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Droits de l'Homme

Les restes d’une centaine de victimes de l’EIIS dans un charnier découvert à Mossoul

Alaa Hussein à Bagdad

Des restes humains ont été découverts dans un ancien charnier mis à jour en juin dans la région d’al-Hamidat à al-Kask, dans la province de Ninive. [Photo fournie par la Fondation des Martyrs de la province de Ninive] 

Des restes humains ont été découverts dans un ancien charnier mis à jour en juin dans la région d’al-Hamidat à al-Kask, dans la province de Ninive. [Photo fournie par la Fondation des Martyrs de la province de Ninive] 

Les autorités de Mossoul, la plus grande ville de la province de Ninive, ont indiqué qu’un nouveau charnier avait été découvert, qui contient les restes d’une centaine de personnes non identifiées.

Cette découverte est venue rappeler le cas des milliers de personnes portées disparues lorsque « l’État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) s’était emparé de la ville en 2014.

Basman Ghanem, responsable au sein de l’unité de médecine légale des autorités de santé de la province de Ninive, a expliqué à Diyaruna qu’une entreprise locale de travaux publics avait découvert ce charnier par accident, le 8 septembre.

Les corps avaient été enterrés dans ce charnier situé à l’ouest de Mossoul, dans le jardin de l’école Ibn Sina, en cours de reconstruction. La Fondation des Martyrs et les services de médecine légale de Bagdad et de Ninive ont mis en place une commission locale pour coordonner les opérations d’enlèvement et d’identification des corps par l’intermédiaire de tests ADN.

Un charnier a été découvert en juin dans la région d’al-Hamidat à al-Kask, dans la province de Ninive. [Photo fournie par la Fondation des Martyrs de la province de Ninive]

Un charnier a été découvert en juin dans la région d’al-Hamidat à al-Kask, dans la province de Ninive. [Photo fournie par la Fondation des Martyrs de la province de Ninive]

Ghanem a ajouté que les enquêtes pénales révéleront par la suite les détails liés à leur mort.

2 500 disparitions signalées

Nashwan Salem, responsable du bureau de Ninive des droits de l’homme, a déclaré à Diyaruna que ses services travaillent sur quelque 2 500 cas de personnes portées disparues depuis qu’ils avaient repris le travail en 2017, sur lesquels 450 cas avaient été résolus.

Il a appelé le gouvernement à mettre en place des commissions spéciales pour enquêter sur ces cas de disparitions.

Le nombre exact de ces personnes n’est pas connu, a-t-il indiqué, ajoutant que ces commissions gouvernementales aideront à déterminer ce nombre et permettront d’enquêter sur le sort des disparus. Elles pourront également apporter une expertise technique lors de l’ouverture de ces charniers et de l’identification des restes des victimes.

Zain al-Abdin Mousleh, directeur adjoint de la Fondation des Martyrs de Ninive, a expliqué à Diyaruna que les nombreux charniers existant dans la province indiquent que le nombre de portés disparus est vraisemblablement supérieur aux chiffres officiels.

À ce jour, 83 charniers abandonnés par l’EIIS ont été découverts dans la province, a-t-il indiqué. Sinjar, où des centaines de yézidis avaient été tués et enterrés, compte le plus grand nombre de ces charniers, dont la plupart se trouvent à Kojo, un village qui avait été totalement détruit par l’EIIS.

Fadel al-Gharawi, membre de la Haute Commission indépendante irakienne pour les droits de l’homme, a expliqué que le retard pris dans l’ouverture de ces charniers en Irak est dû à la présence des résidus explosifs de la guerre à proximité, au manque de financement et au nombre insuffisant de spécialistes sur le terrain.

Il a conclu en expliquant que plusieurs grands charniers n’ont pas encore été ouverts dans Ninive, notamment ceux de Badoush, al-Khasfa et Mont Sinjar, que l’on pense renfermer un grand nombre de victimes.

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