Des centaines de familles déplacées reviennent chez elles dans l'ouest de l'Anbar, maintenant que les explosifs de la guerre qui restaient ont été retirés et que les services ont repris.
« Les batailles pour chasser 'l'État islamique en Irak et au Levant' (EIIL) des parties ouest sont en cours », a expliqué Ahmed Hamid al-Alwani, président du conseil provincial de l'Anbar.
Seuls trois districts, al-Qaim, Rawa et Anah, restent encore aux mains du groupe, a-t-il précisé.
Les familles reviennent à Hit, sur l'île de Hit, à al-Baghdadi et al-Rutba, qui ont été sécurisés, et où la plupart des entreprises et des services fonctionnent désormais.
Des comités gouvernementaux et de sécurité ont facilité le retour des familles, après avoir vérifié les identités des hommes qui revenaient, a précisé al-Alwani.
Ces derniers mois, les agences du secteur public ont repris la fourniture de services tels que l'eau, la gestion des eaux usées et l'élimination des débris liés à la guerre.
« Les activités liées incluent le fonctionnement de générateurs privés, l'ouverture des routes principales et secondaires, l'élimination des déchets et de toute trace de l'EIIL, comme les graffitis et les slogans terroristes, la peinture des trottoirs et la suppression des signes installés par l'EIIL », a-t-il rapporté.
Le nombre de familles revenant dans l'ouest de l'Anbar varie selon les zones, a indiqué à Diyaruna Hamid al-Dulaimi, membre du conseil de la province.
Sur l'île de Hit, 450 familles sont revenues, a-t-il précisé, alors que 140 sont rentrées à al-Baghdadi, 400 à Hit, 183 à al-Rutba, 397 sur l'île d'al-Baghdadi et 77 à Jubba à Hit.
Reprise des services
Dans les villes du Haut Euphrate, la vie revient progressivement à la normale, a fait savoir al-Dulaimi.
Le gouvernement local a fourni plus de 33 véhicules d'élimination des ordures, répartis parmi les zones libérées de l'ouest de l'Anbar, a-t-il précisé, et a ouvert plus de 20 centres de traitement médical dans ces zones.
De plus, a-t-il dit, des comités mobiles ont apporté aux patients des services médicaux à domicile dans les zones libérées.
Ces zones avaient été fortement endommagées par suite des trois ans d'occupation par l'EIIL, qui ont affecté « chaque entreprise, chaque école et chaque lieu d'importance », a ajouté al-Dulaimi.
Les ponts, les mosquées et les centrales électriques ont également souffert de dégâts importants, a-t-il annoncé.
La majorité de la population déplacée du district de Hit est revenue et la plupart des installations publiques ont été réhabilitées, notamment les écoles, a déclaré Mohammed Muhannad al-Hit, président du conseil local de Hit.
Parmi les autres services publics désormais fonctionnels se trouvent la centrale hydraulique, les services d'égouts, les centres de la police locale et de régulation du trafic, a-t-il ajouté.
« Hit a besoin d'un important soutien gouvernemental sous la forme d'indemnisations financières pour les habitants dont les maisons ont été détruites, ainsi que pour la reconstruction des ponts détruits sur l'Euphrate », a poursuivi al-Heeti.
Cela facilitera les déplacements entre les zones libérées de Hit et les autres zones de l'ouest de l'Anbar, a-t-il précisé.
Retour des habitants
Les habitants qui sont rentrés dans leurs foyers commencent lentement à reprendre le cours de leurs vies.
« Ce fut comme un rêve de pouvoir rentrer dans notre maison et dans nos quartiers », a déclaré à Diyaruna Ahmed Shahwan al-Ghareeri, 38 ans, un habitant d'al-Rutba.
« Nous étions très heureux de revenir dans nos maisons sécurisées et de retrouver nos proches et nos voisins après trois années de déplacement », a-t-il affirmé.
Les habitants d'al-Rutba furent également heureux de voir l'armée, la police et les combattants des tribus qui « nous ont accueillis et nous ont donné de la nourriture et de l'eau alors que nous rentrions chez nous », a-t-il ajouté.
Les habitants de l'Anbar ne laisseront pas l'EIIL revenir, a-t-il expliqué, car le groupe « a détruit notre région et a souillé ce qui la caractérise ».
La vie est toutefois difficile pour ces personnes, car de nombreuses maisons ont été détruites par l'EIIL, les terres agricoles doivent être réhabilitées et il est difficile de trouver un travail ou une source régulière de revenu.
« Nous avons besoin d'une indemnisation supplémentaire du gouvernement irakien, ainsi que d'une attention supplémentaire de la part des responsables de l'Anbar », a déclaré al-Ghareeri.
« Être déplacé depuis plus de trois ans a anéanti toutes nos ressources financières, nous laissant sans un sou », a expliqué Wafa Hammoud al-Shimmary, 30 ans, habitante de l'île d'al-Baghdadi.
« Nous n'avons pu rien acheter de base à notre retour dans nos zones libérées, et nous avons besoin que le réseau national soit à nouveau opérationnel et que des réserves supplémentaires d'eau soient pompées », a-t-elle ajouté.
« Nous sommes heureux que notre zone soit libérée », a-t-elle déclaré. « Mais la joie, la sécurité et la stabilité nécessitent d'autres choses, comme le fait de fournir des opportunités d'emplois pour les jeunes au chômage, ainsi que l'ouverture de routes supplémentaires dans chaque zone libérée. »