Au cours des derniers jours, alors que les relations avec Tahrir al-Sham sont devenues difficiles, des combattants de Hurras al-Din ont été placés en alerte dans les zones que le groupe contrôle aux abords des provinces d'Idlib, d'Alep, de Latatquié et de Hama, a rapporté un militant local.
Les civils de ces zones craignent désormais qu'une nouvelle vague de combats explose entre les deux groupes extrémistes, qui sont tous deux liés à Al-Qaïda, a rapporté à Diyaruna Moussab Assaf, militant à Idlib.
L'accroissement des tensions entre les deux groupes a déclenché une guerre médiatique entre eux, Hurras al-Din attaquant Tahrir al-Sham et accusant l'alliance extrémiste de tenter de le placer sous son contrôle.
« Hurras al-Din a demandé que Tahrir al-Sham rende l'argent et les armes que le leader de Tahrir al-Sham, Abou Mohammed al-Joulani, leur a volés lorsqu'il a quitté al-Qaïda pour fonder le Front al-Nosra », a fait savoir Assaf.
Le Front al-Nosra est désormais la faction dominante de l'alliance Tahrir al-Sham.
Hurras al-Din demande également à ce que Tahrir al-Sham rende les armes qu'il a confisquées lors de ses récentes actions destinées à prendre le contrôle de toute la province d'Idlib.
Tensions entre les groupes
« Les chefs de Hurras al-Din, Sami al-Uraydi et Abou Humam al-Shami, ont accusé Tahrir al-Sham de tenter de manipuler les groupes extrémistes de la région en suggérant qu'il est contrôlé par l'Armée syrienne libre (ASL) », a-t-il rapporté.
Selon Assaf, les régions contrôlées par Hurras al-Din sont clairement en état d'alerte, et des recherches sont en cours pour trouver les éléments de Tahrir al-Sham.
Les tensions ont été alimentées par le fait que Tahrir al-Sham a emprisonné deux leaders de Hurras al-Din, Abou al-Turab al-Libi et Abou Mohammed al-Hamawi, qui sont des commandants de premier rang d’Al-Qaïda en Syrie, a rapporté Assaf.
Hurras al-Din a été fondé l'année dernière et est constitué de membres adeptes de l'idéologie d’Al-Qaïda et ayant refusé de rejoindre Tahrir al-Sham.
Il est composé de sept factions armées : Jund al-Aqsa, Jund al-Sharia, Sariyat Kabul, Saraya al-Sahel, Jaish al-Badiya et Jaish al-Malahem, en plus des derniers éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS).
Beaucoup de ces combattants ne sont pas Syriens, a fait savoir Assaf, notant qu'ils sont actuellement positionnés aux abords de la zone contrôlée par Tahrir al-Sham, face à la zone contrôlée par le régime syrien et ses milices alliées.