Des forces irakiennes et kurdes, qui travaillent ensemble depuis le début de la guerre contre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), cherchent à renforcer leur collaboration afin de chasser les derniers membres du groupe.
Depuis que l'EIIS a envahi des régions entières de l'Irak à l'été 2014, ces forces se sont battues côte à côte lors des batailles pour reprendre le territoire au groupe.
Mais cette collaboration a décliné à cause de tensions politiques entre le gouvernement fédéral et le gouvernement régional kurde suite à un référendum en septembre 2017, lors duquel les Kurdes irakiens ont voté pour l'indépendance de leur région du nord.
Les deux camps ont confirmé agir pour restaurer la normalité, et informent que l'EIIS a profité de ces tensions pour accélérer son activité à la frontière administrative entre la région kurde et d'autres provinces irakiennes.
Il reste encore à signer un accord complet entre le ministère des Affaires peshmergas et le ministère irakien de la Défense, a précisé à Diyaruna le secrétaire général du ministère des Peshmergas, Jabar Yawar.
« Mais tout cela se déroule dans un contexte de communication, de compréhension mutuelle, de rencontres et de visites entre le haut commandement et les hauts responsables des deux ministères », a-t-il poursuivi.
Ces efforts préparent le terrain en vue de discussions plus larges sur la façon de travailler ensemble dans le but de chasser les éléments restants de l'EIIS et d'apporter une solution aux autres problèmes de sécurité, a-t-il ajouté.
Collaboration bilatérale
« Avant l'émergence de l'EIIS, nous disposions d'un centre pour la collaboration bilatérale, ainsi que de patrouilles et de postes de sécurité tenus conjointement par des forces kurdes et irakiennes », a rappelé Yawar.
Il existait cinq postes de contrôle à Diyala, six à Kirkouk et treize à Ninive, a-t-il précisé.
« Ensemble, nous sécurisions les entrées et les sorties des villes et des quartiers, et nous nous rencontrions pour échanger des informations sur les activités terroristes », a-t-il poursuivi.
« Nous avions réussi à créer un environnement sûr pour la population » dans ces zones, a-t-il ajouté.
Lorsque l'EIIS a occupé Mossoul et d'autres villes, les combattants peshmergas et l'armée irakienne ont combattu côte-à-côte pour libérer plusieurs villes, a-t-il indiqué.
« Aujourd'hui, nous nous dirigeons à grands pas vers une nouvelle phase de collaboration », a déclaré Yawar.
« Ce qui est important est que [les deux camps] soient d'accord pour dire qu'une collaboration est nécessaire, afin de mettre fin à la menace terroriste et permettre à tous les déplacés internes (DI) de revenir dans la région kurde », a-t-il déclaré.
Le nombre de DI dans la région kurde est estimé à un million d'âmes, a-t-il noté.
Désir de travailler ensemble
« Il est dans notre intérêt de renforcer nos actions sécuritaires, militaires et de renseignements, car le terrorisme est une menace pour tous », a expliqué Yawar.
Une série de réunions récentes entre des représentants du ministère de la Défense et du ministère des Affaires des Peshmergas « reflète un désir bilatéral de travailler ensemble », a indiqué à Diyaruna le major général Tahseen al-Khafaji, porte-parole du ministère de la Défense.
« Les comités de coordination ont fait d'importants progrès, et nous avons obtenu des résultats positifs pour le renforcement de notre activité militaire et de sécurité, ainsi que pour l'activation du commandement conjoint des opérations », a-t-il rapporté.
Le 26 décembre, des responsables des deux ministères se sont réunis à Bagdad.
Les deux parties sont convenues de « travailler comme une équipe et d'identifier des points focaux, d'empêcher toute infiltration terroriste et de tenir le terrain ensemble », selon un communiqué du ministère de la Défense.
Al-Khafaji a indiqué que les deux camps « ont toujours travaillé ensemble et ont réussi à échanger des informations qui ont permis de faire tomber des figures importantes et de grands réseaux de l'EIIS, ainsi que de déjouer des attaques terroristes ».
« Chaque camp a besoin de l'autre »
Le 8 décembre, les forces kurdes ont annoncé avoir arrêté six membres d'un réseau de l'EIIS qui projetaient des attentats suicides dans la province de Suleimaniyah, grâce à des échanges d'information entre les forces kurdes et irakiennes.
Les Peshmergas ont joué un rôle crucial dans la victoire contre l'EIIS, a affirmé al-Khafaji, ajoutant qu'il est « important pour nous de continuer à travailler ensemble, à échanger des plans et des informations, et à prendre part conjointement à des opérations de sécurité ».
Toute coopération entre les forces fédérales et les forces peshmergas est « sans nul doute une chose positive, car chaque camp a besoin de l'autre », a déclaré l'analyste en sécurité Fadel Abou Raghif à Diyaruna.
« L'EIIS reste une source de menace, car certains de ses éléments sont toujours actifs, même si le groupe lui-même a été battu sur le plan militaire », a-t-il ajouté.
Les forces kurdes et irakiennes doivent améliorer leur coopération pour traquer les cellules dormantes de l'EIIS et détruire les repaires du groupe dans la région montagneuse isolée entre la région kurde et les provinces adjacentes, a-t-il conclu.
L'Irak et les Peshmergas !!! C’est la normalisation pour déchirer l’Irak sous les Américains et le Mossad d’Israël.
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Le gouvernement irakien ne doit pas être encore plus stupide et doit seulement coopérer avec les forces Peshmerga de Bafel Talabani. Il serait très stupide et imprudent de coopérer avec les forces de Barzani, vu que Barzani était un partenaire à introduire "l’État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS). Il était derrière le referendum. Son retour maintenant et sa tentative de normaliser les relations avec l’État visent un nouveau plan pour contrôler une plus grande portion de l’État irakien. Le gouvernement ne doit pas oublier que les forces de Barzani ont défié le gouvernement fédéral en 2013 et n'avaient pas livré la zone de Rabi’a aux forces irakiennes. Tout accord avec les Kurdes doit stipuler qu'al-Feesh Khabur, la vallée de Ninive, Kirkouk, Makhmur, al-Saadiya et Jalulu doivent être administrés par le gouvernement fédéral, que les postes-frontière et les aéroports dans la région soient remis au gouvernement, comme les autres zones de l'Irak et les forces frontalières irakiennes doivent être déployées vers le nord aussi. Mais ce gouvernement est un échec et ne répond pas aux aspirations du peuple.
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