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L'armée rétablit le calme à al-Nassiriyah après l'affrontement des manifestants et des loyalistes de Sadr

Faris al-Omran

Agitation à al-Nassiriyah, le 29 novembre, après que des partisans du religieux Moqtada al-Sadr se sont affrontés avec des manifestants. [Photo via la page Facebook de Dhi Qar al-Hadath]

Agitation à al-Nassiriyah, le 29 novembre, après que des partisans du religieux Moqtada al-Sadr se sont affrontés avec des manifestants. [Photo via la page Facebook de Dhi Qar al-Hadath]

Les responsables irakiens affirment que le gouvernement s'efforce de rétablir le calme et la stabilité dans la ville d'al-Nassiriyah dans la province de Dhi Qar, au sud du pays, qui a été le théâtre de violences sanglantes ces derniers jours.

Des dizaines ont été blessés et plusieurs tués au cours de violents affrontements, vendredi 27 novembre, entre manifestants et partisans de Moqtada al-Sadr sur la place al-Haboubi, le centre des manifestations à al-Nassiriyah.

Répondant à l'appel de leur chef à se rassembler à Bagdad et dans le sud de l'Irak, des partisans armés d'al-Sadr se sont rassemblés près de la place, affrontant des manifestants qui y protestaient depuis octobre dernier.

Des militants affirment que les loyalistes d'al-Sadr ont pris d'assaut la place la nuit, tirant sur les manifestants et mettant le feu à leurs tentes.

Accusant les « milices d'al-Sadr » d'avoir déclenché les violences, le « Centre irakien de documentation des crimes de guerre » a annoncé avoir enregistré huit victimes et quelque 75 blessés dans les affrontements, qui se sont étendus aux provinces voisines.

Le gouvernement irakien a limogé le chef de la police de Dhi Qar et annoncé un couvre-feu dans les provinces d'al-Nassiriyah, Maysan et Wasit. Il a déployé deux brigades de police fédérale pour aider à rétablir le calme à al-Nassiriyah le 28 novembre.

Le gouvernement a également formé un comité de crise dirigé par Qasim al-Araji, haut membre du Conseil national de sécurité irakien, et a nommé des commandants de l'armée et de la police comme membres.

Le comité s'est vu octroyer « des pouvoirs administratifs, financiers et de sécurité pour protéger les manifestants pacifiques, les institutions étatiques et la propriété privée et pour bloquer tout ce qui pourrait provoquer des troubles », a annoncé le bureau du Premier ministre Mustafa Kadhemi.

Le comité de crise a tenu des réunions avec un certain nombre de professeurs d'université et de cheikhs tribaux de Dhi Qar pour discuter des moyens de rétablir des conditions normales et de faire respecter l'État de droit dans la province.

Lundi, al-Nassiriyah était calme au milieu d'un déploiement lourd de l'armée et de la police.

L'expert militaire Jaleel Khalaf Shuweil a déclaré à Diyaruna qu'étant donné les événements alarmants récents dans la ville, le gouvernement devrait employer toutes les mesures pour limiter l'influence des milices armées.

« Les groupes armés contestent l'autorité [de l'État] alors qu'ils poursuivent leur activité qui menace la stabilité du pays et la sécurité des citoyens », a-t-il déclaré.

« Des mesures radicales doivent être prises pour calmer la rue, notamment en arrêtant les assassins d'activistes et de manifestants et en tenant les personnalités corrompues pour responsables », a-t-il noté. « Le gouvernement doit faire plus en termes de réformes économiques que les manifestants réclament toujours ».

« Nous espérons que le gouvernement intensifiera la sécurité dans la province avant les élections législatives de l'année prochaine, car les habitants ont hâte d'élire leurs représentants dans des conditions stables et sûres », a-t-il ajouté.

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