La ville syrienne de Markada, un important marché, a enregistré une reprise de l'activité depuis que « l'État islamique » (Daech) en a été chassé le 9 novembre.
Les rues de cette ville située près d'al-Shaddadi, dans la province méridionale d'al-Hasakeh, sont emplies de clients depuis que les Forces démocratiques syriennes (FDS) et le conseil militaire de Deir Ezzor ont libéré cette région stratégique qui borde la province de Deir Ezzor.
La vie a repris rapidement à Markada, dans la mesure où la majorité de la population n'avait pas quitté la ville durant les combats visant à expulser Daech, car les affrontements les plus féroces s'étaient déroulés à l'extérieur de la ville et dans les petits villages environnants.
Ces villages incluent Alwa Shamsani, al-Shamsani, al-Zeinat, Jad et Anad, a précisé Farhad Khoja, un officier des FDS stationné dans la région.
Les mines posées par Daech ont été retirées de la ville, a déclaré Khoja à Diyaruna, et les travaux de déminage sont en cours dans les villages et les zones agricoles alentour, pour permettre aux habitants de circuler librement dans la région.
Ces opérations de ratissage se sont prolongées en raison d'un ensemble de tunnels que les combattants de Daech avaient utilisés pour se protéger lors des offensives terrestres et des frappes aériennes de la coalition internationale, a ajouté Khoja.
Empêcher les infiltrations de Daech
Les FDS ont mis en place un certain nombre de points de contrôle aux entrées de la ville, où elles vérifient les papiers d'identité et surveillent les entrées et sorties pour empêcher toute tentative d'infiltration de Daech, a poursuivi Khoja.
Cela est une source de préoccupation, car de très nombreux éléments de Daech avaient fui les combats dans différentes parties de Deir Ezzor, a-t-il ajouté.
« Il y a eu une bonne coopération entre la population et les forces de sécurité », a-t-il précisé, soulignant que « la plupart des membres de la sécurité sont originaires de Markada, d'al-Shaddadi et de la campagne d'al-Hasakeh, ce qui renforce la confiance des locaux ».
La ville est connue pour son marché, qui dessert à la fois les habitants d'al-Hasakeh, d'al-Shaddadi et de Deir Ezzor, a expliqué à Diyaruna Faisal al-Mashouh, habitant de Markada et marchand de bétail.
Depuis que Daech a été chassé de la région, la vie a repris sur le marché, a-t-il indiqué, où l'on trouve à nouveau toutes sortes de nourritures, de légumes, de fruits et de bétail.
« Les prix sont raisonnables et n'ont pas connu de fortes augmentations comme cela a été le cas dans d'autres régions », a précisé al-Mashouh.
« Cela est peut-être dû au fait qu'il s'agit d'une région agricole où les gens travaillent dans l'agriculture et l'élevage, et où les familles entretiennent des liens étroits qui empêchent toute exploitation potentielle de la situation », a-t-il ajouté.
Une victoire militaire stratégique
La situation géographique de la ville permet aux commerçants d'y accéder de toutes parts, depuis Deir Ezzor, al-Hasakeh et même l'Irak, et cette offre abondante de marchandises rend donc inconcevable toute augmentation des prix, a expliqué al-Mashouh.
La libération de Markada a été une importante victoire militaire en raison de la position stratégique de la ville, à la frontière entre Deir Ezzor et al-Hasakeh, a indiqué le militant social et des médias Ammar Saleh à Diyaruna.
En tant que telle, elle faisait office d'artère vitale entre les deux régions, a-t-il ajouté, et constituait une route d'approvisionnement majeure entre Deir Ezzor et l'Irak.
La ville est très proche du champ gazier d'al-Omar, a-t-il poursuivi, et donc, « il était indispensable de prendre le contrôle de Markada afin de renforcer la sécurité des régions environnantes d'al-Hasakeh et Deir Ezzor ».
La ville est gouvernée par des anciens des tribus, a-t-il encore ajouté, et il existe une bonne coopération entre eux et la direction des FDS pour garantir un retour à la normale sans heurts et empêcher des éléments de Daech de s'infiltrer dans la région.