L'Irak cherche à attirer les investissements saoudiens pour aider à la mise en culture de vastes étendues désertiques dans l'Anbar, et pour revitaliser l'économie de la province.
L'Arabie saoudite partage une longue frontière avec la province la plus occidentale de l'Irak, et plusieurs sociétés saoudiennes y opèrent actuellement, notamment Almarai, qui investit dans le sous-district d'al-Rummana.
L'Anbar est la plus vaste province irakienne, représentant environ un tiers de la superficie du pays, avec près de 138 500 kilomètres carrés, pour l'essentiel des étendues désertiques.
Le secteur agricole de la province a fortement souffert de l'invasion de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), car le groupe avait mis la main sur des champs cultivés et des vergers et perturbé le commerce, et de nombreux habitants avaient été contraints de quitter leurs foyers.
Depuis qu'il a déclaré la victoire sur l'EIIS, l'Irak s'est efforcé de faire repartir la production agricole dans les régions libérées et de favoriser la production nationale de cultures stratégiques comme le blé et l'orge.
Ces efforts ont porté sur l'ouverture de silos qui serviront de points de collecte et de commercialisation, et sur la sécurisation du passage des camions transportant les récoltes vers ces sites de stockage.
Cette année, le gouvernement irakien a présenté une proposition à l'Arabie saoudite dans le cadre d'un conseil de coordination conjoint qui cherche à promouvoir la coopération économique et les investissements entre les deux pays.
Investissements agricoles
Le Conseil de coordination irako-saoudien envisage actuellement un investissement portant sur un million d'hectares de terrains agricoles dans l'Anbar, pour développer et réhabiliter le secteur agricole, a expliqué le mois dernier le ministre irakien du Commerce.
« Bien que le projet doive encore être officiellement approuvé et que les cartes restent à tracer, il contribuera s'il est mis en œuvre à transformer de vastes étendues du désert de l'Anbar en terres agricoles », a indiqué le vice-directeur de l'agriculture de l'Anbar, Mouthanna Sebti.
Les précédents gouvernements irakiens avaient tenté de travailler sur ce projet, mais le manque d'accès à l'eau en avait chaque fois entravé la mise en œuvre, a-t-il précisé à Diyaruna.
« Si ce projet est confié à une société d'investissement très expérimentée et capable de gérer correctement ce dossier de l'eau, il sera réalisable et viable, car le sol du désert de l'Anbar est fertile et convient à l'agriculture », a-t-il poursuivi.
« En l'espace de seulement deux ans et en coopération avec la Direction de l'agriculture de l'Anbar, le ministère de l'Agriculture a été en mesure de réhabiliter 65 % des terres agricoles » récupérées après l'invasion de l'EIIS, a-t-il ajouté.
« Bagdad pourrait renforcer son soutien à l'agriculture dans l'Anbar en apportant son appui aux nouveaux investissements et en fournissant aux investisseurs arabes et étrangers des facilités pour stimuler l'agriculture dans la province », a-t-il poursuivi.
Opportunités d'emploi
La mise en culture des zones désertiques, qui s'étendent de Ramadi à la frontière du pays, ferait de ce refuge pour l'EIIS des terres agricoles engendrant des bénéfices économiques, a expliqué Naeem al-Koud, membre du conseil provincial de l'Anbar.
« Les agences de sécurité de la province sont aujourd'hui en mesure de sécuriser l'entrée des investisseurs dans n'importe quelle partie de la province, et de protéger leur investissement », a-t-il précisé à Diyaruna.
La province de l'Anbar est protégée par une couverture aérienne, grâce à la surveillance assurée par des drones et par un personnel de sécurité très nombreux, a-t-il ajouté.
Le projet visant à cultiver le désert pourrait déboucher sur l'emploi de milliers de personnes, a expliqué à Diyaruna Fahd al-Mishaan, lui aussi membre du conseil provincial de l'Anbar.
« Embaucher des jeunes et leur assurer un revenu stable les dissuaderait de rejoindre les groupes terroristes, qui tentent en permanence de les recruter en les attirant par l'argent et en exploitant leurs besoins financiers », a-t-il poursuivi.
De même, « le terrorisme ne peut pas s'enraciner dans des villes en plein essor », a-t-il ajouté.
Ancrer l'Irak et les pays voisins dans une communauté d'intérêts économiques communs aidera à renforcer la coopération sécuritaire, a-t-il conclu, et contribuera ainsi à « l'éradication du terrorisme et au renforcement du contrôle des frontières ».
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Hahahah. Naim Kaud a été enlevé et maintenant il parle sérieusement sur l'agriculture ! Vous ne pouvez même pas vous défendre contre l'enlèvement et maintenant vous voulez vous promener dans les vallées de Ramadi.
RépondreSi un investisseur vient et cultive le désert, quel avantage l'Irak en tirera-t-il ?
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