NOUVELLES D’IRAK
Médias

Les stations Radio offrent les informations après des années de black-out par l'EIIL

Alaa Hussain à Bagdad

Les femmes et enfants irakiens déplacés de Mossoul arrivent le 16 décembre au camp Sewdinan pour les déplacés internes près du village for Hassan Sham, à environ 35 kilomètres de Mossoul. [JM Lopez/AFP]

Les femmes et enfants irakiens déplacés de Mossoul arrivent le 16 décembre au camp Sewdinan pour les déplacés internes près du village for Hassan Sham, à environ 35 kilomètres de Mossoul. [JM Lopez/AFP]

Outre leur privation de l'éducation, la nourriture et la sécurité sous le règne de « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL) à Mossoul, les résidents ont également perdu leur droit d'accès à l'information, ont indiqué des professionnels des média à Diyaruna.

Depuis qu'il a pris contrôle de Mossoul en juin 2014, l'EIIL a imposé un black-out médiatique sur les résidents, leur interdisant d'avoir des antennes paraboliques et limitant leur accès à l'internet.

Pendant les derniers mois depuis le début de l'offensive pour la reprise de Mossoul à l'EIIL, les combattants du groupe ont aussi commencé la confiscation des téléphones mobiles et lignes fixes , punissant tous ceux qui défient l'interdiction, souvent avec la peine de mort.

En réponse à ce black-out médiatique, les stations de radio irakiennes ont lancé deux initiatives pour tenir les irakiens toujours coincés à l'intérieur de Mossoul et ceux qui sont déplacés dans les camps autour de la province de Ninive informés des derniers développements sur le terrain.

Plateforme pour les résidents bloqués et les déplacés internes

En collaboration avec les agences de l'ONU, la Radio Nawa basée à Soulaimaniya dans la région kurde a commencé la diffusion de programmes spéciaux pour les déplacés internes de Mossoul qui couvrent des sujets liés à leurs besoins humanitaires et quotidiens.

Mohammed Fateh, éditeur à la Radio Nawa, a affirmé à Diyaruna que les programmes informent les déplacés internes sur les moyens d'accéder aux services dont ils ont le plus besoin pendant leur déplacement.

« Ils peuvent suivre les derniers développements sur les opérations militaires dans leurs zones », a-t-il expliqué.

Ces programmes radio accueillent quotidiennement un responsable des différents départements de services pour répondre à des questions en direct à l'antenne par les déplacés internes, a-t-il souligné, ajoutant que « plusieurs problèmes et besoins dans les camps pour réfugiés ont été effectivement résolus à travers cette plateforme médiatique ».

Le projet comprend la livraison de 2 000 radios aux déplacés internes de Mossoul, un appareil par famille, a indiqué Waleed Ali, un journaliste de la Radio Nawa.

Les déplacés internes ont également reçu des numéros de téléphone spéciaux qu'ils peuvent appeler pour les programmes de la radio Nawa, a-t-il expliqué à Diyaruna.

Ce segment de la société a « un grand besoin de quelqu'un qui écoute leur demandes et les aide à faire entendre leur voix par les autorités compétentes », a-t-il dit.

« L'objectif n'était pas seulement d'offrir une plateforme pour diffuser et débattre les crises de services urgentes, mais il implique également la présentation d'une variété de programmes culturel, éducatif et médical selon les besoins des déplacés internes », a-t-il ajouté.

Rattraper le temps perdu

Ces programmes médiatiques faciliteront la diffusion des informations aux déplacés internes dans une tentative de remplir le manque d'information qui existait pendant deux années depuis que l'EIIL a pris le contrôle de Mossoul, a signalé à Diyaruna Bathoul Ahmed, porte-parole du HCR à Erbil.

« L'EIIL imposait un black-out médiatique sur les citoyens au point que juste le fait d'avoir un téléphone mobile mettait en danger leurs vies », a-t-elle souligné, ajoutant que les résidents « n'avaient aucun moyen de savoir ce qui se passaient autour d'eux ».

D'autres stations telles que Radio al-Ghad, qui diffuse à partir d'Erbil, a essayé d'atteindre les gens à l'intérieur de Mossoul qui vivent toujours dans le territoire contrôlé par l'EIIL.

Radio al-Ghad a en plusieurs occasions diffusé des interviews avec des personnes appelant secrètement de Mossoul pour partager des histoires sur leur souffrance. Un appelant a relaté « j'étais bloqué ici pendant deux ans et trois mois et je ne savais rien sur ce qui se passait dans le monde autour de moi. »

Un autre appelant a dit que des parties de Mossoul qui étaient toujours sous le contrôle de l'EIIL souffrent d'importantes pénuries d'eau et d'électricité , et une auditrice a parlé sur comment les combattants de l'EIIL ont commencé à disparaître des rues de Mossoul avant le début de la bataille pour la libération.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)
Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500