Les forces frontalières irakiennes ont réussi à bloquer les éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) qui tentent de s'infiltrer depuis la Syrie, où le groupe reste actif dans certaines zones, a indiqué un haut gradé irakien.
La situation sécuritaire du côté syrien de la frontière reste instable, a expliqué à Diyaruna le major général Hamid Abdoullah Ibrahim, commandant des gardes-frontières.
Des poches de combattants de l'EIIS sont présentes dans la ville frontalière syrienne d'Albou Kamal, et ils ont cherché à monter des opérations dans cette région frontalière, qui est sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS), a-t-il précisé.
« Nous continuons, de notre côté, à sécuriser les frontières et organisons quotidiennement des opérations de sécurité pour détecter toute violation par les terroristes », a-t-il poursuivi.
La 8e division de l'armée irakienne participe à ces opérations, a-t-il précisé, ajoutant que la couverture aérienne est assurée par les forces aériennes irakiennes et de la coalition.
Ces forces conjointes ont réussi à « faire échouer plusieurs tentatives terroristes de s'infiltrer par la frontière », a-t-il ajouté, et elles ont échangé des renseignements avec les FDS.
Elles ont infligé de lourdes pertes à l'EIIS, dont les éléments ont maintenant « des difficultés à pénétrer la frontière, qui est hermétiquement fermée », a-t-il ajouté.
Le 21 février, les forces irakiennes conjointes ont ainsi empêché dix éléments de l'EIIS de pénétrer en territoire irakien depuis la Syrie.
Ceux-ci avaient tenté d'entrer en Irak par al-Qaim, dans la province occidentale de l'Anbar, profitant d'un temps peu clément et de l'obscurité, a expliqué à Diyaruna le colonel Mohammed al-Dulaimi, porte-parole du commandement des opérations dans l'Anbar.
« Six terroristes ont été abattus après des échanges de coups de feu, et les autres se sont enfuis, retournant en Syrie », a-t-il poursuivi.
Renforcement des forces frontalières
Il existe des projets pour renforcer les forces frontalières irakiennes et pour développer leur capacité à effectuer des opérations de recherche et de surveillance, a ajouté Ibrahim, soulignant qu'à ce jour, 27 régiments de commandos ont été déployés le long de la frontière.
« Nous cherchons également à renforcer notre système de défense des frontières grâce aux dernières technologies de surveillance et de reconnaissance », a-t-il indiqué.
Des postes-frontière mobiles fournis par la coalition internationale ont ainsi renforcé les capacités des gardes-frontières irakiens, a-t-il poursuivi, ajoutant qu'en janvier, ceux-ci ont reçu « neuf postes du dernier cri » sur un total de 100.
Les autres devraient arriver par lots, a précisé Ibrahim.
« Ces postes-frontière ont grandement amélioré notre vigilance, car ils sont équipés de caméras, de dispositifs de communication et de surveillance, d'appareils de vision de nuit et de véhicules militaires », a-t-il précisé.
Chacun de ces postes peut abriter jusqu'à 30 combattants, a-t-il ajouté.
Les forces irakiennes continuent d'obtenir des « victoires importantes » dans leurs efforts pour protéger la frontière avec la Syrie, a expliqué pour sa part Athal al-Fahdawi, membre du conseil provincial de l'Anbar.
« Nos forces font des efforts exceptionnels, et aujourd'hui, la bande frontalière avec la Syrie est sécurisée et sous contrôle », a-t-il expliqué à Diyaruna, ajoutant que les éléments de l'EIIS se trouvent à plusieurs kilomètres de la frontière et ne peuvent la pénétrer.
La construction d'une tranchée et d'une digue de terre le long de la frontière irako-syrienne est maintenant terminée, a-t-il indiqué, mais il a appelé à plus de soutien pour les forces de sécurité sous la forme de tours de surveillance et d'appareils de reconnaissance.
Les tribus irakiennes protègent la frontière
Les tribus de l'ouest de l'Anbar restent activement impliquées dans la protection de la frontière, a expliqué Cheikh Abdoullah al-Jughaifi, un leader tribal de Haditha qui dirige Ahrar al-Furat.
Les membres des tribus soutiennent les forces irakiennes dans leurs efforts pour traquer les éléments terroristes et contrer leurs attaques, a-t-il indiqué à Diyaruna.
Protéger la frontière n'est pas une entreprise aisée, a-t-il poursuivi, car cela nécessite une coopération militaire et un niveau élevé de collaboration avec les habitants locaux.
Le gouvernement s'est efforcé de « sécuriser la partie occidentale du pays, de la rendre inaccessible aux terroristes, et de parer à toute atteinte à la sécurité », a-t-il ajouté.
Cet effort est « très important, car ces trois dernières années cette zone frontalière a été une véritable plateforme de lancement pour les éléments de l'EIIS », a conclu al-Jughaifi. « Aucun effort ne doit aujourd'hui être épargné pour la sécuriser. »