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Terrorisme

Les forces irakiennes découvrent des prisons secrètes de l'EIIL à Falloujah

Par Alaa Hussein à Bagdad

La police irakienne examine des prisons récemment découvertes à Falloujah après que les forces de sécurité eurent lancé l'opération militaire destinée à libérer la ville du joug de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Photo fournie par la police fédérale irakienne]

La police irakienne examine des prisons récemment découvertes à Falloujah après que les forces de sécurité eurent lancé l'opération militaire destinée à libérer la ville du joug de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Photo fournie par la police fédérale irakienne]

Les forces irakiennes ayant participé à l'opération de libération de Falloujah des mains de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) ont mis à jour de nouvelles preuves de la brutalité du groupe dans chaque quartier où elles sont entrées, ont expliqué les responsables militaires.

Parmi ces preuves, des prisons secrètes équipées pour infliger des tortures physiques, et des ateliers où des voitures piégées étaient fabriquées et où des missiles et des engins explosifs improvisés (EEI) étaient assemblés et stockés.

Les forces conjointes de l'agence antiterroriste, de la police fédérale et de la mobilisation populaire ont déclaré dimanche 26 juin qu'elles avaient achevé l'opération de grande envergure destinée à libérer Falloujah, qui avait débuté le 22 mai.

Lors de son opération de ratissage des quartiers résidentiels, la police fédérale a annoncé avoir trouvé des maisons que l'EIIL avait transformées en prisons secrètes, en « tribunaux de la sharia » et en ateliers de fabrication de munitions.

« Les forces irakiennes ont ainsi mis à jour plusieurs prisons secrètes dans des maisons des quartiers de Nazal, al-Risala et près du Pont de fer », a expliqué le premier lieutenant Marwan Mustafa, du bureau de presse de la police fédérale.

« Chaque prison comportait plusieurs cages métalliques », a-t-il précisé à Mawtani.

Ces cages étaient destinées aux habitants de Falloujah, aux éléments de l'EIIL qui avaient déserté le groupe et aux prisonniers des forces de sécurité irakiennes et ceux que l'EIIL considérait comme « apostats », a-t-il ajouté.

« Chaque prison comprend différents moyens de torture et d'humiliation des prisonniers, mais la méthode de torture la plus courante observée à l'intérieur de ces prisons était ces cages, d'un mètre de haut seulement, ne pouvant accueillir qu'un prisonnier en position accroupie, sans possibilité de se relever », a-t-il précisé.

Les forces de libération ont également trouvé des chambres de pierre utilisées pour le confinement solitaire et des cellules de groupe avec des portes en fer sécurisées, a ajouté Mustafa.

« Chaque prison possède un bâtiment adjacent dans la même maison ou dans la maison d'à côté destiné à être un "tribunal de la sharia" où sont prononcés les verdicts », a-t-il poursuivi.

Les documents découverts dans ces soi-disant tribunaux ont été archivés par les autorités irakiennes, pour être utilisés comme « preuve criminelle contre les éléments de l'organisation », a-t-il précisé.

« Exportateurs de mort »

« Les signes de mort et d'horreur laissés par l'EIIL à Falloujah ne sont pas seulement les prisons secrètes et les charniers », a expliqué à Mawtani Sami al-Masoudi, leader de la mobilisation populaire. « Ils ont aussi laissé derrière eux de vastes complexes pour la fabrication de voitures piégées et d'EEI qu'ils envoyaient ensuite vers d'autres villes et d'autres provinces d'Irak pour y exporter la mort. »

« Dans chaque localité, dans chaque ruelle, l'EIIL a abandonné une prison ou un atelier de fabrication ou de stockage d'explosifs et de voitures piégées », a ajouté al-Masoudi. « Ils ont semé la mort partout dans Falloujah. »

« Les prisons secrètes n'étaient pas la seule composante de la réalité effrayante de cette organisation », a-t-il ajouté, soulignant la récente découverte de plusieurs charniers contenant les corps des victimes des prisons de l'EIIL à Saqlawiyah, al-Shuhada et al-Hayakel.

« Nous avons été surpris lorsqu'en ratissant les quartiers résidentiels, nous avons découvert un vaste complexe pour la fabrication d'explosifs, non loin de l'Hôpital général de Falloujah », a-t-il expliqué.

Ce complexe avait été utilisé pour fabriquer des voitures piégées et adapter des fusils de snipers, et contenait un équipement sophistiqué, a-t-il précisé. Des composés hautement explosifs comme le TNT et le C-4 avaient été stockés dans des entrepôts adjacents.

« Ce complexe et d'autres ateliers de fabrication d'explosifs étaient utilisés pour envoyer des voitures piégées et des EEI à Bagdad et dans d'autres villes irakiennes sûres dans le centre et le sud du pays », a-t-il précisé.

Les documents portant sur la structure organisationnelle de l'EIIL retrouvés à Falloujah montrent que les leaders du groupe dans la ville supervisent les cellules dans le centre et le sud de l'Irak, a-t-il expliqué, et que les munitions fabriquées dans la ville leur étaient envoyées.

Le maire de Falloujah, Issa al-Issawi, a expliqué à Mawtani qu'il était heureux que les forces de sécurité aient pu mettre la main sur les prisons et les ateliers de l'EIIL avant que le groupe ne puisse les utiliser pour commettre de nouvelles atrocités contre des citoyens innocents.

« Falloujah est désormais libérée du joug d'un gang qui régnait par le fer et le feu, qui tuait ses habitants innocents et violait leurs droits avant de se destiner à tuer le reste des Irakiens », a-t-il conclu.

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