Alors que la bataille pour reprendre Falloujah à « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) s'intensifie, les activistes irakiens utilisent les médias sociaux pour apporter leur soutien aux forces de libération.

Les sites des réseaux sociaux servent de plateforme supplémentaire dans la lutte contre l'EIIL, et des Irakiens de toutes origines apportent leur soutien aux efforts militaires, a expliqué à Mawtani Ibrahim al-Sarraji, président de l'Association de défense des droits des journalistes irakiens.

Ils apportent un « soutien populaire important » aux forces de sécurité, a-t-il expliqué, et envoient au monde le message que toutes les composantes de la société irakienne soutiennent l'armée et les forces de mobilisation populaire.

« Nous disposons aujourd'hui d'une vaste armée électronique irakienne pour lutter contre l'EIIL, qui comprend tous les membres de la société », a expliqué al-Sarraji.

« Chacun s'accorde sur un objectif : la solidarité avec les forces de sécurité », a-t-il ajouté. « Si vous n'avez pas la possibilité de participer à la lutte sur le terrain, ne manquez aucune occasion d'apporter votre soutien à votre armée sur votre page internet, ne serait-ce que par un seul mot. »

Toucher un public mondial

Les hashtags ont permis aux blogueurs et aux militants irakiens d'avoir des contacts avec des personnes habitant dans d'autres pays et de leur montrer la réalité de la situation, a expliqué al-Sarraji.

Les hashtags les plus populaires actuellement disponibles en arabe sont #Falloujah_en_libération, #Falloujah_libérateurs_pas_agresseurs, #Attaque_Falloujah, #Vous_êtes_notre_fierté, #On_est_tous_avec_vous.

« Certains comptes en ligne qui soutiennent le terrorisme publient de fausses photos et de fausses vidéos et des commentaires destinés à porter atteinte à nos forces et à déformer les faits pour tenter de tromper les gens et de présenter cette bataille comme si elle était dirigée contre une certaine partie de la société et non contre l'EIIL », a-t-il expliqué.

« Ces hashtags nous ont permis de corriger certains stéréotypes et certaines visions par le biais de conversations et de discussions étayées par des photos et des vidéos réelles ainsi que des témoignages recueillis sur le champ de bataille », ajoute-t-il. « Je crois qu'à cet égard, c'est un succès. »

« Notre combat contre l'EIIL est une lutte globale, et les gens et les gouvernements du monde doivent se tenir à nos côtés, car le terrorisme ne représente pas un groupe de personnes ou une religion en particulier, pas plus qu'il n'est contenu par de quelconques frontières », a-t-il expliqué.

Le militant et journaliste Walid al-Taie a expliqué à Mawtani qu'il avait publié plusieurs hashtags sur le compte Facebook et les pages Twitter de son journal, appelant les gens à « soutenir l'armée irakienne et les forces de mobilisation populaire et contribuer à maintenir le moral des combattants ».

Ces hashtags ont reçu de très nombreuses réactions de citoyens exprimant leur amour et leur dévotion à leur pays et souhaitant préserver son intégrité territoriale, a expliqué al-Taie.

Nombre de ces commentaires montrent que la bataille contre l'EIIL se situe désormais sur le terrain existentiel, et que cette bataille doit être gagnée, a-t-il ajouté.

« Nous avons commencé à suivre les victoires de nos forces à Falloujah et sur les autres fronts et rapportons le déroulement des combats sur notre page internet minute par minute, avec du texte, du son et des images », a-t-il précisé.

« Mêmes responsabilités que les soldats »

De nombreux militants, blogueurs et internautes ont pris sur eux-mêmes de bloquer toutes les tentatives de l'EIIL d'exploiter les médias sociaux en répandant des contre-vérités et des rumeurs destinées à influencer l'opinion publique et à déformer les faits, a expliqué al-Taie.

« Nous partageons la même responsabilité que les soldats sur le front, nous ne pouvons pas manquer à notre devoir », a-t-il déclaré. « Notre pays a besoin de nous tous pour résister avec force aux tentatives de l'EIIL et de ses partisans, qui tentent de déformer la vérité. »

Le blogueur et militant Madi al-Husseini, responsable de l'organisation al-Qithara al-Thahabiya pour le journalisme et les médias, a expliqué à Mawtani qu'il avait publié plusieurs hashtags et articles sur internet consacrés à la bataille contre l'EIIL.

« Nous y parlons de l'évolution de la guerre et des combats en cours pour éradiquer le terrorisme à Falloujah, avec les histoires plus ou moins héroïques consignées par nos soldats qui luttent contre l'ennemi et portent secours aux civils pris au piège », a-t-il ajouté.

« Avec les outils médiatiques disponibles, je tente de donner une image complète à de nombreux internautes à l'intérieur et à l'extérieur du pays, de présenter la propagande de l'EIIL et ses tentatives de s'en prendre délibérément à la réputation et aux efforts de nos forces de sécurité », a-t-il précisé.

Al-Qithara al-Thahabiya organise des cours et des séminaires où les jeunes parlent des manières de combattre l'idéologie et la propagande de l'EIIL, a-t-il expliqué, soulignant l'importance de « recourir à tous les supports médiatiques et d'éducation publique pour contribuer à la guerre contre le terrorisme ».