Alors que le régime syrien et ses alliés avancent dans la région de l'aéroport militaire Abou al-Duhur dans la province rurale d'Idlib, dans l'est du pays, l'alliance extrémiste Tahir al-Sham a connu une nouvelle vague de défections, ont expliqué des militants à Diyaruna.
Ces dernières défections coïncident avec la récente annonce faite par al-Qaïda qu'elle avait formé une nouvelle branche en Syrie, qui a attiré les combattants ayant déserté l'alliance extrémiste, ont-ils ajouté.
Elles surviennent également au lendemain d'un encerclement par Tahrir al-Sham d'éléments et d'émirs d'al-Qaïda.
Des « centaines » de combattants ont fui les rangs de Tahrir al-Sham dans les provinces rurales d'Idlib et d'Alep pour rejoindre la nouvelle formation mise en place par al-Qaïda en Syrie, a expliqué Haisam al-Idlibi, militant dans les médias à Idlib, utilisant un pseudonyme pour sa sécurité.
Selon le bras médiatique d'al-Qaïda, a-t-il précisé à Diyaruna, ces forces opèrent désormais comme la branche d'al-Qaïda en Syrie.
La plupart de ces transfuges sont des combattants étrangers, ou des combattants syriens ayant fui d'autres zones « et connus pour leur vision et leurs idées extrémistes », a poursuivi al-Idlibi.
Ils sont maintenant ouvertement déployés dans les environs des provinces d'Idlib et d'Alep, près de zones récemment reprises par « l'État islamique » (Daech), a-t-il ajouté.
Par ailleurs, des éléments de Tahrir al-Sham se sont emparés de maisons près de Maaret al-Numan qui avaient été préalablement occupées par les combattants partis rejoindre al-Qaïda, a-t-il ajouté.
Défections vers al-Qaïda
La tension est palpable dans certaines zones entre Tahrir al-Sham et les factions au sein et en dehors de l'alliance qui se rapprochent d'al-Qaïda, a précisé al-Idlibi, soulignant que son retrait de nombreuses zones de la province d'Idlib avait accéléré ces défections.
Cela est dû au fait que de nombreux émirs et éléments de Tahrir al-Sham accusent le leader de cette alliance, Abou Mohammed al-Joulani, de « remettre la région aux mains des forces du régime dans le cadre d'un accord politique qu'il a accepté », a-t-il indiqué.
Nombre des principaux transfuges sont de hautes personnalités de Tahrir al-Sham qui avaient pris part à la bataille de l'aéroport d'Abou al-Duhur, que le régime a repris, a-t-il précisé.
Certains ont imputé cette chute à al-Joulani, et ont appelé ses forces à se séparer de l'alliance, a-t-il expliqué.
Au premier rang des dissidents se trouvait Atiyat Allah, le « commandant militaire » des combats pour l'aéroport Abou al-Duhur, assassiné vendredi 26 janvier, a poursuivi al-Idlibi.
Quatre de ses lieutenants et sept de ses compagnons ont été tués la nuit suivante dans une maison dans la campagne d'Idlib, a-t-il ajouté.
Et de conclure en expliquant que l'émir de Jabhat Ansar al-Din, Abou Abdoullah al-Shami, avait également quitté Tahrir al-Sham, tout comme le groupe Jund al-Malahim.