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Calme prudent avec un cessez-le-feu incertain à Idlib

Waleed Abou al-Khair au Caire

Les bombardements de l'artillerie syrienne ont endommagé la localité de Kafr Oweid, dans la campagne au sud d'Idlib. [Photo fournie par le centre de presse d'Idlib]

Les bombardements de l'artillerie syrienne ont endommagé la localité de Kafr Oweid, dans la campagne au sud d'Idlib. [Photo fournie par le centre de presse d'Idlib]

Un cessez-le-feu dans la région d'Idlib conclu entre la Turquie et la Russie, entré en vigueur vendredi 6 mars, a vu un calme précaire revenir dans la région, quand bien même des activistes locaux signalent un certain nombre de violations de cette trêve.

Les forces du régime syrien et ses milices alliées ont bombardé samedi des villages et des bourgades dans la campagne d'Idlib et ont tenté de progresser dans certaines zones, a expliqué l'activiste Haisam al-Idlibi à Diyaruna.

Des bombardements d'artillerie ont été entendus dans les villages et les bourgades de Kafr Oweid, Sufuhon, Kansafra et al-Fateera, dans la campagne au sud d'Idlib, a indiqué al-Idlibi.

Des bombardements par le régime ont également été signalés dans la région de Jabal al-Zawiya dans Idlib, dans la localité d'al-Ghassaniya, à l'ouest d'Idlib, et dans la localité de Qastoun, dans l'ouest de la province rurale de Hama, a-t-il ajouté.

Vue aérienne d'un camp de déplacés dans la campagne d'Idlib après des frappes aériennes de l'aviation russe et syrienne. [Photo fournie par la défense civile syrienne]

Vue aérienne d'un camp de déplacés dans la campagne d'Idlib après des frappes aériennes de l'aviation russe et syrienne. [Photo fournie par la défense civile syrienne]

Des heurts ont eu lieu entre le régime et ses alliés et des combattants extrémistes et de l'opposition autour de Kafr Nabl, lorsque les forces du régime ont tenté de progresser en direction de fermes dans le sud, mais se sont retirées après avoir subi des pertes, a-t-il ajouté.

Des affrontements ont également eu lieu à Sahl al-Ghab, en particulier dans la zone (de projets) d'al-Masharee dans la campagne de Hama, a poursuivi al-Idlibi.

Malgré une pause dans les frappes aériennes russes et syriennes, des appareils continuent toutefois de survoler la région,a-t-il indiqué.

Dimanche, l'Observatoire syrien des droits de l'homme a indiqué avoir vu des dizaines de véhicules militaires entrer en Syrie depuis la Turquie par le poste-frontière de Kafr Lusin, et a observé un drone turc dans la région frontalière.

Les forces turques ont également mis en place un nouveau poste militaire dans le village de Zardana, dans la campagne au nord d'Idlib, a poursuivi l'observatoire.

Un sentiment de malaise prévaut dans la région, en particulier chez les civils, a-t-il continué, soulignant que nombre d'entre eux ne font pas confiance à ce cessez-le-feu et continuent de se diriger vers les régions frontalières par crainte d'une reprise des frappes et des bombardements.

Inquiétudes sur le coronavirus

Pour leur part, les agences de secours s'empressent de prévenir une épidémie de coronavirus dans la région d'Idlib, où infrastructures sanitaires dévastées et déplacements massifs rendent un confinement quasiment impossible, a rapporté l'AFP.

La Syrie n'a encore confirmé aucun cas de coronavirus, mais « ses systèmes de santé fragiles pourraient ne pas être en mesure de détecter et de répondre » à une épidémie, a expliqué Hedinn Halldorsson, porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé.

Le risque d'une épidémie est particulièrement élevé dans la région d'Idlib, où près d'un million de personnes ont été déplacées depuis décembre par une offensive du régime appuyée par la Russie et où des camps déjà surpeuplés regorgent de nouveaux arrivants.

Beaucoup dorment encore dehors dans des températures glaciales.

Des installations médicales ont été prises pour cibles lors des récents bombardements, réduisant encore la capacité d'un système de santé déjà ravagé par près de neuf ans de conflit.

Misty Buswell, membre de l'International Rescue Committee, a indiqué que la situation à Idlib était « particulièrement propice à la propagation » du virus.

« Une épidémie aurait des conséquences dévastatrices pour des milliers de personnes dont l'état de santé est déjà compromis par suite d'un manque de nourriture, d'eau potable et une exposition au froid », a-t-elle poursuivi.

Buswell a indiqué que l'IRC s'attachait à empêcher l'arrivée de la maladie, et allait travailler « avec les acteurs de santé locaux » pour répondre à l'épidémie.

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