Les attaques à la roquette lancées par le Kataeb Hezbollah et d’autres milices irakiennes pro-iraniennes contre la Zone verte de Bagdad ont augmenté ces derniers mois, ont indiqué des observateurs à Diyaruna.
Chaque attaque prouve que la campagne de « pression maximale » initiée par les États-Unis est la bonne stratégie pour contrer les agissements malveillants du régime iranien, ont-ils indiqué, et donne aux États-Unis toute la latitude dont ils ont besoin pour rallier la communauté internationale contre l’Iran.
« Chacune de ces attaques est en soi un acte de terrorisme qui donne aux États-Unis une raison de plus d’intensifier la pression, de renforcer les sanctions et d’isoler encore un peu plus la République islamique », a expliqué un ancien analyste de la marine iranienne, à Diyaruna.
Ces attaques renforcent la position américaine, prouvant que l’Iran n’est pas un acteur responsable et qu’il représente une menace pour la sécurité au Moyen-Orient.
En Irak, le sentiment public et politique se tourne également contre l’Iran. Le Premier ministre Moustafa Kadhemi souhaite des réformes qui réduiraient les activités des milices pro-iraniennes, notamment le Kataeb Hezbollah.
« L’opinion publique en Irak est de plus en plus hostile à l’Iran, tout comme le climat politique », a expliqué cet analyste, qui a demandé à conserver l’anonymat.
Il a souligné les manifestations en Irak contre les activités malveillantes du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI).
Fin août, Kadhemi a lancé une campagne de saisie des armes illégales détenues par les milices pro-iraniennes à Bagdad et à Bassorah. Toujours en août, des hommes armés ont abattu deux activistes, déclenchant des manifestations à Bassorah et dans d’autres villes irakiennes. Des manifestants ont mis le feu à des bâtiments utilisés par des groupes pro-CGRI.
En décembre, lorsque des manifestants étaient descendus dans la rue en Irak pour exiger des réformes gouvernementales de grande ampleur et la fin de l’influence des groupes affiliés au CGRI en Irak, les milices appuyées par le CGRI avaient participé à la répression contre ces manifestations.
L’Iran dépense 2,8 % de son PIB pour ses intermédiaires
De son côté, le peuple iranien, qui souffre d’une pression économique intense, a également fait part de sa colère contre les interventions régionales de la République islamique.
« En tant qu’Iranien, je vois les ressources que la République islamique dépense pour ses intermédiaires dans la région, et je pense que cet argent pourrait être dépensé pour améliorer la situation des plus pauvres parmi les pauvres en Iran », a déclaré à Diyaruna le journaliste iranien travaillant aux États-Unis Shahin Mohammadi.
Les médias occidentaux ont rapporté que le CGRI dépense entre 10 et 30 milliards de dollars par an pour ses intermédiaires régionaux.
« Il est amèrement regrettable que l’Iran dépense au moins 2,8 % de son produit intérieur brut (PIB) pour ses guerres par procuration qui sont destinées à porter atteinte aux États-Unis », a ajouté Mohammadi. « Dans le même temps, l’Iran souffre de la sécheresse, des enfants n’ont aucun accès à l’eau potable, à l’éducation ou aux soins de santé. »
En comparaison, le budget 2020-2021 de l’éducation publique en Iran est de 1,3 milliard de dollars, et son budget pour la santé publique de 2 milliards de dollars, selon des articles de la presse iranienne consacrés au budget annuel de la République islamique.
Ces deux dernières années, sur les réseaux sociaux et lors de manifestations publiques, les Iraniens ont demandé que le régime arrête de soutenir des milices régionales, notamment le Kataeb Hezbollah, a poursuivi Mohammadi.
La plupart des Iraniens veulent que le système soit centré sur les priorités intérieures, a-t-il ajouté, soulignant que seule une petite minorité soutient la mission ouvertement affichée par la République islamique de constituer une sphère d’influence dans la région.
« La plupart des Iraniens voient le soutien de l’Iran à ces groupes pour ce qu’il est : une tentative faite par Téhéran de saper la sécurité dans la région », a conclu Mohammadi.