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Sécurité

Les autorités irakiennes veulent une plus grande sécurité dans les villages éloignés

Khalid al-Taie

Des dignitaires et des responsables tribaux du district de Hatra, dans la province de Ninive, rencontrent les autorités militaires pour parler du renforcement de la sécurité dans leurs régions, le 9 février. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Des dignitaires et des responsables tribaux du district de Hatra, dans la province de Ninive, rencontrent les autorités militaires pour parler du renforcement de la sécurité dans leurs régions, le 9 février. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Les autorités irakiennes ont appelé à un renforcement de la sécurité dans les zones reculées du pays, afin que les populations déplacées puissent rentrer dans leurs villages.

De nombreux habitants déplacés craignent encore de rentrer chez elles dans les zones éloignées parce que les forces de sécurité ne sont pas stationnées à proximité de leurs villages, ce qui en fait selon eux des proies faciles pour des attaques de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS).

Le maire du district de Hatra, Ali Saleh al-Ahmadi, a expliqué à Diyaruna que plus de vingt villages reculés dans la partie méridionale de son district de Ninive sont toujours déserts.

Mais il a ajouté que des habitants déplacés étaient rentrés dans les villages d'al-Sheikhan et al-Sheikha, situés aux confins de Hatra, dans des zones « sous le contrôle des forces de sécurité ».

Le major général Hamid Khalil al-Shimmari, commandant de la police de Diyala, assiste aux funérailles d'un soldat tué lors d'une attaque de l'EIIS dans le nord d'al-Mouqdadiya, le 7 mars. [Photo fournie par les services de presse de la police de Diyala]

Le major général Hamid Khalil al-Shimmari, commandant de la police de Diyala, assiste aux funérailles d'un soldat tué lors d'une attaque de l'EIIS dans le nord d'al-Mouqdadiya, le 7 mars. [Photo fournie par les services de presse de la police de Diyala]

Certains de ces villages étaient restés vides durant de nombreuses années, a-t-il précisé, en particulier ceux situés entre l'île de Hatra et le district de Raoua, dans la province de l'Anbar.

Les derniers éléments de l'EIIS ont été totalement éradiqués dans la partie méridionale de Hatra, appelée al-Jazeera, a-t-il ajouté, et des opérations de sécurité constantes y ont été menées avec le soutien de drones de surveillance, a continué al-Ahmadi.

« Mais aucune force n'y est cependant stationnée qui soit en mesure de tenir le terrain de façon permanente, et cela empêche les villageois de revenir », a-t-il mis en garde.

L'éparpillement des petits villages sur l'île et la distance qui les sépare entre eux ne facilitent pas une intervention rapide des forces de sécurité pour défendre leurs habitants s'ils devaient être menacés ou attaqués, a-t-il expliqué.

Appel à fermer les « couloirs secrets »

« Nous souhaitons que soient déployées des unités de deux ou trois divisions de l'armée pour mettre en place des points de sécurité fixes et mener des patrouilles intensives sur l'île pour renforcer la sécurité et fermer toutes les lacunes et les couloirs secrets », a poursuivi al-Ahmadi.

Depuis la plus récente attaque montée par des résidus de l'EIIS contre le village de Khirbet Hammad il y a environ quatre mois, la ville de Hatra ou les villages au nord du district n'ont plus connu d'atteintes de la sécurité, a-t-il expliqué.

Ce n'est toutefois pas le cas dans les villages éloignés dans l'est de l'Irak, en particulier ceux situés entre les provinces de Diyala et de Salaheddine, où des résidus de l'EIIS continuent de menacer les populations sur le retour.

Abdoul-Jabbar al-Obaidi, le président du sous-district d'al-Azim dans Diyalaa expliqué à Diyaruna qu'une dizaine de familles habitant le village d'al-Hitawiyin avaient été contraintes de fuir après une attaque de l'EIIS contre leur village, il y a un mois.

Quatre civils avaient été tués lors de cette attaque.

Au lendemain de cet incident, les forces irakiennes se sont déployées pour protéger ce village et les autres villages et localités éloignés à l'ouest d'al-Azim, dans le cadre de leurs opérations dans Salaheddine, notamment à al-Maita et al-Mutaybija.

Elles ont également lancé une vaste opération destinée à sécuriser les villages dans l'est du district et à proximité de la localité de Jalawla et dans les confins du district de Khanaqin, après des attaques terroristes contre des villages éloignés, a ajouté al-Obaidi.

Ces attaques avaient notamment entraîné la mort, le 27 octobre, de cinq civils dans le village d'al-Khailaniya dans le district d'al-Mouqdadiya.

Sécurité renforcée dans les zones reculées

À la lumière de ces incidents, al-Obaidi a proposé le renforcement de la sécurité, l'adoption de mesures préventives et le renforcement de la coopération entre les habitants et les forces de sécurité, en plus d'un plus grand déploiement des unités militaires dans les zones éloignées.

Il a également appelé les combattants des tribus à soutenir les forces irakiennes pour assurer la protection de ces zones.

Il a souligné qu'il est essentiel d'améliorer la sécurité parce qu'il est dans l'intérêt de l'EIIS de faire en sorte que les villages restent vidés de leurs habitants afin qu'ils puissent se déplacer librement dans ces régions et mettre en place des plateformes de lancement de leurs attaques.

Les forces de sécurité contrôlent le centre du district d'al-Hawija dans l'ouest de Kirkouk et dans les régions environnantes comme al-Rashad, al-Abbasi et al-Riyadh, a indiqué à Diyaruna Cheikh Naji al-Hawwas, président du conseil local.

« Notre territoire n'a connu aucune attaque terroriste depuis maintenant un certain temps », a-t-il ajouté. « La situation y est stable et la majorité des habitants du district qui avaient été déplacés sont revenus dans leurs villages et leurs localités et ont repris le cours normal de leurs vies. »

Cela dit, a-t-il ajouté, « nous avons besoin de forces supplémentaires pour renforcer la sécurité aux confins du district, en particulier dans les zones proches des districts de Makhmour, al-Sharqat et des Monts Hamrin, où l'EIIS est toujours actif ».

Les renseignements que les habitants d'al-Hawija ont fournis aux forces de sécurité les ont aidées à faire échouer plusieurs attaques terroristes dans les régions d'al-Zab et d'al-Abbassi, et même dans la ville de Kirkouk, a ajouté al-Hawwas.

Ce soutien de la population civile est primordial pour la sécurité, a-t-il conclu, et a permis le démantèlement de cellules de l'EIIS à Daqouq et al-Rashad.

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