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Sécurité

La Kataib Hezbollah renouvelle ses accusations de trahison à l'encontre de responsables irakiens

Faris al-Omran

Moustafa al-Kazimi, chef des services de renseignement irakiens, a été accusé par la Kataib Hezbollah d'avoir aidé à planifier l'assassinat du commandant de la FQ-CGRI Qassem Soleimani et du commandant en second des FMP Abou Mahdi al-Muhandis. [Photo diffusée en ligne]

Moustafa al-Kazimi, chef des services de renseignement irakiens, a été accusé par la Kataib Hezbollah d'avoir aidé à planifier l'assassinat du commandant de la FQ-CGRI Qassem Soleimani et du commandant en second des FMP Abou Mahdi al-Muhandis. [Photo diffusée en ligne]

La Kataib Hezbollah irakienne, une milice pro-iranienne, a lancé de nouvelles accusations de trahison, cette fois contre le chef des services de renseignement irakiens Moustafa al-Kazimi.

Dans un tweet daté du lundi 2 mars, le chef de la sécurité de la Kataib Hezbollah Abou Ali al-Askari a accusé al-Kazimi d'avoir « aidé à assassiner le commandant de la Force al-Qods du Corps des Gardiens de la révolution islamique (FQ-CGRI) Qassem Soleimani, et le commandant en second des Forces de la mobilisation populaire Abou Mahdi al-Muhandis ».

Deux jours plus tard, la milice a renouvelé ses accusations après que les services de renseignement irakiens eurent publié mardi un communiqué qualifiant les propos d'al-Askari de « néfastes et creux », indiquant qu'ils constituaient « une menace explicite pour la paix civile».

Ces accusations surviennent dans un climat d'impasse politique en Irak après que le Premier ministre désigné Mohammed Allaoui a démissionné dimanche, après avoir échoué à former un gouvernement.

Des éléments de la Kataib Hezbollah appuyée par l'Iran lors d'un défilé à Bagdad. [Photo diffusée en ligne]

Des éléments de la Kataib Hezbollah appuyée par l'Iran lors d'un défilé à Bagdad. [Photo diffusée en ligne]

De nouveaux noms ont été avancés pour remplacer Allaoui, notamment celui d'al-Kazimi.

Les accusations de trahison proférées par la Kataib Hezbollah à l'encontre d'al-Kazimi sont « sans fondement et irresponsables », a déclaré Ghazi Faisal Hussain, conseiller auprès du Centre irakien d'études stratégiques.

« Le but de proférer de telles accusations dans les médias, en dehors de tout contexte juridique ou constitutionnel, est clairement d'agiter l'opinion publique et de s'en prendre à la structure de l'État et aux institutions officielles », a-t-il déclaré à Diyaruna.

Harcèlement politique, accusations et menaces

Ces accusations reflètent « un modèle encore inconnu à ce jour » qui constitue « un déni dangereux de l'ordre public qui pourrait avoir des conséquences funestes imprévisibles pour la sécurité et la souveraineté du pays », a-t-il estimé.

Ce n'est pas la première fois que la Kataib Hezbollah accuse des responsables politiques et de la sécurité de trahison.

En juillet 2019, plusieurs chaînes pro-iraniennes, notamment le Resistance Media Network et al-Itijah TV, l'organe de presse de la Kataib Hezbollah, avaient lancé une campagne de dénigrement contre l'ancien commandant des opérations dans l'Anbar, le major général Mahmoud al-Falahi, dans laquelle elles l'avaient accusé de trahison.

Des commissions d'enquête avaient été mises en place pour enquêter sur ces allégations à l'encontre d'al-Falahi, à l'issue desquelles il avait été blanchi par le Premier ministre.

La Kataib Hezbollah ne se contente pas de lancer des accusations, elle profère aussi des menaces directes, a poursuivi Hussain.

Elle a ainsi menacé le président du parlement Mohammed al-Halbousi et des députés irakiens s'ils ne participaient pas à la séance de vote destinée à retirer les forces américaines du pays ou s'ils s'abstenaient de voter en faveur de cette décision, a-t-il rappelé.

Elle a même pris pour cible le président Barham Saleh, que la milice a menacé de « chasser de Bagdad » s'il rencontrait son homologue américain Donald Trump en marge du Forum économique mondial à Davos, en janvier.

Cette menace crée « un dangereux précédent et constitue une transgression manifeste du droit constitutionnel du président à rencontrer ses homologues et à organiser des rencontres officielles pour faire avancer les relations extérieures et les partenariats de l'Irak avec d'autres pays », a ajouté Hussain.

« Un tel comportement montre que cette milice fidèle à l'Iran fait tout pour consolider son influence tout en affaiblissant les institutions de l'État et en ne respectant pas ses symboles aux seules fins de servir l'agenda et les intérêts de l'Iran », a-t-il poursuivi.

« Le régime iranien continuer d'alimenter la violence, le terrorisme et le chaos en Irak et dans la région en utilisant ses intermédiaires, et il continue de montrer qu'il ne souhaite en rien modifier ses politiques de déstabilisation », a-t-il conclu.

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