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Santé

Des équipes médicales repoussent le COVID-19 dans le nord de la Syrie

Waleed Abou al-Khair au Caire

Une équipe de Casques blancs se prépare à désinfecter des institutions et des installations civiles dans le nord de la Syrie. [Photo fournie par la protection civile syrienne]

Une équipe de Casques blancs se prépare à désinfecter des institutions et des installations civiles dans le nord de la Syrie. [Photo fournie par la protection civile syrienne]

Les équipes médicales des Casques blancs, en coopération avec diverses organisations humanitaires opérant dans le nord de la Syrie, travaillent dur pour empêcher une nouvelle épidémie de coronavirus (COVID-19), a déclaré un militant local.

Avec l'aide de jeunes bénévoles, elles ont commencé à mettre en place des mesures préventives, a indiqué Khaled al-Khatib, membre des Casques blancs, à Diyaruna.

Ces mesures consistent à désinfecter les principaux lieux publics et à sensibiliser les habitants locaux et les personnes déplacées internes (DI) au virus et à la manière de l'empêcher de se propager, a-t-il expliqué.

Les mesures initiales comprenaient la demande de fermeture des écoles et des universités, une réduction des heures d'ouverture des marchés et la limitation du travail des cafés et des restaurants au service de livraison, a rapporté al-Khatib.

Des ambulanciers et des bénévoles installent des tentes de quarantaine dans des hôpitaux du nord de la Syrie. [Photo fournie par The Violet Organisation]

Des ambulanciers et des bénévoles installent des tentes de quarantaine dans des hôpitaux du nord de la Syrie. [Photo fournie par The Violet Organisation]

Les déplacements d'une zone à l'autre ne doivent se faire que par nécessité, et le besoin d'arrêter les visites de courtoisie a été souligné, a-t-il ajouté, en particulier dans les camps de déplacés très peuplés.

Ces mesures sont en vigueur dans la province d'Idlib et aux abords des provinces d'Hama et d'Alep, a-t-il fait savoir.

Les équipes de la protection civile (Casques blancs) et les bénévoles ont commencé à mener des campagnes de sensibilisation du public et à désinfecter les institutions civiques, les écoles et les universités, les places publiques et les camps de déplacés, a-t-il déclaré.

Ces mesures préventives découlent de la crainte que le coronavirus ne se propage dans la région, qui est devenue très densément peuplée après les vagues successives de déplacement causées par les frappes aériennes et les bombardements du régime syrien et de la Russie.

Al-Khatib a indiqué que des contrôles de température sont effectués aux points de passage pour dépister les symptômes, mais a souligné qu'aucun cas n'avait été enregistré dans la région d'Idlib jusqu'à présent.

Dimanche 22 mars, la Syrie a signalé sa première infection de coronavirus.

Quatre personnes qui présentaient des symptômes possibles ont été mises en quarantaine à l'hôpital d'Atmeh, dans la province d'Idlib dans le nord du pays, a fait savoir al-Khatib.

Entre-temps, a-t-il noté, des travaux sont en cours pour mettre en place un hôpital de campagne de quarantaine qui comprendra 50 tentes et pourra traiter 200 patients.

Les tests vont commencer dans les prochains jours

Les tests pour le nouveau coronavirus doivent commencer dans quelques jours dans le nord-ouest de la Syrie, a déclaré lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Des groupes humanitaires ont mis en garde contre la situation dans la région d'Idlib, où un grand nombre de personnes vivent dans des camps de tentes et des logements de fortune et l'hygiène fait défaut, qui est particulièrement « mûre » pour une épidémie, a rapporté l'AFP.

Environ 300 kits de diagnostic du COVID-19 doivent être livrés à un laboratoire de la ville d'Idlib mercredi, et « les tests devraient commencer peu après », a déclaré Hedinn Halldorsson, porte-parole de l'OMS.

Deux mille tests supplémentaires seront livrés dès que possible, a-t-il ajouté.

Des techniciens d'Idlib qui ont été formés à l'utilisation des kits, et des laboratoires de la Turquie voisine seraient également prêts à apporter leur aide en cas de besoin.

Dans le cadre d'un plan d'intervention plus large pour la région, trois hôpitaux dotés d'unités de soins intensifs ont été modifiés en unités d'isolement équipées de ventilateurs, a-t-il fait savoir.

Jusqu'à 1000 travailleurs de la santé ont été mobilisés, et une nouvelle livraison d'équipements de protection, dont 10 000 masques chirurgicaux et 500 masques respiratoires, devrait arriver dans la semaine.

L'OMS est « extrêmement inquiète »

« L'OMS est extrêmement inquiète par l'impact que le COVID-19 pourrait avoir dans le nord-ouest », a indiqué Halldorsson. « Les personnes déplacées (là-bas) vivent dans des conditions qui les rendent vulnérables aux infections respiratoires. »

L'UNICEF a prévenu lundi que des centaines de milliers de personnes dans le nord-est de la Syrie courent un risque accru de contracter le nouveau coronavirus en raison des interruptions répétées de leur approvisionnement principal en eau.

Misty Buswell, membre de l'International Rescue Committee, a déclaré lundi que les conditions de vie déplorables à Idlib « ont déjà laissé des centaines de milliers de personnes en mauvaise santé, les rendant encore plus vulnérables ».

« Il est possible que la maladie fasse déjà son chemin à travers la population » à Idlib, a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Les 85 attaques qui ont visé des établissements de santé l'année dernière rendent la région d'autant plus vulnérable, a-t-elle averti.

« La majorité des hôpitaux qui restent ouverts sont incapables de faire face aux besoins existants », a déploré Buswell.

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