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L'Irak ferme 10 camps de déplacés alors que de plus en plus de familles rentrent chez elles

Khalid al-Taie

Un nouveau lot de 179 déplacés internes est retourné dans ses zones d'origine dans la province de l'Anbar le 5 novembre. [Photo fournie par le ministère irakien des migrations et des déplacements]

Un nouveau lot de 179 déplacés internes est retourné dans ses zones d'origine dans la province de l'Anbar le 5 novembre. [Photo fournie par le ministère irakien des migrations et des déplacements]

Le ministère irakien des migrations et des déplacements a fermé 10 camps qui abritaient auparavant des familles déplacées qui devront retourner chez elles, a déclaré un responsable à Diyaruna vendredi 6 novembre.

Le ministère a fermé les camps le mois dernier après avoir facilité le retour volontaire des familles déplacées, a déclaré Ali Jahankir, directeur général de la Direction des affaires de la filiale du ministère.

Il s'agit notamment du camp d'al-Nabi Yunus à al-Nahrawan, au sud de Bagdad, et les camps d'al-Ahl et d'al-Shams à Abou Ghraib, à l'ouest de Bagdad - qui abritaient auparavant 172 familles qui sont retournées chez elles dans la province de l'Anbar, a-t-il dit Diyaruna.

Une soixantaine de familles sont retournées dans leurs zones d'origine dans les provinces de Salaheddine et Ninive depuis le camp de Saad à Diyala, a-t-il noté, ajoutant qu'un camp à Karbala qui abritait 560 personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI) a également été fermé.

Les familles vivant dans le camp de déplacés de Saad, dans la province de Diyala, déplacent leurs effets personnels en vue de leur retour dans leurs foyers. [Photo fournie par le ministère irakien des migrations et des déplacements]

Les familles vivant dans le camp de déplacés de Saad, dans la province de Diyala, déplacent leurs effets personnels en vue de leur retour dans leurs foyers. [Photo fournie par le ministère irakien des migrations et des déplacements]

Jahankir a indiqué que les autorités fermeraient ce mois-ci sept autres des 38 camps de déplacés restants. Ils procèdent sur la base d'un plan d'urgence rédigé par le ministère qui vise à réduire le nombre de camps en les fermant ou en les fusionnant.

« Nous avons l'intention de fermer ce mois-ci les camps situés à Erbil, l'Anbar, le district de Khanaqeen (province de Diyala), Kirkouk et al-Suleimaniya », a-t-il dit.

Le ministère continue d'encourager le retour volontaire des citoyens vivant actuellement dans les camps, a-t-il ajouté.

Jeudi, 55 familles (environ 420 PDI) sont retournées dans leurs zones d'origine dans les villages de Samarra à Salaheddine, et 146 familles (750 PDI) sont rentrées du camp de Hammam al-Alil à Mossoul et sa périphérie, a déclaré Jahankir.

De plus, 179 déplacés internes des camps d'al-Madina al-Siyahiya et d'Ameriyat al-Fallujah dans l'Anbar ont été ramenés dans leurs zones d'origine dans la province.

Les PDI restants encouragés à rentrer chez eux

Le ministère a concentré ses services sur la facilitation du processus de retour des familles et l'augmentation de l'aide humanitaire à ces segments, a-t-il déclaré.

Il a également appelé les organisations humanitaires à orienter leur aide pour aider ces familles à réhabiliter leurs maisons et à se réintégrer dans leurs communautés, a-t-il indiqué.

« Cela ne signifie pas que nous ne soutiendrons plus les déplacés internes dans les camps », a fait savoir Jahankir, soulignant que le ministère continuera à fournir toute l'assistance nécessaire.

« Mais nous espérons que les familles qui n'ont rien pour rentrer comprendront que rester dans les camps ne leur est d'aucune utilité et qu'elles doivent prendre la décision de rentrer rapidement chez elles afin de reprendre leur vie dans leurs communautés d'origine », a-t-il ajouté.

Des milliers d'Irakiens ont été déplacés de leurs foyers après que « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) a envahi de vastes territoire dans le pays en 2014. La guerre pour évincer le groupe a également provoqué des vagues de déplacement de zones qui ont vu de violents combats.

« L'état de déplacement a été causé par une situation d'urgence, et aujourd'hui, après que nombre de ses causes ont été éliminées, la responsabilité incombe aux déplacés eux-mêmes, qui sont encouragés à rentrer chez eux », a déclaré Jahankir.

« Un camp [de déplacés], quoiqu'il soit bien équipé en services et aide alimentaire, ne peut pas être un environnement convenable pour une résidence de longue durée », a-t-il noté.

Concernant les PDI yézidis, Jahankir a expliqué que « quelque 16 camps de déplacés, la plupart dans la région kurde, abritent actuellement au moins 30 000 Yézidis ».

Le retour des PDI yézidis à Sinjar a été lent, a-t-il dit, exprimant l'espoir que l'accord du 9 octobre entre le gouvernement irakien et la région kurde pour normaliser les conditions dans le district contribuera à mettre fin à la crise de déplacement des Yézidis depuis cinq ans.

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