Les combats dans l'ouest de la province rurale d'Alep entre Tahrir al-Sham et le Front de libération syrien ont vu Tahrir al-Sham étendre son influence dans la région après avoir pris le contrôle d'un certain nombre de villages, de localités et de zones stratégiques, a expliqué un militant syrien.
Plusieurs civils ont été tués et d'autres blessés lors des opérations de ratissage menées par Tahrir al-Sham dans les zones dont il s'est emparé, a expliqué à Diyaruna Moussab Assaf, un militant d'Idlib.
Lundi 31 décembre, Tahrir al-Sham a lancé une attaque de grande ampleur dans la région rurale à l'ouest d'Alep, particulièrement dans les zones contrôlées par Noureddine al-Zinki affilié au Front de libération syrien, a-t-il précisé.
Cela a entraîné la chute des régions auparavant sous le contrôle de Noureddine al-Zinki dans les mains de Tahrir al-Sham, a-t-il poursuivi, après que le premier eut ordonné à ses combattants de se retirer parce que les bourgades et les villages sous son contrôle étaient pris sous un bombardement intensif.
Tahrir al-Sham s'est emparé des localités d'al-Habata et de Kafarnatin, ainsi que de Jabal al-Sheikh Barakat, qui constitue une zone stratégique essentielle, de la ville de Darat Azza, et des bourgades d'al-Saadiya, Ajel, Bsartoun, Takad et Fadra, a poursuivi Assaf.
L'alliance extrémiste a également pris plusieurs postes de contrôle sur la route menant à Qalaat Semaan, et des postes de contrôle d'al-Habata et d'al-Zaatar, a-t-il ajouté.
Mercredi, l'Observatoire syrien des droits de l'homme a indiqué que les combats s'étaient étendus à la province voisine d'Idlib, a fait savoir l'AFP.
« Les combats se sont intensifiés et étendus vers le nord et le sud-est de la province d'Idlib », a précisé Rami Abdel Rahman, le directeur de l'observatoire.
Il a précisé que 48 personnes avaient été tuées, augmentant le bilan de 19 victimes établi mardi, et que d'autres factions du Front de libération syrien participaient maintenant aux combats.
Raids et exécutions
« Tahrir al-Sham lance des raids et des opérations de ratissage dans les zones qu'il contrôle désormais », a ajouté Assaf, et a procédé à plusieurs exécutions sur le terrain.
Dans la ville d'Urem al-Kubra, huit combattants du Front de libération syrien ont ainsi été exécutés, a-t-il ajouté.
« Des tirs sans discrimination en direction de civils ont également occasionné la mort de plusieurs personnes », a-t-il ajouté, « notamment Oussama Tano de Darat Azza, et deux autres qui n'ont pu être identifiées parce que leurs corps restent dans la rue où ils ont été abattus ».
De plus, un grand nombre de civils ont été blessés lors des échanges de coups de feu, en particulier dans la ville de Takad, où huit membres d'une même famille ont été blessés lorsque leur maison a été frappée par un obus, a-t-il indiqué.
Aucun bilan définitif n'a encore été communiqué, a expliqué Assaf, « mais la férocité des combats et le fait que les positions aient changé de camp laissent à penser qu'un grand nombre de personnes ont été touchées dans les deux camps, a-t-il précisé ».
Les premiers chiffres indiquent que 21 éléments de Tahrir al-Sham et plus de 30 combattants du Front de Libération syrien ont été tués, a-t-il conclu, et que de nombreux combattants de Noureddine al-Zinki ont été faits prisonniers par Tahrir al-Sham.