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Sécurité

26 militants irakiens assassinés depuis le début des manifestations

Par Khalid al-Taie

L'artiste Abdoul Qaddous Qassim (D) et l'avocat Karar Adil ont été assassinés la semaine dernière dans la ville d'al-Amara par des hommes armés inconnus. [Photo diffusée en ligne]

L'artiste Abdoul Qaddous Qassim (D) et l'avocat Karar Adil ont été assassinés la semaine dernière dans la ville d'al-Amara par des hommes armés inconnus. [Photo diffusée en ligne]

Vingt-six militants ont été assassinés par des hommes armés inconnus depuis le début du mouvement de protestation dans le pays en octobre dernier, a annoncé lundi 16 mars le Haut-Commissariat indépendant aux droits de l'homme d'Irak.

La commission a dénombré 26 militants assassinés par des tirs directs par des inconnus armés, a déclaré à Diyaruna Ali al-Bayati, porte-parole de la commission.

Treize autres militants ont été blessés dans des tentatives d'assassinat ratées, tandis que 15 autres ont survécu indemnes à ces tentatives.

Cela porte à 54 le nombre total de tentatives d'assassinat depuis le début des manifestations populaires appelant à une réforme politique, selon al-Bayati.

Vendredi dernier, le militant civil Raheem Sajit al-Muntafaji a été tué dans le centre de Bassorah par des hommes armés utilisant des armes silencieuses.

Cette dernière attaque intervient trois jours seulement après l'assassinat de deux militants - l'artiste Abdoul Qaddous Qassim et l'avocat Karar Adil - dans la ville d'al-Amara, au centre de la province de Maysan.

Les parties armées sont accusées d'avoir utilisé des assassinats ciblés pour réprimer les manifestations.

Les responsables ayant précédemment parlé à Diyaruna ont accusé les milices irakiennes soutenues par l'Iran de monter une campagne systématique contre les militants pour terroriser les manifestants.

Élimination systématique des militants

La nature des assassinats est l'un des "actes terroristes systématiques, et pas des actes individuels, car ils poursuivent leurs actions depuis plusieurs mois et sur une vaste zone géographique du pays", a déclaré al-Bayati.

"Les services de sécurité ont la responsabilité de mettre fin à ces attaques, dont le rythme s'est accéléré, faisant un nombre important de victimes", a-t-il ajouté.

"Il est du devoir des institutions de sécurité compétentes de mener des enquêtes approfondies sur tous ces assassinats, d'arrêter les auteurs avec la plus grande célérité, de révéler leur identité au public et de veiller à ce qu'ils soient punis équitablement", a-t-il souligné.

Al-Bayati a exhorté les forces de sécurité à "intensifier leurs efforts pour éliminer les caches d'armes en Irak, poursuivre toutes les parties armées et les faire tomber, et protéger les civils de la menace qu'elles représentent".

"Les groupes à l'origine des assassinats des militants pourraient avoir l'intention d'intimider les manifestants par leurs crimes et de les décourager de poursuivre leurs manifestations", a-t-il déclaré.

"Mais cette méthode a prouvé son échec car la violence n'a pas arrêté le mouvement de protestation populaire, mais l'a plutôt accru", a-t-il indiqué.

"Cela nous fait soupçonner que ces groupes ont d'autres objectifs, essayant peut-être de diaboliser les manifestations, de provoquer des réactions violentes et de provoquer le chaos", a ajouté al-Bayati.

La commission a également enregistré plusieurs cas d'enlèvement de militants.

"Vingt-deux militants kidnappés ont été libérés ces derniers mois", a noté al-Bayati, ajoutant que 42 autres militants kidnappés étaient toujours portés disparus.

La semaine dernière, des inconnus ont enlevé le journaliste Tawfeeq al-Tamimi dans l'est de Bagdad alors qu'il se rendait au travail.

Pendant ce temps, le sort du journaliste et éditeur Mazin Lateef, kidnappé il y a plus d'un mois, n'est toujours pas connu.

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