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Sécurité

L'Irak continue de renforcer sa frontière avec la Syrie

Khalid al-Taie à Bagdad

Des soldats irakiens stationnés à la frontière avec la Syrie vus sur cette photo postée en ligne le 8 septembre 2019. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

Des soldats irakiens stationnés à la frontière avec la Syrie vus sur cette photo postée en ligne le 8 septembre 2019. [Photo fournie par le ministère irakien de la Défense]

L'Irak a renforcé ses mesures de sécurité le long de sa frontière avec la Syrie pour empêcher les éléments de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) de s'infiltrer ou de se cacher parmi les familles qui fuient la Syrie.

Au moins 600 travailleurs et techniciens irakiens travaillent sans relâche le long de cette frontière pour y poser des barbelés, construire des clôtures métalliques et fabriquer des tours de guet en béton, en collaboration avec les forces de sécurité.

Les gardes-frontières irakiens ont ainsi réussi à construire 125 tours de guet sur un total de 617 qui seront construites à la frontière à une distance d'un kilomètre les unes des autres.

Ces travaux prévoient également la pose d'une clôture de barbelés longue de 74 kilomètres dans un premier temps, ainsi que de caméras de surveillance à infrarouge et la construction de quinze postes-frontières.

Des membres de la sécurité irakienne et des techniciens surveillent la pose d'une clôture métallique le long de la frontière irako-syrienne en octobre 2018. [Photo fournie par les gardes-frontières irakiens]

Des membres de la sécurité irakienne et des techniciens surveillent la pose d'une clôture métallique le long de la frontière irako-syrienne en octobre 2018. [Photo fournie par les gardes-frontières irakiens]

Il est également prévu d'équiper les forces aux frontières de 34 caméras thermiques de différentes portées, parfois jusqu'à plusieurs kilomètres.

Samedi 7 décembre, le commandement des gardes-frontières a reçu le premier lot de matériels lourds de la coalition internationale dans le cadre d'un programme conjoint destiné à aider l'Irak à fortifier sa frontière.

Un total de 22 engins lourds, notamment des bulldozers, des excavatrices, des pelleteuses et des engins de nivellement électriques, seront livrés à l'Irak d'ici la fin de l'année.

Le colonel Moussa Hamad al-Sanad, commandant de la force tribale du Haut-Euphrate chargée de sécuriser la région au nord de l'Euphrate, a expliqué que ces fortifications avancent à un rythme rapide.

Les unités spécialisées ne relâchent pas leurs efforts pour achever la construction des barrières, des tranchées et des avant-postes, en plus de l'installation des matériels de surveillance électronique, a-t-il ajouté.

« Ces travaux techniques viennent compléter les mesures déployées par les forces de sécurité et les tribus pour colmater les brèches à travers lesquelles l'ennemi pourrait s'infiltrer », a-t-il poursuivi.

« Après avoir chassé l'EIIS de ses derniers repaires dans la région syrienne (d'al-Baghouz) en mars 2019, nous avons redoublé d'efforts pour empêcher les terroristes d'infiltrer nos frontières », a continué al-Sanad.

« Nous avons déployé plus de forces aux frontières et nos opérations préventives dans la région désertique le long de la bande frontalière s'intensifient et sont désormais plus fréquentes, afin de pouvoir appréhender les éléments terroristes plus efficacement », a-t-il ajouté.

Renforcement de la sécurité aux frontières et des renseignements

Al-Sanad a précisé que ses forces avaient récemment mené une série de missions en compagnie de l'armée dans les régions d'al-Kaara, al-Dayeh et al-Sahali, où plusieurs caches de l'EIIS avaient été incendiées.

Les forces de la coalition internationale assurent également une couverture aérienne permanente aux gardes-frontières lors de leurs opérations de traque dans le désert, a-t-il encore indiqué.

L'expert en sécurité et officier de l'armée en retraite Jalil Khalaf a pour sa part expliqué que les activités de collecte de renseignements sur les infiltrés terroristes à travers la frontière s'étaient améliorées.

Les agences de sécurité et de renseignement possèdent désormais les capacités nécessaires pour obtenir des informations précises sur les mouvements des terroristes qui tentent de franchir la frontière en se cachant parmi les familles syriennes qui fuient le conflit dans leur pays, a-t-il indiqué.

« Une base de données et d'exceptionnelles campagnes de renseignement nous aident à appréhender ceux qui parviennent à s'infiltrer et à faire échouer leurs tentatives de chercher des lieux qui leur permettraient de se cacher et de se regrouper », a-t-il ajouté.

« Les fortifications sont en permanence renforcées dans le cadre d'un effort de sécurité intégré qui fait appel à des techniques d'imagerie et de détection à distance, ainsi que des appareils de reconnaissance et au déploiement de postes de contrôle fixes et mobiles », a-t-il poursuivi.

Les efforts de protection de cette frontière longue et poreuse avec la Syrie sont importants et se poursuivront jusqu'à ce que la bande frontalière soit totalement hermétique, a déclaré à Diyaruna Shallal Naji Obeid, membre de la commission pour la sécurité du conseil provincial.

« Les éléments terroristes cherchent à exploiter la plus petite occasion de s'infiltrer et de déstabiliser la sécurité dans notre pays, et nous devons donc être prêts à repousser cette menace », a-t-il conclu.

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