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Terrorisme

Poursuite de la vague d'assassinats d'activistes irakiens par les intermédiaires du CGRI

Faris al-Omran

Le leader tribal Abdoul Nasser al-Tarfi al-Taie, critique affiché de l'Iran et de ses intermédiaires en Irak, a été assassiné devant chez lui par un groupe armé, dans le sud de l'Irak, le 1er novembre. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Le leader tribal Abdoul Nasser al-Tarfi al-Taie, critique affiché de l'Iran et de ses intermédiaires en Irak, a été assassiné devant chez lui par un groupe armé, dans le sud de l'Irak, le 1er novembre. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Les groupes armés irakiens appuyés par le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et dirigés par la Kataeb Hezbollah mènent une campagne d'assassinats pour réduire au silence et intimider les Irakiens opposés à leur programme, ont expliqué des observateurs à Diyaruna.

L'année dernière, des dizaines d'activistes ont été tués par des « hommes armés non identifiés » lors de manifestations populaires organisées pour protester contre la corruption, la faiblesse des services d'État et les interférences étrangères dans les affaires internes de l'Irak, notamment de la part de l'Iran.

L'assassinat le plus récent a eu lieu le 1er novembre, lorsque des inconnus armés ont abattu Abdoul Nasser al-Tarfi al-Taie, un leader tribal, devant son domicile à al-Amara, dans le sud de l'Irak.

Al-Taie était connu pour être un important partisan des manifestations et un ardent critique des intermédiaires du CGRI en Irak.

Des Irakiens se rassemblent à Bagdad le 30 octobre en hommage à leurs compatriotes protestataires assassinés par les milices pro-iraniennes. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Des Irakiens se rassemblent à Bagdad le 30 octobre en hommage à leurs compatriotes protestataires assassinés par les milices pro-iraniennes. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Les journalistes pris pour cible

Ces derniers mois, des hommes armés ont également visé plusieurs activistes et manifestants. Parmi leurs victimes se trouvent Riham Yaaqoub, Tahseen Oussama al-Shahmani, Anouar Jassim Mahwous, Abdoul Qaddous Qasim, Karar Adil, Fahim al-Taie et Raheem Sajit al-Mountafaji.

A également été assassiné le spécialiste de la sécurité Hisham al-Hashemi qui avait reçu des messages de menace de la part de la Kataeb Hezbollah avant d'être assassiné.

Ces menaces avaient été proférées à la suite des analyses d'al-Hashemi montrant le rôle des milices affiliées au CGRI dans les attaques contre la Zone verte de Bagdad.

Durant la seule année dernière, 373 attaques contre des journalistes irakiens ont été enregistrées. Les journalistes Ahmed Abdel Samad et Safaa al-Ghali ont été assassinés, d'autres journalistes ont reçu des menaces de mort et plusieurs d'entre eux ont été enlevés. Des groupes armés ont également attaqué les bureaux de chaînes de médias irakiens.

Plusieurs activistes et journalistes ont dû déménager par peur d'être visés.

Élimination des réformistes

Le spécialiste militaire Ayad al-Tufan a expliqué à Diyaruna que « ces assassinats ne se limitent pas à un parti ou une faction en particulier ; ils ambitionnent de faire taire et de terroriser les activistes et de minimiser leur rôle dans la réforme des politiques nationales. »

Il a précisé que des vidéos montrent que les auteurs de ces assassinats sont des assassins professionnels qui bénéficient d'un soutien logistique comme de l'argent, des voitures, des armes et des dispositifs de surveillance de leurs victimes.

L'assassinat de Hisham al-Hashemi « en est un exemple manifeste », a-t-il ajouté.

Pour al-Tufan, les intermédiaires du CGRI cherchent à semer la terreur et le chaos dans le pays pour assurer leur contrôle permanent sur la souveraineté irakienne, ajoutant que « chacun de ces assassinats est une menace terroriste envers les activistes ».

La République islamique a un long passé de violations des droits de l'homme à l'intérieur et en dehors d'Iran, notamment de suivi et d'élimination de ses opposants dans le monde entier. Depuis la révolution de 1979, elle a assassiné quelque 360 personnes dans plus de 40 pays.

Cheikh Thaer al-Bayati, secrétaire général du Conseil des tribus arabes dans la province de Salaheddine, a expliqué à Diyaruna que le régime iranien procède à ces assassinats par le biais de la Kataeb Herzbollah et ambitionne en fin de compte de réduire au silence les activistes qu'il estime menaçants pour l'influence et les intérêts du CGRI.

« Des officiers du CGRI forment la Kataeb Hezbollah et d'autres groupes miliciens à enlever et à assassiner les personnalités opposées à l'Iran », a-t-il ajouté.

« Ces ordres d'assassinats sont émis par l'Iran sous forme de listes », a-t-il ajouté, précisant que « leur exécution est exécutée par ces groupes loyalistes, dont l'implication dans ces crimes n'est plus un secret pour personne ».

Al-Bayati a précisé que ces agissements hostiles de la part des milices s'inscrivent dans le cadre d'efforts destinés à « saper l'État de droit, perturber l'ordre et menacer les personnalités irakiennes bien connues qui s'opposent à l'hégémonie iranienne dans la région ».

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