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Un haut comité irakien chargé d'enquêter sur les principales affaires de corruption et criminelles  

Khalid al-Taie

Le Premier ministre irakien Mustafa Kadhemi lors d'une réunion tenue lundi 31 août avec de hauts responsables de la sécurité et de l'armée. [Photo fournie par le bureau des médias du premier ministre]

Le Premier ministre irakien Mustafa Kadhemi lors d'une réunion tenue lundi 31 août avec de hauts responsables de la sécurité et de l'armée. [Photo fournie par le bureau des médias du premier ministre]

Le Premier ministre irakien Mustafa Kadhemi a annoncé dimanche 30 août la formation d'une haute commission d'enquête qui se penchera sur les principales affaires de corruption et de criminalité dans le pays.

Le comité aura le pouvoir de « restaurer l'autorité de l’État et les droits des citoyens des mains des corrompus et des agresseurs », a déclaré Kadhemi dans un discours télévisé.

« Les forces de sécurité ont agi de toute leur puissance contre des groupes qui mènent des enlèvements et des assassinats et portent des armes non réglementées », a-t-il dit, ajoutant que les résultats d'enquêtes approfondies sur ces questions seront bientôt annoncés.

Les premiers ministres précédents ont formé de hauts comités pour dénoncer des cas de corruption de haut niveau, mais aucun résultat n'a été obtenu en raison des pressions exercées par des factions politiques corrompues, a déclaré mardi une source des droits de l'homme à Diyaruna.

Le 9 novembre, des manifestants irakiens sur la place Tahrir à Bagdad regardent des caricatures politiques qui expriment leurs revendications pour lutter contre la corruption et exécuter des réformes. [Diyaruna]

Le 9 novembre, des manifestants irakiens sur la place Tahrir à Bagdad regardent des caricatures politiques qui expriment leurs revendications pour lutter contre la corruption et exécuter des réformes. [Diyaruna]

« Mais aujourd'hui, nous avons de grands signes d'espoir que le nouveau comité gouvernemental produira des résultats réels et tangibles », a indiqué la source, qui a demandé à rester anonyme.

Cette décision fait suite à « des mesures sérieuses prises par le gouvernement pour imposer l'état de droit », a-t-il souligné, comme la campagne de sécurité visant à consolider le contrôle des passages frontaliers et à lutter contre la corruption et la contrebande aux points d'entrée.

Le gouvernement a également ouvert une enquête sur le meurtre de militants et de manifestants, a-t-il fait savoir.

Kadhemi a chargé le directeur de son bureau Raed Jawhi de superviser la haute commission d'enquête, a indiqué la source, notant que ce dernier était un juge expérimenté qui dirigeait l'équipe qui a enquêté sur le président irakien renversé Saddam Hussein.

Cela indique une « volonté claire de restaurer l'autorité de l’État et d'exécuter les réformes populaires requises », a-t-elle affirmé.

Les Irakiens soutiennent les réformes

La lutte contre la corruption est au premier plan des revendications soulevées par les manifestants depuis le début des manifestations en octobre dernier.

Après avoir pris ses fonctions en mai, Kadhemi s'est engagé à traduire en justice toutes les personnes corrompues, quelle que soit leur position dans le pays.

« La tâche ne sera certainement pas facile et il y aura de grands défis qui obligeront le gouvernement actuel à faire face à un test très difficile », a noté la source.

Mais il y a une forte dynamique populaire en faveur des réformes, et si le gouvernement réussit dans ces efforts, « nous verrons un changement positif dans l'attitude du public qui se traduira par une plus grande participation aux élections anticipées prévues pour [mi-2021] », a-t-il dit.

La promulgation d'une réforme entraînera également un déclin du sectarisme, que les personnalités corrompues ont toujours exploité pour rester au pouvoir et mobiliser les citoyens pour nuire au processus démocratique, a-t-il ajouté.

Les responsables de la sécurité ont reçu des pistes sur les récents assassinats de militants à Bassorah et à Bagdad, a déclaré la source, et les résultats des enquêtes seront annoncés une fois terminés, comme Kadhemi l'a déclaré dimanche.

« Il est très important de trouver les coupables et de les punir, et de freiner toute démonstration d'armes non réglementées, car cela donnera aux citoyens un sentiment de réconfort lors des prochaines élections », a-t-il dit.

Dans l'ensemble, la situation sécuritaire à Bassorah s'est améliorée après le déploiement des forces militaires et le remplacement des hauts responsables de la sécurité, a ajouté la source.

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