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Les milices appuyées par l'Iran en Irak veulent être payées pour leur « protection »

Faris Omran

Des membres de la milice Kataeb Hezbollah appuyée par l'Iran en Irak. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des membres de la milice Kataeb Hezbollah appuyée par l'Iran en Irak. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Les milices appuyées par l'Iran qui opèrent en Irak utilisent leur influence pour extorquer de l'argent de protection aux chefs d'entreprises, en particulier dans les zones libérées de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), ont expliqué des citoyens et des responsables irakiens.

Les menaces répétées de ces milices, qui opèrent comme de véritables gangs, ont poussé un certain nombre d'Irakiens à renoncer à leur gagne-pain et à quitter les villes.

Asaib Ahl al-Haq en particulier a « étranglé Salaheddine » par sa cupidité, a expliqué un habitant de la province qui a demandé à conserver l'anonymat par peur de représailles.

À Salaheddine, les milices épaulées par l'Iran « s'immiscent dans chaque aspect de la vie des gens et les forcent à verser de l'argent en prétextant qu'elles protègent leurs intérêts », a-t-il précisé à Diyaruna.

Des membres de la milice Kataeb al-Imam Ali appuyée par l'Iran sur une photo publiée en ligne par la milice le 24 octobre 2018.

Des membres de la milice Kataeb al-Imam Ali appuyée par l'Iran sur une photo publiée en ligne par la milice le 24 octobre 2018.

« Tout le monde, y compris les agriculteurs, les propriétaires de restaurants et de magasins, les artisans et même les vendeurs des rues doivent verser une partie de leurs revenus à ces milices », a-t-il expliqué, ajoutant que refuser peut leur coûter la vie.

Un habitant de Mossoul qui a lui aussi demandé à rester anonyme a expliqué à Diyaruna que le racket pratiqué par ces milices ne lui a laissé, à lui et à d'autres propriétaires de magasins, « d'autre choix que de fermer boutique et de partir pour échapper à la pression ».

« Les membres de la milice parcourent le marché pour voir combien de magasins s'y trouvent et combien gagne chaque commerçant afin de pouvoir calculer le montant de l'extorsion, qui peut parfois atteindre plusieurs centaines de dollars », a-t-il ajouté.

« Ils nous ont rendu la vie insupportable et nous et nos familles ne nous sentons plus en sécurité », a-t-il poursuivi. « L'EIIS a été la raison de notre déplacement, et aujourd'hui la pression que nous imposent ces milices nous a une fois de plus poussés à partir. »

« Un chantage flagrant contre les habitants »

Dans la province de Ninive, les milices armées irakiennes qui doivent leur loyauté à l'Iran qui les finance « rackettent de manière flagrante et forcent les habitants à leur verser de l'argent pour leur protection », a expliqué le député de Ninive Hassan al-Alaw al-Jubouri.

« La plupart des gens paient par crainte de la tyrannie des miliciens », a-t-il raconté à Diyaruna, soulignant que les gens sont furieux qu'après la défaite de l'EIIS une autre force soit venue le remplacer.

Les forces irakiennes opérant dans la province ont signalé ces tentatives d'extorsion au gouvernement fédéral, a poursuivi al-Jubouri, précisant qu'il avait lui-même à plusieurs reprises soulevé la question au parlement.

La seule véritable solution consiste à « retirer les milices et les factions armées des villes et des villages », a-t-il estimé, et d'affirmer clairement que la police irakienne est chargée de faire appliquer la loi et que « personne n'est au-dessus de la loi ».

« C'est la seule façon dont nous souhaitons régler cette question », a-t-il continué.

De la même manière, le chef de la Coalition Qarar irakienne Athil al-Nujaifi a appelé à ce que ces « factions armées impopulaires » soient retirées des villes, soulignant que la seule présence officielle devrait être celle des forces de sécurité irakiennes.

« Aucune entité parallèle n'a le droit d'exister et de mener des activités illégales qui victimisent les civils », a-t-il ajouté à Diyaruna, indiquant le rôle d'Asaib Ahl al-Haq dans la récente catastrophe du ferry à Mossoul.

Le naufrage d'un ferry qui franchissait le Tigre à Mossoul, un accident qui a coûté la vie à près de 100 personnes, a fait apparaître au grand jour la corruption qui sévit dans les régions d'Irak où les milices appuyées par l'Iran exercent leur influence.

