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Réfugiés

Les déplacés d'Idlib sans abri alors que la guerre entre dans sa dixième année

Waleed Abou al-Khair au Caire et AFP

Dans un camp de déplacés dans la campagne d'Idlib, les tentes ont été renversées par les orages qui ont frappé la région mi-mars. [Photo fournie par le centre de presse d'Idlib]

Dans un camp de déplacés dans la campagne d'Idlib, les tentes ont été renversées par les orages qui ont frappé la région mi-mars. [Photo fournie par le centre de presse d'Idlib]

De violentes pluies ont aggravé la misère parmi la population déplacée d'Idlib, arrachant des tentes et inondant les camps de déplacés dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest du pays, alors que le conflit est entré dimanche 15 mars dans sa dixième année.

Au moins 384 000 personnes sont mortes depuis le début de la guerre, dont plus de 116 000 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

La guerre a laissé des villes et des villages en ruines, détruit l'économie et déplacé plus de onze millions de personnes à la fois dans le pays et à l'étranger.

Bénéficiant du soutien militaire de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah libanais, le régime syrien a repris le contrôle de plus de 70 % du pays.

Un jeune garçon à vélo dans la boue dans un camp de déplacés de la campagne d'Idlib après de violents orages. [Photo fournie par Idlib Plus]

Un jeune garçon à vélo dans la boue dans un camp de déplacés de la campagne d'Idlib après de violents orages. [Photo fournie par Idlib Plus]

Les troupes turques, qui soutiennent les groupes de l'opposition armée, sont déployées dans le dernier bastion de l'opposition à Idlib, qui abrite des millions de personnes déplacées.

En Syrie, le dernier cessez-le-feu en date est entré en vigueur à Idlib en début de mois, et les forces turques et russes y ont débuté dimanche des patrouilles conjointes, ont expliqué des médias russes et turcs.

La première de ces patrouilles a cependant été très brève et largement symbolique, parce que son trajet a été « raccourci en raison de provocations », a déclaré le ministre russe de la Défense.

Près de 200 manifestants s'étaient rassemblés sur la route près de la localité de Nayrab, et certains avaient incendié des pneus et empilé des branches d'arbres sur la chaussée.

Forts vents et inondations

Nombre de ceux qui n'avaient pas pu trouver de la place dans les camps d'Idlib ont dormi dans les champs ou cherché refuge dans les écoles, les mosquées ou les bâtiments inachevés.

Pour ajouter à leurs ennuis, de très nombreux déplacés dans la campagne d'Idlib se sont retrouvés sans abri après des orages tout le week-end couplés à des vents forts qui ont renversé des tentes et inondé les camps, empêchant les déplacements et bloquant les accès, a expliqué un activiste local.

Des dizaines de tentes ont été emportées par le vent et détruites, obligeant la population à chercher refuge dans d'autres camps ou dans des zones moins ravagées, a expliqué à Diyaruna l'activiste d'Idlib Moussab Assaf.

De nombreuses familles ont passé de longues heures sans abri avant de trouver d'autres refuges, a-t-il ajouté, soulignant que des activistes, des équipes des Casques blancs et les quelques organisations humanitaires qui restent ont tenté de les aider avec des abris temporaires.

En plus de ces tentes déracinées par les vents violents, les camps ont été inondés par les eaux de pluie qui ont formé de vastes mares de boue qui ont empêché les déplacements à l'intérieur des camps et dans les rues intérieures, a ajouté Assaf.

D'autres camps ont été isolés lorsque les routes y conduisant ont été endommagées par les inondations, a-t-il poursuivi.

Près de vingt camps de déplacés ont été durement touchés par les orages de ce week-end, a continué Assaf, et plus de 1 000 familles ont désormais besoin de nouvelles tentes et de fournitures.

Dans le nord d'Idlib, le camp d'al-Shifa près de Hazano, et les camps de Sarman, al-Khair, al-Amal, Kafr Naboudah et Deir Hassan ont subi des dégâts importants, a-t-il indiqué.

Et dans l'ouest d'Idlib, le camp d'al-Zof et le camp de Duwayla près de Kaf Takharim ont été les plus durement touchés par ces orages, a-t-il ajouté.

Économie et infrastructures ravagées

Dix années de guerre ont ravagé l'économie et les infrastructures de la Syrie. En 2018, les Nations unies avaient déjà estimé que le conflit avait causé près de 400 milliards de dollars de destructions liées à la guerre.

Plus de la moitié des tous les dispensaires de santé en Syrie ne fonctionnent plus, et deux écoles sur cinq sont inutilisables, selon l'agence des Nations unies chargée de l'enfance (UNICEF).

Au moins 4,8 millions d'enfants sont nés depuis le début de la guerre il y a neuf ans, et 9 000 autres ont été tués ou blessés par ce conflit, a-t-elle indiqué dimanche.

Un million supplémentaire d'enfants sont nés avec le statut de réfugiés depuis le début de ce conflit le 15 mars 2011, a poursuivi l'UNICEF.

« La guerre en Syrie marque une nouvelle étape honteuse », a déclaré dimanche la directrice générale de l'UNICEF Henrietta Fore.

« Alors que le conflit entre dans sa dixième année, des millions d'enfants entrent dans leur deuxième décennie de vie entourés par la guerre, la violence, la mort et les déplacements. »

Dans un post sur les médias sociaux, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a fait remarquer que « une décennie de combat n'a rien apporté d'autre que ruines et misère ».

« Il n'existe aucune solution militaire », a-t-il conclu. « Il est désormais l'heure de donner à la diplomatie une chance de se mettre à l'œuvre. »

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