Les forces irakiennes adoptent une nouvelle tactique pour accroître l'efficacité des opérations militaires dans le désert occidental de l'Anbar face aux derniers éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) qui luttent pour survivre dans un environnement difficile, ont expliqué des responsables à Diyaruna.
Des forces spéciales aéroportées chargées d'identifier et de détruire immédiatement des cibles précises au plus profond du désert ont été déployées dans le cadre de cette nouvelle tactique militaire, a précisé le major général Tahseen al-Khafaji, porte-parole du ministère irakien de la Défense.
« Ces forces comptent sur des attaques-surprises et la destruction de cibles ennemies dans le désert », a-t-il ajouté.
« Une force aéroportée des services antiterroristes (CTS), appuyée par des appareils de l'armée et les forces de la coalition, a lancé ce mois-ci des attaques meurtrières, qui ont occasionné de lourdes pertes dans les rangs des terroristes », a-t-il précisé à Diyaruna.
Six éléments de l'EIIS porteurs de ceintures explosives ont ainsi été abattus le 20 mai lors d'une attaque dans le désert occidental, a-t-il poursuivi.
Les 15 et 16 mai, une force des CTS a été aéroportée dans le désert de Wadi Houran, neutralisant neuf éléments de l'EIIS, a-t-il ajouté.
Des refuges et un important camp de l'EIIS ont été détruits lors de ces opérations, a continué al-Khafaji, ainsi que 50 engins explosifs, des armes, des routeurs internet, des ordinateurs, des générateurs solaires et électriques, de la nourriture et des fournitures médicales.
Renforcer le travail de renseignement
« En lien avec ces opérations, nous travaillons à diversifier nos sources de renseignement et à fournir aux forces de sécurité des informations sur les déplacements et la localisation des terroristes dans le désert », a-t-il poursuivi.
« Notre mission ne se limite plus à mener des opérations de recherche, mais aussi à enquêter sur les informations reçues des renseignements et à les utiliser pour attaquer l'ennemi à des endroits précis », a ajouté al-Khafaji, soulignant que cela permettait de mener des opérations plus précises.
Le vaste désert occidental est difficile à surveiller, a-t-il rappelé, « mais en utilisant les renseignements fournis par la coalition internationale et par nos propres activités de reconnaissance et par les appareils de surveillance, nous avançons désormais avec une plus grande précision ».
Al-Khafaji a souligné que les bergers et les Bédouins jouent un rôle essentiel dans la fourniture d'informations, qui ont aidé les forces irakiennes à mettre au point des stratégies militaires plus efficaces.
« Grâce aux signalements des civils, nous retournons désormais la moindre pierre », a-t-il poursuivi.
Les récents rapports des renseignements indiquent que les derniers éléments de l'EIIS perdent pied dans le désert occidental, a-t-il précisé, soulignant que cela est en partie dû au renforcement de la coopération entre les responsables de la sécurité des provinces de l'Anbar, de Ninive et de Salaheddine.
Des opérations conjointes ont visé des zones du désert situées aux confins de ces provinces, qui constituent le dernier sanctuaire des résidus de l'EIIS, a-t-il ajouté.
Les tribus et les Bédouins soutiennent la sécurité
Les tribus d'al-Jaghayfa, Albou Nimr et Albou Mahal ont joué un rôle actif lors des récentes opérations de sécurité, a expliqué Ghanim al-Aifan, leader tribal de l'ouest de l'Anbar.
Lors de l'opération Lions d'al-Jazeera menée début mai, les combattants tribaux et des membres des forces de sécurité ont abattu neuf éléments de l'EIIS, a-t-il indiqué à Diyaruna.
Ils ont également détruit quatre refuges et incendié un véhicule et une moto dans la région de Jabal al-Manayif, entre l'Anbar et Ninive, a-t-il indiqué.
« La participation des tribus et des Bédouins apporte un grand plus aux opérations de sécurité, car ils connaissent bien ces régions », a-t-il ajouté, soulignant que leur aide, que ce soit en prenant directement les armes ou en fournissant des renseignements, est « primordiale pour la sécurisation du désert ».
Les renseignements irakiens souhaitent mettre en place une base de données sur le désert en utilisant un système technologique sophistiqué, a expliqué à Diyaruna Naeem al-Koud, président de la commission pour la sécurité du conseil provincial de l'Anbar.
Ce système comporte des matériels modernes d'écoute des communications des résidus de l'EIIS et de surveillance dans les médias sociaux, a-t-il indiqué, et d'intensification de la surveillance par des drones et des caméras thermiques.
Ces opérations de sécurité dans le désert « donnent des résultats importants grâce à la coopération des communautés bédouines, qui ont commencé à fournir aux services de renseignement des informations concernant les emplacements et les mouvements des terroristes », a-t-il conclu.