Les forces irakiennes ont appliqué des mesures de sécurité très strictes à Bagdad au lendemain d'un attentat suicide perpétré lundi 15 janvier par deux kamikazes qui ont tué 31 personnes et en ont blessé près de 100 autres, ont indiqué des responsables à Diyaruna.
De nombreux ouvriers d'un chantier de construction se trouvent parmi les morts ou les blessés de cet attentat survenu dans la matinée sur la Place al-Tayaran, au cœur de la capitale, a précisé le ministère de l'Intérieur.
Les forces de sécurité ont été placées en alerte maximale après cet attentat, se déployant dans les rues et renforçant les procédures d'inspection des lieux publics, a indiqué le ministère.
L'attentat de lundi prouve la présence de cellules dormantes de « l'État islamique » (Daech) dans la ville, a expliqué à Diyaruna Saad al-Matlibi, membre de la commission de sécurité du conseil provincial de Bagdad.
Le groupe « a apparemment exploité une faille dans le système de sécurité », a-t-il ajouté, et semble avoir cherché à se venger après les défaites qu'il a subies.
« Chercher les brèches dans la sécurité et tirer parti de l'euphorie de la victoire semble être ce sur quoi les terroristes ont parié », a-t-il poursuivi.
À la lumière de ce danger, a-t-il ajouté, le conseil provincial de Bagdad a « lancé des recommandations, demandant à toutes les agences de sécurité et de renseignement de faire preuve de la plus extrême vigilance et de se préparer à d'autres initiatives ennemies ».
Elles ont reçu pour instruction de « revoir toutes les opérations préventives de sécurité et de réévaluer les efforts de renseignement afin de répondre aux plans terroristes », a-t-il ajouté.
« La mobilisation des efforts doit correspondre à l'ampleur des principaux enjeux sécuritaires au stade actuel », a ajouté al-Matlibi.
Il a appelé les forces irakiennes à continuer à traquer les cellules dormantes et les partisans de Daech afin de les éliminer et d'éradiquer le danger qu'ils représentent.
De nouvelles directives contre les cellules terroristes
Samedi, un attentat suicide près du poste de contrôle de la Place d'Aden dans le nord de Bagdad a fait au moins cinq morts.
Au lendemain de ces incidents, qui font suite à plusieurs mois d'un calme relatif dans la capitale, le Premier ministre Haider al-Abadi a participé lundi à une réunion d'urgence avec les chefs du commandement des opérations conjointes et des services de renseignement.
Lors de cette réunion, « plusieurs directives, décisions et décrets ont été publiés, liés à la traque et aux mesures punitives contre les cellules dormantes terroristes et au maintien de la sécurité des citoyens », a annoncé le bureau des médias du Premier ministre dans un communiqué.
Dans un communiqué distinct, la Cellule de guerre médiatique a mis en garde contre « une campagne organisée pour semer la panique au sein de la population ».
Selon l'analyste irakien Hisham al-Hashemi, 180 personnes ont été tuées dans des attaques perpétrées sur la Place al-Tayaran depuis 2011, « souvent à l'approche d'élections ou juste après le scrutin », a rapporté l'AFP.
Ces attaques ont pour but de « créer la confusion et d'exacerber les divisions sectaires », a-t-il ajouté.
« Certaines parties souhaitent perturber la situation sécuritaire afin de promouvoir leurs intérêts et la corruption », a indiqué la Cellule de guerre médiatique.
Elle a exhorté les gens à faire preuve « de prudence et d'attention, de s'en remettre aux sources officielles pour la diffusion des informations, et de ne pas propager des mensonges proférés à des fins douteuses ».