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Réfugiés

Selon des Syriens au Liban, des gangs kidnappent et exigent des rançons à la fontière

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Des Syriens fuient la ville d'al-Raqqa vers des zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes. Selon certains rapports, des habitants d'al-Rasqa qui tentaient de passer au Liban ont été enlevés par un gang transfrontalier en échange de rançons. [Photo fournie par le Conseil militaire de Manbij]

Des Syriens fuient la ville d'al-Raqqa vers des zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes. Selon certains rapports, des habitants d'al-Rasqa qui tentaient de passer au Liban ont été enlevés par un gang transfrontalier en échange de rançons. [Photo fournie par le Conseil militaire de Manbij]

Plusieurs réfugiés syriens ont été enlevés par un gang transfrontalier en échange d'une rançon, alors qu'ils tentaient de se rendre au Liban, a rapporté un réfugié d'al-Raqqa à Diyaruna.

Après leur enlèvement, les membres du gang contactent les familles et les proches des victimes au Liban pour exiger une rançon pour leur libération, a expliqué Saeed al-Raqawi, utilisant un pseudonyme par peur pour la sécurité de sa famille.

Selon les informations qu'il leur a fournies, a-t-il poursuivi, les forces libanaises ont réussi à appréhender et arrêter plusieurs membres de ce gang syro-libanais et ont libéré 25 réfugiés qui étaient retenus en otages.

Al-Raqawi, qui a des proches dans la ville d'al-Raqqa qui essaient toujours de se rendre à Damas, a expliqué à Diyaruna qu'il avait quitté al-Raqqa pour aller au Liban il y a plus d'un an.

Mais à cause de la détérioration de la situation sécuritaire et des restrictions imposées par « l'État islamique » (Daech), le départ de son père, sa mère et sa sœur d'al-Raaqa a été retardé.

Après une longue attente, a-t-il ajouté, sa famille a réussi à s'échapper d'al-Raqqa il y a quelques jours. Mais alors qu'il attendait leur arrivée au Liban, il a reçu un appel d'un inconnu et d'un numéro qu'il ne connaissait pas.

Son interlocuteur a expliqué à al-Raqawi qu'il avait enlevé sa famille et qu'il devait payer une rançon de 500 $ par personne pour leur libération.

Al-Raqawi a ensuite reçu un autre appel d'une personne disant s'appeler Abou Farouq, pendant lequel il a tenté de vérifier que sa famille allait bien, et pour négocier le montant de la rançon avec le ravisseur.

Al-Raqawi n'a pas pu rassembler les 1 500 $ pour libérer les trois membres de sa famille à cause de ses moyens financiers limités, a-t-il fait savoir.

Dans un enregistrement de l'appel téléphonique qu'à al-Raqawi a fait écouter à Diyaruna, le ravisseur déclare avoir « acheté » les prisonniers pour 300 $ par personne au conducteur d'une voiture.

Al-Raqawi a interprété ces paroles comme un moyen de le pousser à payer toute la somme de la rançon.

Les autorités libanaises interviennent

Après l'appel d'Abou Farouq, al-Raqawi a contacté les Forces de sécurité intérieure (FSI) et leur a transmis les informations dont il disposait.

« Ils ont agi sur la base des ces informations, et après avoir mené une enquête, une unité des renseignements des FSI a lancé un assaut sur le quartier général du gang à Bar Elias le 20 juillet et arrêté plusieurs ravisseurs libanais et syriens », a-t-il rapporté.

D'autres membres du gang ont fui, et sont actuellement recherchés, a-t-il précisé.

À la suite de cette opération, les FSI ont pu libérer 25 hommes, femmes et enfants que le gang retenait en attente de rançons.

Quant au départ d'al-Raqqa de sa famille, al-Raqawi a déclaré qu'il s'était fait en plusieurs fois.

Tout d'abord, a-t-il expliqué, la famille a donné 400 000 livres syriennes (1 866 $) par personne à un passeur syrien pour les amener à Damas, au cours d'un voyage de deux jours qui a été fait à pied et en voiture.

Un autre passeur les a ensuite transportés par voiture vers une zone déserte de la frontière libanaise, près du passage d'al-Masnaa, et ils sont entrés au Liban à pied.

Un chauffeur de taxi les attendait au Liban, lequel les a vite remis au gang.

« Les passeurs en Syrie sont de toute évidence impliqués dans l'enlèvement, car les heures d'arrivée et les points de rendez-vous ne sont connus que par ceux qui ont organisé le voyage avec ma famille en Syrie », a-t-il déclaré.

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