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Al-Sistani soutient les élections anticipées et souligne la souveraineté de l'Irak

Faris al-Omran et AFP

Le 13 septembre, le Grand Ayatollah Ali al-Sistani a accueilli chez lui, dans la ville de Nadjaf, la représentante principale des Nations unies en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert. [Photo fournie par le bureau d'al-Sistani]

Le 13 septembre, le Grand Ayatollah Ali al-Sistani a accueilli chez lui, dans la ville de Nadjaf, la représentante principale des Nations unies en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert. [Photo fournie par le bureau d'al-Sistani]

Dimanche 13 septembre, le plus haut dignitaire religieux chiite d'Irak a approuvé la tenue d'élections législatives anticipées prévues pour juin 2021, après avoir rencontré pour la première fois depuis près d'un an une haute responsable des Nations unies.

« Les élections législatives prévues pour l'année prochaine sont d'une grande importance », a déclaré le Grand Ayatollah Ali al-Sistani, âgé de 90 ans, dans une déclaration en ligne après la réunion bilatérale.

Al-Sistani ne fait pas d'apparitions publiques et publie généralement un sermon hebdomadaire le vendredi par l'intermédiaire d'un représentant.

Il évite de rencontrer des personnalités politiques, mais a traditionnellement fait une exception pour les Nations unies, considérées comme impartiales.

Le président irakien Barham Saleh a rencontré le 13 septembre à Soleimaniya la plus haute représentante des Nations unies en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert. [Photo fournie par les services de la présidence irakienne]

Le président irakien Barham Saleh a rencontré le 13 septembre à Soleimaniya la plus haute représentante des Nations unies en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert. [Photo fournie par les services de la présidence irakienne]

Dimanche, al-Sistani a accueilli la plus haute représentante de Nations unies en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert, dans sa modeste maison de la ville de Nadjaf, dix mois après leur dernière rencontre.

« Si cela est fait de la bonne manière, de façon correcte et crédible, ils pourraient ouvrir un chapitre important pour le pays », a-t-elle déclaré en parlant des élections anticipées.

Le Premier ministre, Moustafa Kadhemi, avait annoncé fin juillet que l'Irak organiserait des élections législatives avec près d'un an d'avance, cherchant ainsi à tenir l'une des principales promesses qu'il avait faites lors de son arrivé au pouvoir en début d'année.

Al-Sistani est lui-même un partisan des élections anticipées depuis l'année dernière, lorsque des manifestations antigouvernementales sans précédent ont secoué Bagdad et les villes du sud à majorité chiite.

Le responsable religieux avait été de plus en plus sévère dans sa critique de l'actuel parlement fragmenté, qui a été élu en mai 2018.

Cet organe de 329 membres a voté en faveur de la réforme électorale avant les élections de l'année prochaine, mais il doit encore se prononcer sur certains éléments essentiels comme la taille des districts.

Les Irakiens doivent être encouragés à participer « largement », a-t-il ajouté, tout en mettant en garde que le fait de ne pas organiser le scrutin à temps ou de manière libre et équitable « ferait peser une menace sur l'unité et l'avenir du peuple irakien ».

Affirmer la souveraineté de l'Irak

Le gouvernement, et tous les Irakiens, ont la responsabilité de préserver la souveraineté nationale de l'Irak et de « s'opposer à l'ingérence étrangère dans les affaires du pays », a affirmé al-Sistani.

Le gouvernement est appelé à « poursuivre avec force et fermeté les mesures qu'il a prises pour consolider la justice sociale, contrôler les passages frontialiers et améliorer les performances des forces de sécurité afin qu'elles soient hautement disciplinées et professionnelles », a-t-il déclaré.

Al-Sistani a également appelé à imposer l'autorité de l'État et à empêcher l'éclatement des régions irakiennes en territoires séparés « contrôlés par certains groupes par la force des armes ».

Il a ajouté que le gouvernement devait saisir toutes les armes sans permis.

La déclaration d'al-Sistani « porte un message clair sur la nécessité de mettre en place un État qui valorise la citoyenneté et la justice », a expliqué l'analyste politique Ahmed Shawqi à Diyaruna.

L'Irak ne pourra avancer « tant que les gangs et les groupes hors-la-loi continueront de porter et d’afficher ouvertement des armes sans permis, violant ainsi la souveraineté nationale », a-t-il déclaré.

Ces factions « cherchent à nuire à la sécurité [de l'Irak] et à imposer des intérêts et des plans étrangers aux dépens des intérêts et de l'unité du pays », a-t-il ajouté.

Les groupes armés loyaux à l'Iran « mettent le pays en danger de désintégration, le faisant glisser dans le conflit et le désordre et provoquant un avenir sombre pour le peuple irakien », a déclaré Shawqi.

Le gouvernement doit donc poursuivre ses efforts pour agir contre les groupes qui menacent son autorité et prendre « des décisions plus fermes et plus audacieuses » à leur égard en renforçant la capacité des forces de sécurité à traquer les membres de ces groupes, a-t-il déclaré.

« Nous attendons bientôt des mesures et des campagnes gouvernementales renforcées en ce qui concerne la limitation des armes sans permis et la mise en jugement des hauts responsables corrompus », a-t-il ajouté.

« Le peuple irakien suit attentivement les événements », a-t-il précisé. « Il veut que son pays connaisse la prospérité et la paix et qu'aucun autre pays ne vienne s'immiscer dans ses affaires intérieures. »

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1 COMMENTAIRE (S)
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Non, car il peut avec une seule fatwa (édit religieux), expulser ces groupes armés affiliés à l'Iran ; autrement, cela pourrait être une déception pour le peuple irakien. S'il rassemble les chefs de partis et groupes et leur dit d'arrêter et laisser l'Irak et les irakiens jouir de leurs richesses, ne vont-ils pas l'écouter? Nous ne pouvons pas fuir le mot de la vérité au profit de pays, parties et groupes qui agissent comme s'ils résistent. Mais la route de la résistance n'est pas en volant de l'Irak et tuant son peuple. Je parle de gens qui ont un esprit.

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