Les milices visent avant tout les régions libérées

Les milices irakiennes liées au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), en particulier Asaib Ahl al-Haq et Kataeb Hezbollah, comptent sur ce racket pour financer leurs opérations, a expliqué à Diyaruna l'expert en stratégie Alaa al-Nashou.

Ces milices opèrent dans tout l'Irak, a-t-il poursuivi, mais « elles visent avant tout les régions libérées où la sécurité est fragile, pour laisser croire aux habitants que leur présence est essentielle et indispensable pour protéger leurs vies et sécuriser leurs biens ».

« Cela leur permet en fin de compte de faire chanter la population locale pour de l'argent de protection ou de voler les ressources », a-t-il ajouté, soulignant que « selon certains rapports, ce sont près de 20 % de l'économie du pays qui sont entre les mains des milices ».

Ces milices collectent l'argent de la protection alors que leur financement se tarit par suite des sanctions américaines imposées à l'Iranet du contrôle des transactions bancaires illégales liées à leurs sources de financement, a ajouté al-Nashou.

« Ces milices menacent et extorquent maintenant de l'argent aux commerces de gros et de détail, ainsi qu'au secteur privé et même aux petites et moyennes entreprises dans les régions où la sécurité est faible », a-t-il poursuivi.

Les revenus des parkings publics et de ceux des hôpitaux, des centres commerciaux et des camions de transport de marchandises sont également visés par ces milices, a-t-il ajouté.

Les opérateurs de services municipaux et publics ont eux aussi été poussés à octroyer des contrats et des appels d'offres à ceux qui paient les pots-de-vin et les taxes aux milices, a-t-il conclu.

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10 COMMENTAIRE (S)
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Quiconque vous dit que c'est un mensonge, dites-lui qu'il est un démon. Je suis une de ses personnes qui avaient été ciblées par les milices Asa'ib dans son moyen de subsistance. Elles ont imposé un montant hebdomadaire de 150,000 dinars sur ma voiture Kia que j'utilisais pour mes besoins domestiques. C'est pourquoi je l'ai vendue. La personne qui a pris l'argent de protection est Sayyd Dhiya qui est en charge de Yathreb à Salaheddine. J'ai vendu ma voiture et même quitté ma zone. J'ai les numéros de téléphone des personnes qui collectent l'argent.

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Ce n'est pas vrai. Les milices dont vous parlez ont défendu notre honneur et libérer votre terrain alors que vous et vos amis dormiez à Erbil. Vos mots indiquent une chose seulement: que vous en tant qu'auteur de cet article êtes un soldat de "l’État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS) vaincu. Que Dieu vous maudisse et tous ceux qui soutiennent vos mots, par le droit de Mohammed et la famille de Mohammed!

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Laissez-les d'abord protéger leur propre honneur, puis allez protéger celui des autres.

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[Charabia]. Pourquoi vous ne l'acceptez pas? Venez voir à Mossoul où ils contrôlent tout; ils participent à tous les projets et cherchent à avoir une part du peuple, qu'il s'agit d'un magasin ou n'importe quelle autre chose.

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Ce sont les soi-disant milices qui ont beaucoup sacrifié pour sauver notre peuple de "l’État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS) et ses actes criminels. Mais, il semble qu'il y a certains qui aspirent à l'EIIS car ils ont des intérêts et gains communs avec eux. C'est pourquoi ils aspirent à eux et ne se soucient pas du peuple ou du pays. Le mal en Irak a de fortes armes qui sont étendues pour coopérer avec le démon afin de garantir des privilèges. Un politicien de l'ancienne époque coopère avec la Turquie contre l'Irak car elle le soutient militairement. C'est pourquoi il est gonflé, menaçant, jurant et s'exprimant pour des raisons sectaires et ethniques négatives et diaboliques même s'il a aidé dans l'occupation de la province par l'EIIS, et les a aidés à envahir la ville. ِEt comme si cela n'était pas suffisant pour lui, il a ramené les forces turques et a coopéré avec le PKK pour occuper une partie du nord de la province et voler le pétrole et le gaz et travailler dans la contrebande des pièces antiques, les hydrocarbures et la drogue.

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Venez voir les milices que nous avons ici et parlez ensuite.

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L'EIIS et les milices déplorables sont tous les cohortes du sale Iran. O Dieu, détruisez-les en ce sacré mois !

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Mensonges et diffamation!

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Ce n'est pas vrai.

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Menteur! Honte à toi! Les forces populaires de mobilisation vous honoreront.

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