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Droits de l'Homme

L'indignation mondiale grandit alors que le chaos s'intensifie dans l'enclave syrienne

AFP

Une jeune Syrienne blessée est soignée dans un hôpital de fortune à Kafr Batna après des bombardements du régime syrien sur la région assiégée de la Ghouta orientale le 21 février. [Ammar Suleiman/AFP]

Une jeune Syrienne blessée est soignée dans un hôpital de fortune à Kafr Batna après des bombardements du régime syrien sur la région assiégée de la Ghouta orientale le 21 février. [Ammar Suleiman/AFP]

Le régime syrien a fait pleuvoir des roquettes et des bombes sur la Ghouta orientale jeudi 22 février, tuant 19 autres civils alors que la pression internationale augmentait pour mettre fin au carnage dans l'enclave de l'opposition.

Les appels en faveur d'une trêve humanitaire dans l'un des épisodes les plus sanglants du conflit de sept ans en Syrie sont restés sans réponse, alors que le bilan de l'attaque sur cinq jours perpétrée par Damas s'élève désormais à 368 morts.

Le secrétaire général des Nations unies a déclaré que le carnage provoqué par cette campagne aérienne avait transformé la Ghouta orientale en « enfer sur Terre », et la chancelière allemande Angela Merkel a appelé à la fin du « massacre ».

Les habitants se sont retranchés dans les sous-sols alors que les forces gouvernementales ont pilonné l'enclave avec des roquettes et des bombes, transformant les villes en champs de ruines, et frappant même des hôpitaux.

Selon Médecins sans frontières, treize des installations auxquelles l'association apporte son soutien dans la Ghouta orientale ont été endommagées ou détruites en trois jours, laissant le personnel restant avec peu de matériel pour sauver les centaines de blessés qui arrivent chaque jour.

Dans la morgue de l'hôpital de Douma, la plus grande ville de l'enclave, à l'est de Damas, des corps enveloppés dans des linceuls blancs jonchent déjà le sol, deux d'entre eux étant des enfants.

Bombardement aveugle

« Les tirs de roquette ne se sont pas arrêtés ce matin. Près de deux cents roquettes sol-sol ont frappé la seule ville de Douma », a rapporté Rami Abdel Rahman, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

La pluie matinale a d'abord semblé interdire le ciel aux avions de chasse, mais la météo a changé en milieu de journée et les avions sont revenus, certains étant russes d'après l'observatoire.

La Russie a jusqu'ici nié toute implication directe dans l'attaque contre la Ghouta, mais le journal pro-gouvernemental syrien al-Watan a indiqué jeudi que des avions militaires et des conseillers russes avaient participé à ces frappes.

Les forces du régime et de ses alliés se sont massées autour de l'enclave, dans laquelle vivraient près de 400 000 personnes, en préparation à une probable offensive terrestre.

Le court répit fourni jeudi par la pluie a encouragé certains habitants à s'aventurer en dehors de leurs sous-sols et de leurs abris afin d'acheter de la nourriture, d'inspecter leurs propriétés ou d'aller voir comment vont leurs proches et leurs voisins.

Dans la ville d'Hammuriyeh, une file d'attente s'est formée devant une boutique, les habitants affamés tentant de faire des provisions, mais une roquette a semé la panique et a renvoyé tout le monde dans les abris.

À Douma, un jeune garçon a tenté de vendre des briquets dans la rue, mais des tirs de roquettes l'ont obligé à trouver à nouveau refuge.

Un correspondant de l'AFP a vu les sauveteurs, les fameux « Casques blancs », contraints d'arrêter de sortir une femme blessée des décombres de sa maison effondrée, à cause de la reprise des frappes aériennes.

Lorsqu'ils sont revenus sur les lieux, la femme était morte.

Le bombardement aveugle et les frappes sur des bâtiments médicaux ont suscité une forte indignation mondiale.

« Le meurtre d'enfants, la destruction d'hôpitaux, tout cela est un massacre qui doit être condamné et doit trouver une réponse négative catégorique », a affirmé Merkel.

La Russie a demandé une réunion spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies, et la Croix-Rouge a demandé l'autorisation d'entrer dans l'enclave assiégée pour aider les médecins et les infirmières débordés à soigner les blessés.

Les États du Golfe demandent la fin des violences

Jeudi, les États du Golfe ont demandé la fin de l'assaut mortel contre la Ghouta orientale et ont appelé à une trêve immédiate.

L'Arabie saoudite a demandé la fin des violences, appelant Damas a respecter la résolution 2254 du Conseil de sécurité, qui appelle à un cessez-le-feu dans tout le pays et à une transition politique.

« Nous soulignons la nécessité pour le régime syrien de mettre fin aux violences, de permettre l'arrivée de l'aide humanitaire, et de prendre sérieusement le chemin d'une solution politique à la crise », a déclaré sur Twitter le ministre saoudien des Affaires étrangères.

Les Émirats arabes unis ont exprimé leur inquiétude face à l'escalade de la violence et ont appelé à une « trêve immédiate » pour mettre fin au carnage et protéger les civils. Ils ont également demandé à ce que l'aide humanitaire et sanitaire aux civils soit autorisée.

Le Qatar a qualifié l'assaut de « massacre » pur et simple.

« L'État du Qatar exprime sa forte [...] condamnation des massacres et des bombardements aériens intensifs », a précisé un communiqué publié par le ministère qatari des Affaires étrangères.

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