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Le Caesar Act paralyse le soutien de l’Iran au régime syrien, estiment les analystes

Waleed Abou al-Khair au Caire

Des éléments de la brigade Fatemiyoun participent à une réunion dans l’un de leurs quartiers généraux dans la ville syrienne d’Alep. [Photo diffusée sur les médias sociaux] 

Des éléments de la brigade Fatemiyoun participent à une réunion dans l’un de leurs quartiers généraux dans la ville syrienne d’Alep. [Photo diffusée sur les médias sociaux] 

La désignation de la brigade Fatemiyoun en vertu du Caesar Act, entré en vigueur ce mois-ci, est l’un des moyens les plus efficaces de saper le soutien apporté par l’Iran au régime syrien, ont expliqué des spécialistes à Diyaruna.

Composée de miliciens afghans combattant en Syrie en soutien au régime, la brigade Fatemiyoun a été créée, est soutenue et est dirigée par le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI).

Son déploiement dans des régions stratégiques a permis à cette milice de jouer un rôle déterminant dans la survie du régime jusqu’à aujourd’hui, ont-ils expliqué.

Les nouvelles sanctions américaines visent le régime syrien pour les crimes qu’il a commis durant le confit, et toutes les entités auxquelles il a donné naissance, a précisé Fathi al-Sayed, spécialiste des affaires iraniennes au Centre al-Sharq d’études régionales et stratégiques.

Les milices financées par le CGRI ont joué un rôle leader dans l’aggravation du conflit en Syrie et sa transformation en un conflit sectaire visant à maintenir le régime en place, a-t-il expliqué à Diyaruna.

Sans cette intervention, a-t-il poursuivi, le régime syrien ne serait aujourd’hui plus au pouvoir, qualifiant ces milices de complices des crimes qu’il a commis.

Un revers pour le CGRI

La désignation de la brigade Fatemiyoun par le Caesar Act « porte un coup sévère au CGRI et à ses milices », a expliqué Sheyar Turko, spécialiste des affaires iraniennes.

Le Trésor américain avait déjà désigné cette milice en janvier 2019, pour ses liens avec le CGRI et pour avoir mené des attaques terroristes, a-t-il déclaré à Diyaruna.

Ces nouvelles sanctions compliqueront l’utilisation par le CGRI d’intermédiaires étrangers « pour mettre en œuvre ses projets expansionnistes » et constitueront de nouveaux obstacles pour des milices comme Fatemiyoun.

Il était à ce stade nécessaire de mettre l’accent sur cette brigade Fatemiyoun, dont le CGRI considère la présence en Syrie comme essentielle, et qui est déployée dans des régions stratégiques comme Damas, Deir Ezzor, Alep et Palmyre, a précisé Turko.

La milice tient plusieurs parties de Damas, ainsi que la région de Deir Ezzor proche de la frontière irakienne, qu’elle utilise comme voie de passage pour les approvisionnements logistiques pour son propre compte ou celui d’autres milices appuyées par le CGRI, a-t-il expliqué.

Affaiblir cette milice en imposant des sanctions visant ses commandants et ses combattants affaiblira à son tour le programme du CGRI dans la région et conduira selon toute vraisemblance à l’effondrement du soutien qu’elle procure au régime, a-t-il estimé.

« Menaces et incitations »

Le Caesar Act est une réponse aux crimes commis par le régime syrien contre des prisonniers, dont les droits sont protégés par le droit international, a expliqué Wael al-Sharimi, professeur de droit pénal international à l’université du Caire.

Il n’est pas surprenant que la brigade Fatemiyoun, qui est composée de « jeunes réfugiés afghans en Iran », ait été incluse sur cette liste des sanctions, a-t-il ajouté.

La plupart de ses éléments « ont été forcés de rejoindre la brigade, soit à la suite de menaces, soit par des incitations financières » et ont ensuite été emmenés en Syrie, a-t-il précisé à Diyaruna.

« À lui seul, ce fait suffit à placer la milice en violation de plusieurs législations internationales, notamment la loi sur le recrutement des enfants et le transport de combattants par-delà les frontières en temps de conflit », a-t-il poursuivi.

Les sanctions américaines interdisant à quiconque de faire des affaires avec la brigade Fatemiyoun, notamment de faciliter son transport ou ses déplacements à l’intérieur ou à l’extérieur de la Syrie ou ses activités de transfert d’argent, ou la fourniture d’un quelconque soutien logistique.

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