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Enquête en cours sur la corruption au sein du gouvernement irakien

Khalid al-Taie

Le Premier ministre irakien Moustafa Kadhemi rencontre des membres de son équipe gouvernementale pour discuter des moyens de lutter contre la corruption, le 13 juillet. [Photo fournie par le gouvernement irakien]

Le Premier ministre irakien Moustafa Kadhemi rencontre des membres de son équipe gouvernementale pour discuter des moyens de lutter contre la corruption, le 13 juillet. [Photo fournie par le gouvernement irakien]

En septembre, le gouvernement irakien a commencé à lancer des mandats d’arrêt et des citations à comparaître contre des officiels appelés à comparaître dans le cadre des enquêtes pour des soupçons de corruption.

Le Premier ministre Moustafa Kadhemi a annoncé le 30 août la formation d’une haute commission gouvernementale chargée d’enquêter sur les affaires de corruption et de graves délits.

Cette commission, dotée de pouvoirs exceptionnels, est présidée par le lieutenant général Ahmed Taha Hashem, qui était auparavant l’un des hauts responsables au ministère de l’Intérieur.

Elle regroupe des représentants des agences de renseignement et de la sécurité nationale, ainsi que de la commission irakienne pour l’intégrité anti-corruption.

Kadhemi a chargé le service antiterroriste (CTS) de mettre en œuvre les décisions prises par les juges et les tribunaux traitant des affaires liées au travail de cette nouvelle commission.

À ce jour, des mandats d’arrêt ont été lancés contre au moins dix anciens et actuels fonctionnaires gouvernementaux. Parmi eux se trouvent des responsables au sein des ministères et des directeurs d’agences gouvernementales, de sociétés et de banques.

Engagement du gouvernement dans la lutte contre la corruption

Le député irakien Sabah al-Akili, membre de la commission parlementaire pour l’intégrité, a expliqué que les fonctionnaires gouvernementaux sont le « troisième échelon » dans la liste des individus impliqués dans la corruption en Irak.

Bien que cette enquête n’ait pas encore visé de hauts responsables, « c’est une mesure sans précédent qui n’avait jamais été prise par les précédents gouvernements au niveau que nous voyons aujourd’hui », a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Nous espérons que ces assignations continueront de tenir pour responsables toutes les personnes reconnues coupables de corruption », a-t-il déclaré, ajoutant que dans ces affaires, le dernier mot reviendra à la justice.

Poursuivre les individus corrompus est une demande publique à laquelle le gouvernement de Kadhemi s’est engagé à répondre, a poursuivi al-Akili.

« Les députés irakiens sont favorables à toute initiative dans ce sens, notamment depuis que les cas de corruption se comptent désormais par milliers et sont enregistrés au Bureau de surveillance financière et auprès de l’Organe pour l’intégrité et les poursuites judiciaires », a-t-il ajouté.

Certaines de ces affaires « sont en souffrance depuis de nombreuses années, d’autres ont été classées sans suite et n’ont donné aucun résultat », a continué al-Akili.

« Nous espérons que des mesures sérieuses seront prises et que les individus impliqués dans le vol et le pillage de l’argent public seront emprisonnés», a-t-il poursuivi, appelant à la mise en place d’un tribunal spécialisé dans le traitement des dossiers de corruption.

Cela aiderait à accélérer leur règlement, a-t-il ajouté.

Discrétion des enquêtes

La commission d’enquête n’a pas officiellement révélé les noms de ceux qui ont été appelés à comparaître, a indiqué à Diyaruna le spécialiste du droit Ali al-Tamimi.

Pas plus qu’elle n’a fourni un état d’avancement des procédures d’enquête, a-t-il ajouté, soulignant le fait que dans ce genre d’affaires, les enquêtes doivent rester discrètes jusqu’à ce que les verdicts soient prononcés par la justice.

En général, ces procédures portent sur des interdictions de déplacements, et des poursuites et des mesures d’application sont alors prises à l’encontre des responsables accusés de corruption, a expliqué al-Tamimi.

