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Tahrir al-Sham connaît une crise sévère dans le nord de la Syrie, selon des militants

Waleed Abou al-Khair au Caire

Un groupe d'étudiants syriens nouvellement recrutés par Tahrir al-Sham posent pour une photo avant d'être envoyés combattre les forces du régime syrien. [Photo extraite du compte Telegram de Al-Sahel Al-Shamali News]

Un groupe d'étudiants syriens nouvellement recrutés par Tahrir al-Sham posent pour une photo avant d'être envoyés combattre les forces du régime syrien. [Photo extraite du compte Telegram de Al-Sahel Al-Shamali News]

Tahrir al-Sham se retrouve dans une situation instable dans ce qu'il reste des régions qu'il contrôle encore dans les provinces syriennes d'Idlib et d'Alep, aux confins de la province de Lattaquié, et dans d'autres parties du nord de la Syrie où il est présent, ont expliqué des militants locaux.

Cette situation est due à un sévère rétrécissement de ses flux de financement, au rythme accéléré des opérations militaires et à l'exode de milliers de civils de la zone, aux côtés de nombre de ses propres combattants, qui le laissent à court de ressources, ont-ils indiqué.

Tahrir al-Sham est dans un état de désarroi total entraîné par les nouveaux développements dans les régions qu'il contrôle, ou de ce qu'il en reste, dans la campagne de Lattaquié, d'Idlib et d'Alep, a expliqué à Diyaruna le militant d'Idlib Moussab Assaf.

Les sources de financement du groupe, telles que les taxes et la zakat qu'il prélève sur la population locale, ont décliné, a-t-il poursuivi, et l'activité commerciale est désormais pratiquement à l'arrêt en raison des combats et des vagues massives de déplacements.

Cela a laissé de vastes régions vides de toute population, ce qui signifie que Tahrir al-Sham n'est plus en mesure de tirer profit des transactions commerciales ni d'imposer des taxes ou des frais sur les mouvements de marchandises entrant et sortant des zones qu'il contrôle encore, particulièrement les carburants, a-t-il ajouté.

La persécution des militants continue

Malgré la situation difficile dans la région d'Idlib, a continué Assaf, Tahrir al-Sham n'a pas ralenti sa campagne de ciblage de ses opposants.

« Il a récemment arrêté les militants Trad Shaabouk et Ahmed al-Naasan, qui avaient organisé une campagne dans la ville de Salqin pour aider les personnes déplacées qui avaient fui la campagne d'Idlib et d'Alep », a-t-il indiqué.

Ces militants avaient organisé l'initiative Ahl al-Khair (Personnes de bienfaisance) destinée à aider les personnes déplacées arrivant dans la région grâce à des dons collectés auprès des habitants et des commerçants.

Ils avaient fait part de leur objection au fait que Tahrir al-Sham ouvre plusieurs maisons inhabitées et y loge les familles de ses combattants, a expliqué Assaf, interdisant à tous ceux qui ne sont pas affiliés à l'alliance extrémiste d'y chercher un toit.

Cette décision a déclenché une vague de protestations et de tensions dans la ville, a-t-il indiqué.

Hani al-Numan, un habitant de Maarat al-Numan, a expliqué à Diyaruna que des dizaines de familles déplacées fuyant les frappes aériennes et les bombardements dans le nord de la Syrie ont rapporté que de nombreux postes de contrôle et points de franchissement de Tahrir al-Sham imposaient des taxes.

« Les combattants du groupe exigent des tributs pour permettre aux civils qui tentent de les franchir d'entrer, notamment aux familles qui déménagent leurs meubles », a-t-il ajouté.

Les chauffeurs de camion ont également indiqué que Tahrir al-Sham leur avait imposé de fortes taxes pour le transport de personnes déplacées et de leurs affaires, a-t-il continué, soulignant que les chauffeurs n'acceptent que de faibles taxes pour couvrir leurs dépenses de carburant et de base.

Tahrir al-Sham sur le déclin

Al-Numan a indiqué que les gens avaient remarqué que « Tahrir al-Sham ne combat plus beaucoup » contre les massacres du régime, et ont observé ses « retraits soudains des zones de combat » qui ont permis aux forces du régime de progresser.

« Des rumeurs circulent dans la région selon lesquelles Tahrir al-Sham pourrait bientôt s'auto-dissoudre en raison de l'état de dégradation qu'il a atteint », a-t-il indiqué.

Tahrir al-Sham tente de répondre à cette pénurie de combattants qu'il connaît du fait de la fuite ou de la mort d'un grand nombre de ses éléments par différents moyens, a expliqué à Diyaruna le journaliste syrien Mohammed al-Abdoullah.

Ces moyens comprennent la libération de ses propres combattants qu'il avait emprisonnés pour diverses raisons, ainsi que de combattants d'autres factions qu'il avait capturés et emprisonnés, « à la condition qu'ils combattent dans ses rangs sur les champs de bataille », a-t-il précisé.

« Plusieurs unités nouvelles ont été formées avec ces éléments et envoyées sur les fronts où les combats sont les plus intenses », a-t-il indiqué.

Tahrir al-Sham a également lancé une campagne de recrutement qui vise les lycéens et les étudiants, exigeant qu'ils rejoignent le combat au prétexte de « mener le djihad », a-t-il poursuivi.

Une autre campagne baptisée « Marchez, jeunes et vieux » tente d'attirer les hommes jeunes et moins jeunes dans ses rangs, a conclu al-Abdoullah.

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