Quelques jours seulement après la libération d'al-Tabqa le 10 mai, dans la province d'al-Raqqa dans le nord de la Syrie, les habitants qui avaient fui la ville commencent à revenir.
Saleh al-Ahmad, propriétaire d'un magasin, a expliqué qu'il avait été autorisé à revenir deux jours après que la ville eut été libérée, lorsque les Forces démocratiques syriennes (FDS) eurent terminé leurs opérations de ratissage pour débarrasser la ville des mines et des engins explosifs improvisés (EEI).
Les habitants ont été autorisés à revenir dans les vieux quartiers de la ville avant la fin de l'opération destinée à débarrasser les quartiers d'al-Tabqa al-Jadida de « l'État islamique », a-t-il expliqué à Diyaruna.
La joie de revenir était immense, a-t-il ajouté.
« La situation dans la ville d'al-Tabqa est très rassurante, notamment après les rumeurs que certains ont essayé de propager selon lesquelles les habitants n'auraient pas le droit de rentrer dans leurs foyers et seraient déplacés vers d'autres zones », a-t-il ajouté.
Contrastant fortement avec ces rumeurs, a-t-il souligné, les maisons qui avaient été « ouvertes de force par des éléments de Daech ont été fermées par des verrous et des chaînes et leurs clés remises à leurs propriétaires à leur retour ».
Assurer l'approvisionnement en pain
Nombre de produits de base sont rares dans la ville en raison du siège précédent, a indiqué al-Ahmad, mais les comités affiliés aux FDS, en coopération avec le conseil civil local d'al-Raqqa, se sont empressés de garantir la fourniture de farine et de rouvrir les boulangeries de la ville.
Les FDS ont découvert des zones de stockage pleines de blé que Daech avait caché, et ont passé un accord avec le propriétaire d'un moulin pour produire de la farine et la distribuer aux boulangeries.
« Le propriétaire de ce moulin a accepté de le faire gratuitement », a poursuivi al-Ahmad, « tout comme les boulangeries, dont sept travaillent actuellement pour répondre aux besoins de la ville ».
Parmi les autres produits de base dont la ville a besoin, citons la levure pour les boulangeries et d'autres produits alimentaires, comme l'huile et la viande, a-t-il expliqué, ajoutant qu'il s'attend à ce que la vie reprenne son cours normal « dans à peu près un mois dans les circonstances actuelles ».
Entretien du barrage d'al-Tabqa
Des équipes d'entretien ont été envoyées pour évaluer et réparer les dommages occasionnés au barrage d'al-Tabqa dès qu'il a été repris, a expliqué à Diyaruna Moustafa al-Fawaz, technicien de maintenance.
« Elles avaient tous les outils à disposition pour commencer à travailler immédiatement », a-t-il indiqué, ajoutant que les FDS avaient aidé ces équipes à obtenir tous les équipements possibles pour réparer les dégâts subis par certaines parties du barrage.
« Le principal travail qui est actuellement fait par ces équipes se limite à remettre en marche les pompes d'eau potable qui alimentent les réseaux de distribution de la ville », a-t-il expliqué.
Cela devrait prendre au moins une semaine.
Entre-temps, a-t-il poursuivi, le manque de fourniture d'eau a contraint les habitants à utiliser des méthodes primitives pour transporter l'eau depuis les zones de collecte situées près du barrage, aux limites de la ville.
Le réseau électrique a lui aussi subi des dommages, et certaines parties de la ville n'ont pas d'électricité, a rapporté al-Fawaz, précisant que les travaux sont en cours pour restaurer progressivement l'électricité dans tous les quartiers.
Retirer les débris des combats
« Maintenant que leur ville a été libérée, les habitants d'al-Tabqa sont déterminés à se débarrasser de tout ce qui peut leur rappeler l'époque durant laquelle la ville était occupée par Daech », a déclaré à Diyaruna Farhad Khoja, un officier des FDS.
Des groupes de bénévoles ont commencé à enlever les débris laissés par les combats et les sacs de sable empilés dans les rues principales comme protection contre les tirs d'artillerie et les balles, a-t-il précisé.
La coopération est pleine et entière entre les habitants et les FDS, a-t-il ajouté.
« Les habitants de la ville et des villages alentour comprennent des Kurdes et des Arabes », a expliqué Khoja. « Les rumeurs visant à semer la discorde entre eux ont échoué, car l'objectif commun et essentiel était de se débarrasser de Daech, et c'est ce qu'il s'est produit. »
« Nous avons maintenant un nouvel objectif commun, qui est de nous débarrasser des résidus de la guerre et de remettre en état la ville, ce qui se produira très bientôt au vu de l'esprit de fraternité qui prévaut entre tous », a-t-il conclu.