La Russie et le régime syrien doivent rendre des comptes pour le meurtre brutal et les mutilations d'un Syrien en 2017 par des mercenaires russes, un meurtre atroce qui a été filmé, a déclaré un avocat syrien.
Dans des vidéos datant de 2017, quatre mercenaires russes opérant en Syrie au sein du groupe Wagner assassinent un jeune Syrien.
Le groupe Wagner est une armée privée que le Kremlin nie financer et qui serait contrôlée par Yevgeny Prigozhin, un allié du président russe Vladimir Poutine.
Dans les vidéos, on voit les quatre hommes casser les jambes de la victime avec une masse. Ils lui écrasent la poitrine, le décapitent, lui coupent les bras et accrochent son cadavre par les jambes, avant de mettre le feu à son corps.
La victime aurait déserté l'armée du régime syrien.
Selon certaines informations, il s'appelait Mohammed Taha Ismail Abdoullah, surnommé « Hammadi Taha al-Bouta », a précisé à Diyaruna le journaliste syrien Mohammed al-Abdoullah.
Il serait originaire de la ville d'al-Kharita à Deir Ezzor, a fait savoir al-Abdoullah.
Il avait terminé son service obligatoire dans l'armée syrienne et s'était rendu au Liban pour travailler comme journalier, a-t-il raconté. À son retour en Syrie, il avait été emmené comme réserviste à la base aérienne de Tiyas (T-4), dans la province de Homs.
Mais il s'était échappé, avait été repris par les mercenaires russes près du champ pétrolier d'al-Shaer, et avait trouvé la mort entre leurs mains, a ajouté al-Abdoullah.
Un crime qui ne doit pas être toléré
« L'assassinat du conscrit syrien Mohammed Abdallah ne doit pas être toléré », a affirmé à Diyaruna l'avocat syrien Bashir al-Bassam.
Des militants syriens déposent actuellement une plainte dans les instances internationales contre les personnes directement responsables de la présence du groupe Wagner en Syrie, a-t-il rapporté.
Il s'agit du gouvernement et de l'armée russes, a-t-il fait savoir, qui assurent la protection des mercenaires du groupe Wagner.
Al-Bassam a noté que l'incident est documenté dans quatre vidéos remontant à 2017, et que les médias russes ont identifié plusieurs auteurs du crime.
Cette identification aurait été rendue possible grâce à un logiciel de reconnaissance faciale.
Le régime syrien porte également la responsabilité de ce crime, a affirmé al-Bassam, puisqu'il a donné aux forces russes et au groupe Wagner le droit de se déployer en Syrie sous prétexte de protéger des installations vitales.
Il est important de demander des comptes à tous ceux qui sont responsables de ces actes, et pas seulement aux auteurs, a-t-il conclu.