des activités d'extorsion, a-t-il poursuivi.
Shawqi a accusé les milices affiliées au CGRI de faire de la contrebande de marchandises, de drogues et d'armes dans le pays depuis l'Iran « pour sauver l'économie et la devise iranienne d'un effondrement, dans un contexte de lourdes sanctions américaines qui asphyxient le pays par une campagne de pressions maximales ».
Par le biais de la Kataeb Hewbollah, le CGRI sape la souveraineté et la sécurité de l'Irak lors d'attaques en Irak, y compris celles qui visent la Zone verte de Bagdad, a-t-il expliqué.
« Ce que l'Iran ne veut pas voir, c'est l'émergence d'un Irak fort et prospère qui serait un modèle unique dans la région », a-t-il précisé. « Cela porterait atteinte aux intérêts et aux objectifs de l'Iran, qui sont d'affaiblir ses voisins et noyer la région sous des conflits afin de pouvoir dominer leurs ressources et leurs processus de décision. »
Les Irakiens conscients du rôle des milices
Les Irakiens sont parfaitement conscients du rôle que jouent la Kataeb Hezbollah et les autres milices affiliées au CGRI, a indiqué le politologue Adel al-Ashram à Diyaruna.
Cela transparaît manifestement dans les chants et les slogans utilisés lors des manifestations populaires pour exprimer le rejet public des Irakiens de l'influence du CGRI, a-t-il expliqué.
Pour al-Ashram, le régime iranien est une menace pour l'Irak et la région dans son ensemble en raison des activités perturbatrices au travers desquelles il cherche à faire avancer ses visées expansionnistes.
Appelant les autorités irakiennes à mettre un terme aux ingérences de l'Iran, il a déclaré que la République islamique « tente de fabriquer des conflits extérieurs pour se protéger elle-même et son pouvoir, et que les milices sont un moyen d'y parvenir ».
Ces derniers mois, le gouvernement irakien a cherché à limiter les activités des milices affiliées au CGRI en traquant les pratiques de corruption, en surveillant les postes-frontière et en tentant de supprimer l'influence des milices dans les institutions de l'État.
« Les autorités irakiennes tentent de confiner les armes aux forces irakiennes, de restreindre les groupes voyous et de résister à leurs efforts de créer le chaos et la division », a expliqué le spécialiste militaire Jalil Khalaf Shwayel à Diyaruna.
Selon lui, les Irakiens soutiennent leur gouvernement et commencent à éprouver du ressentiment contre les miliciens et leurs opérations, qu'ils perçoivent comme néfastes pour la paix civile.
L'armée irakienne est la principale force pour lutter contre « les groupes hors-la-loi qui s'efforcent de faire échouer les tentatives de faire valoir la stabilité et la prospérité en Irak », a-t-il conclu.