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Criminalité et Justice

Découvertes de nouveaux charniers de victimes de l’EIIS en Irak

Khaled al-Taie

Des équipes techniques ouvrent un charnier contenant les restes de victimes yézidies de l’EIIS dans Sinjar, en juin 2019. [Photo fournie par la Fondation des Martyrs irakiens]

Des équipes techniques ouvrent un charnier contenant les restes de victimes yézidies de l’EIIS dans Sinjar, en juin 2019. [Photo fournie par la Fondation des Martyrs irakiens]

Des charniers laissés par « l’État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) ont été découverts dans six nouveaux sites de la province de Ninive, ont expliqué des responsables irakiens, qui s’attendent à ce que d’autres sites encore soient mis à jour.

Depuis que l’EIIS a été chassé de cette province du nord du pays, des charniers contenant les restes de milliers de ses victimes ont été découverts en Irak.

Alors qu’il s’efforce de localiser les victimes de l’EIIS, le gouvernement irakien continue de découvrir de nouveaux charniers, a expliqué Zain al-Abdin Mouslih Ali, directeur adjoint de la Direction des Martyrs de Ninive.

Lorsque les habitants, les volontaires ou les forces de sécurité découvrent un charnier, a-t-il dit à Diyaruna, la direction procède à un premier examen, puis un dossier est ouvert auprès de la Fondation des Martyrs à Bagdad.

Un officiel local inspecte un charnier mis à jour à Badoush, dans la province de Ninive, en juin, qui pourrait contenir les restes de centaines de victimes de l’EIIS. [Photo fournie par la Fondation des Martyrs irakiens]

Un officiel local inspecte un charnier mis à jour à Badoush, dans la province de Ninive, en juin, qui pourrait contenir les restes de centaines de victimes de l’EIIS. [Photo fournie par la Fondation des Martyrs irakiens]

Celle-ci envoie alors une équipe composée de membres de la Direction des charniers et d’une équipe de la police scientifique du ministère de la Santé de Ninive pour inspecter le site, qui est bouclé par les forces de sécurité.

Des dizaines de sites de charniers

Dans la province de Ninive, les charniers sont principalement concentrés dans six régions : Sinjar, Zamar, al-Qayyarah, Qaraj, Badoush et al-Maqali, où des dizaines de sites ont été découverts, a continué Ali.

Dans le village de Kojo, dans le district de Sinjar, l’EIIS avait tué près de 1400 personnes et avait jeté leurs corps dans un charnier. Ailleurs à al-Qayyarah, des centaines de victimes furent enterrées dans le charnier d’al-Khasfa.

Il existe également des charniers dans la localité de Badoush, où l’EIIS avait exécuté quelque 670 détenus de la prison centrale de la localité après avoir envahi Mossoul en 2014, a poursuivi Ali. Ce site, proche d’al-Kasak, est localement appelé « la ferme aux cadavres », où le 28 juin, des responsables locaux ont mis à jour un nouveau charnier.

Lors d’un précédent entretien avec Diyaruna, Mohammed Askar al-Shaqouli, directeur de la Direction des Martyrs de Ninive, avait expliqué que ce charnier pourrait contenir les restes de près de 500 victimes, ce qui en fait l’un des plus importants découverts dans la province.

Les yézidis demandent rétribution

Les restes contenus dans ce charnier récemment mis à jour n’ont pas encore été identifiés, mais les responsables pensent qu’ils appartiendraient à des prisonniers de Badoush et à des civils yézidis.

Barakat Shammou, ancien représentant de la communauté yézidie au conseil provincial de Ninive, a expliqué à Diyaruna que l’EIIS avait commis de nombreux crimes contre les yézidis, dont les familles demandent maintenant rétribution.

Il a appelé le gouvernement irakien et la communauté internationale à poursuivre l’identification des victimes yézidies contenues dans les charniers.

Les yézidis et leurs représentants veulent connaître le sort de près de 3000 femmes et enfants toujours portés disparus et veiller à ce que justice soit rendue, a-t-il ajouté.

Une équipe conjointe d'Irak et des Nations unies travaille depuis près de deux ans maintenant à exhumer les restes de ces charniers, notamment à Sinjar. Cet effort vise à collecter des données et des preuves scientifiques qui permettraient d’inculper l’EIIS.

Depuis 2017, plus de 200 charniers de victimes de l’EIIS ont été découverts, répartis entre les provinces de Ninive, de Salaheddine, de l’Anbar et de Kirkouk.

L’expert légal Ali al-Tamimi a expliqué à Diyaruna qu’il existe un engagement international pour aider l’Irak à finaliser les enquêtes sur ces charniers. Il a indiqué que les Nations unies et la communauté mondiale avaient affiché leur volonté à aider l’Irak avec ces enquêtes.

L’Irak devrait renforcer ses efforts pour chercher des soutiens internationaux pour aider les victimes du terrorisme, a-t-il conclu, en plus des contributions pour venir en aide aux efforts de reconstruction.

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1 COMMENTAIRE (S)
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Les crimes de « l’État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) sont connus de tous. Pourquoi cette procrastination dans les enquêtes et le problème de condamnation contre eux? Pourquoi devrions-nous dépenser de grosses sommes d'argent à fournir la nourriture, les vêtements et les soins à ces tueurs criminels?! Malheureusement, nous sommes dans un pays où la loi soutient et protège les criminels.

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