Enquêter sur des responsables de moindre niveau accusés de corruption est une première étape dans la préparation des enquêtes sur de plus hauts responsables, communément appelés des « baleines », a-t-il indiqué.

La commission enquête non seulement sur les délits liés à la corruption administrative et financière, a-t-il précisé, mais aussi sur les personnes soupçonnées d’avoir commis des délits exceptionnels.

Cela comprend la collusion avec « l’État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) et les accusations relatives à l’usage d’une force excessive à l’encontre de manifestants, a-t-il ajouté.

Cette initiative du gouvernement est soutenue par l’opinion publique, a indiqué al-Tamimi.

L'autorité religieuse de Nadjaf lui a également apporté son soutien, appelant le gouvernement à diligenter des enquêtes pour corruption et à « continuer d’avancer résolument et à marche forcée sur le chemin qu’il a emprunté pour appliquer la justice sociale et imposer le prestige de l’État ».

Aider à regagner la confiance internationale

Cette initiative aidera l’Irak à regagner la confiance de la communauté internationale et à attirer des soutiens dans les secteurs de la reconstruction, du développement et de l’investissement, a déclaré l’économiste Saleh al-Hammash à Diyaruna.

Cela est important, a-t-il ajouté, alors que la communauté internationale a fait part de son inquiétude sur le fait que les dons et les prêts qu’elle consent à l’Irak pour l’aider à reconstruire ses infrastructures et à faire progresser son économie pourraient tomber entre des mains corrompues.

Ces inquiétudes ont été soulignées lors de la Conférence 2018 des bailleurs de fonds au Koweït.

Une initiative gouvernementale visant à poursuivre et sanctionner les individus corrompus enverra un message rassurant aux pays donateurs et aux investisseurs sur le fait qu’il existe un effort sérieux sur le terrain pour débarrasser l’Irak de la corruption, a poursuivi al-Hammash.

La corruption est aujourd’hui hors de contrôle et représente une grave menace pour le futur et la force de l’État, a-t-il déclaré, ajoutant qu’en venir à bout ne sera pas chose aisée.

Le défi qui attend le gouvernement est majeur et constituera pour lui un test, a-t-il conclu, mais le gouvernement s’engage dans un sérieux effort qui doit bénéficier d’un élan du public pour en assurer la pérennité et le succès.

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3 COMMENTAIRE (S)
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Le gouvernement doit frapper avec force les oppresseurs et les corrompus pour que nous puissions nous épanouir à nouveau et suivre les pas du monde.

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Nous espérons que les efforts louables de lutte contre la corruption seront couronnés de succès. Un tel succès nous aidera à poursuivre la construction et la réalisation des espoirs. Dans ce cas, les blessures du blessé seront guéries et les larmes de joie couleront. La tristesse a rongé la joie des mères. La mort attend ceux qui n’ont pas les moyens de payer le traitement. L'annoncer répand une atmosphère positive. Pour le réaliser, nous devons donner des conférences dans les départements gouvernementaux et ne pas se contenter d'envoyer des lettres. Les employés se sont lavés la tête depuis l'annulation du nom de la faculté des droits et son remplacement par la faculté de droit (avant 2003.) C'était une voie vers la corruption et un défaut de reconnaissance, plutôt que de donner, des droits. Comme le paiement n’est pas possible, les employés recourent à la tromperie, en restreignant la reconnaissance et en ne les payant pas. Le premier ministre doit éviter de restreindre les salaires, qui ne correspondent pas à l’échelle salariale. Il ne devrait pas proposer cela au parlement parce qu’il est le parrain d’une législation sur la protection de la corruption. L’apparition de voix sincères au parlement n’est pas importante parce que cela embellit l’image du corrompu et donne l’impression qu’elle propose une solution. C'est juste un média trompeur et rien de plus.

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J'espère qu'ils pourront bientôt arrêter les chefs de gangs qui sont en concurrence avec le gouvernement national qui représente le peuple. Ils ont volé et tué, sont sortis et ont été affectés par la corruption.

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