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Les forces irakiennes diffamées sur internet par les intermédiaires du CGRI

Faris al-Omran

Un policier irakien blessé reçoit des soins après qu'une attaque imputée aux milices soutenues par l'Iran ait visé son convoi dans le sud de l'Irak début septembre. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Un policier irakien blessé reçoit des soins après qu'une attaque imputée aux milices soutenues par l'Iran ait visé son convoi dans le sud de l'Irak début septembre. [Photo diffusée sur les réseaux sociaux]

Les intermédiaires de l'Iran ont mené sur internet des campagnes de diffamation et d'incitation contre les forces et les militants irakiens.

Des groupes affiliés au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) auraient tenté de discréditer les forces de sécurité irakiennes et les leaders des mouvements de contestation qui s'opposent à leur influence.

Lors de la dernière de ces tentatives, les « cyber-armées » de ces groupes ont mené des campagnes de diffamation contre les policiers chargés d'escorter et de protéger les convois d'entreprises qui fournissent un soutien logistique aux forces de la coalition internationale.

Le 8 septembre, une bombe visant un convoi de ravitaillement a explosé sur la route entre les provinces de Babel et de Diwaniyah. Elle a tué un policier et blessé deux membres de l'équipe du SWAT.

La militante Riham Yaaqoub a été assassinée à Bassorah à la mi-août après une campagne de diffamation menée par des milices soutenues par l'Iran. [Photo du compte Facebook de Yaaqoub]

La militante Riham Yaaqoub a été assassinée à Bassorah à la mi-août après une campagne de diffamation menée par des milices soutenues par l'Iran. [Photo du compte Facebook de Yaaqoub]

Après l'attaque, des militants ont surveillé sur les réseaux sociaux les messages provenant de comptes soutenant les agents du CGRI. Ils ont rapporté que le contenu était insultant pour la police irakienne et ont appelé à les attaquer, les décrivant comme des « défenseurs de l'occupation ».

Ce n'est pas la première fois que ce genre de « campagnes de propagande » est mené, car des accusations de trahison avaient déjà été lancées contre des commandants militaires.

L'année dernière, les médias pro-iraniens, parmi lesquels le Réseau médiatique de la résistance et la chaîne de télévision al-Itijah, un média du Kataeb Hezbollah, ont accusé de trahison le général Mahmoud al-Falahi, commandant des opérations de l'Anbar.

Al-Falahi a ensuite été disculpé par le Premier ministre irakien après que des enquêtes ont montré que les allégations portées contre lui n'étaient pas fondées.

L'opposition à la propagande enrage les milices

le général de division à la retraite et expert militaire Jaleel Khalaf Shuweil a indiqué à Diyaruna que les campagnes de diffamation menées par les milices affiliées au CGRI et leurs cyber-armées ne sont pas tolérées par le peuple irakien.

« Aucun Irakien loyal envers le pays n'accepterait des insultes ou des calomnies contre les forces de sécurité », ce qui met en colère les miliciens, a-t-il affirmé.

Shuweil a déclaré qu'il n'est pas dans l'intérêt des représentants du CGRI d'avoir des forces irakiennes fortes et bien entraînées alors qu'ils tentent d'obtenir l'hégémonie. Il a appelé à faire face à ces actes hostiles qui visent à nuire aux intérêts et à la souveraineté de l'Irak.

Les responsables des attaques contre les convois doivent être arrêtés, et les forces de sécurité qui escortent les convois doivent être équipées de la technologie nécessaire pour détecter les mines et les engins explosifs improvisés, a-t-il déclaré.

L'analyste politique Ghanem al-Abed a indiqué que les campagnes de propagande sont menées par les milices pour justifier leurs activités « sous le couvert de faux slogans idéologiques ».

Il a déclaré à Diyaruna que les accusations de trahison ne touchent pas que l'establishment de la sécurité, mais aussi les militants et les leaders des grandes manifestations.

La cyber-armée des intermédiaires du CGRI crée des photos et des messages et les diffuse sur les réseaux sociaux, accusant les militants ou les manifestants de travailler pour des pays étrangers, ou les traitant de « plaisantins », a-t-il déclaré.

C'est comme ça que les milices justifient les centaines d'assassinats qu'elles ont perpétrés contre des personnes innocentes, a-t-il poursuivi.

Le dernier en date est l'assassinat de Riham Yaaqoub, une militante de Bassorah tuée le 19 août après une diffamation malveillante à son égard, a-t-il ajouté.

Les membres de la milice « tuent des individus sur des accusations fabriquées de toutes pièces tout en déclarant leur loyauté à l'Iran plutôt qu'à l'Irak et en disant suivre le Guide suprême de l'Iran [Ali Khamenei] », a rapporté al-Abed.

« Qui est l'agent et le traître dans cette affaire », a-t-il demandé ?

Al-Abed a affirmé que les intermédiaires du CGRI tentent de causer des troubles et du chaos afin de maintenir leur présence, ce qui est catégoriquement rejeté par l'opinion publique irakienne.

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