Des combats féroces ont éclaté dans la ville d’Idlib et dans les régions méridionales et orientales de la province après que Tahrir al-Sham eut arrêté plusieurs transfuges qui ont installé un nouveau centre des opérations, a indiqué un activiste local.
Ce nouveau centre, baptisé par ses membres partisans de la ligne dure « Fathbatou » (Tenir bon), regroupe Hurras al-Din, Ansar al-Islam, Ansar al-Din, Tansiqiyat al-Jihad et Liwa al-Mouqatilin al-Ansar.
La formation de ce nouveau bloc a provoqué la colère de Tahrir al-Sham, qui a publié un décret stipulant que les potentiels transfuges ne pourront pas quitter l’alliance sans permission, a indiqué mardi 23 juin l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
En vertu de ce décret, les éléments et les chefs de Tahrir al-Sham qui obtiennent la permission de quitter le groupe auront ensuite l’interdiction de former de nouvelles factions.
Après la formation du centre des opérations de Fathbatou, Tahrir al-Sham s’est mis en chasse du leader de Liwa al-Muqatilin al-Ansar, Jamal Zainiya (alias « Abou Malik al-Talli »), a expliqué à Diyaruna Moussab Assaf, un activiste d’Idlib.
Zainiya a été arrêté par des éléments de Tahrir al-Sham lors d’un raid lancé contre sa maison, dans la localité de Sarmada, dans la campagne à l’est d’Idlib, a poursuivi Assaf.
Tahrir al-Sham a également appréhendé le leader d’Ansar al-Din Siraj al-Din Moukhtarov (alias « Abou Salah al-Ouzbeki »), qui avait combattu dans les rangs de Tahrir al-Sham et avait fait défection.
Leurs arrestations ont déclenché de féroces combats impliquant des mitrailleuses et des missiles entre Tahrir al-Sham et le nouveau bloc Fathbatou, a expliqué Assaf.
Des « mandats d’arrêt » ont été lancés après qu’un grand nombre de combattants de Tahrir al-Sham eurent fait défaut et rejoint le groupe rival et leur nouveau centre de commandement, a-t-il ajouté.
Pour remuer le couteau dans la plaie, ils ont emporté avec eux de grosses sommes d’argent, a-t-il poursuivi.
Tahrir al-Sham a tenté de récupérer ces fonds, notamment auprès de Zainiya, qui se serait, selon les rumeurs, emparé de 20 millions de dollars dans les coffres du groupe, a-t-il indiqué.
Des combats ont éclaté entre les alliances rivales dans la région d’Idlib dans un contexte d’appels à la mobilisation par les deux pays, qui ont vu les combattants de Tahrir al-Sham se déployer dans plusieurs postes de contrôle, en particulier aux entrées des localités, a-t-il expliqué.
Cela indique que Tahrir al-Sham a publié des « listes de personnes recherchées », a poursuivi Assaf, précisant que l’alliance extrémiste a publié un décret par lequel elle menace d’arrêter et d’emprisonner quiconque fait défaut et rejoint ces groupes.