Les compagnies aéronautiques internationales sont à nouveau présentes dans le ciel irakien

Lorsque « l'État islamique » (Daech) s'est emparé de Mossoul et d'autres villes en juin 2014, le nombre de vols utilisant l'espace aérien irakien a chuté en raison de préoccupations sécuritaires, et plusieurs compagnies aériennes classèrent le ciel irakien comme zone de guerre.

Pour résoudre cette situation, le ministère des Transports a entamé un processus de négociations avec l'Association internationale du transport aérien, l'Organisation de l'aviation civile internationale et plusieurs compagnies aériennes internationales, a indiqué Salem Moussa, porte-parole du ministère.

Ces pourparlers ont tenté, sur une période d'un an, de convaincre les autorités de l'aviation civile de reprendre les vols dans le ciel irakien, a-t-il expliqué à Diyaruna, « en particulier en raison des victoires obtenues par les forces irakiennes contre Daech ».

Ces efforts ont fini par payer, a poursuivi Moussa, des compagnies aériennes arabes et internationales reprenant les vols dans l'espace aérien d'Irak.

« Deux couloirs de vol sécurisés sont désormais opérationnels du nord vers le sud du pays, avec la possibilité d'ajouter d'autres couloirs pour répondre au trafic aérien auquel on s'attend », a-t-il précisé.

Le ministère a également amélioré le système de contrôle aérien, « en introduisant de nouvelles techniques et de nouveaux radars, ainsi qu'en formant des employés à leur utilisation », a-t-il ajouté.

À l'heure actuelle, a-t-il poursuivi, 150 avions de ligne arrivent chaque jour en Irak, contre 20 ou 25 auparavant, opérés par seulement une poignée d'opérateurs locaux.

L'augmentation du nombre de vols quotidiens est un signe de l'amélioration de la sécurité, a-t-il affirmé.

« Nous avons des vols directs vers des aéroports voisins et régionaux, et des discussions sont en cours pour ouvrir de nouveaux couloirs aériens vers des pays comme la Grèce, la Serbie et la Biélorussie », a-t-il expliqué.

Des représentants du ministère des Transports cherchent à obtenir l'autorisation pour qu'Iraqi Airways puisse voler dans le ciel européen et se poser dans ses aéroports après avoir satisfait aux exigences de l'Agence européenne de la sécurité aérienne, a-t-il fait savoir.

« Nous avons pris des mesures décisives à cet égard et nous espérons arriver à des résultats positifs d'ici le mois prochain », a indiqué Moussa.

Moins de craintes pour la sécurité

L'augmentation des vols utilisant l'espace aérien irakien « indique que l'Irak s'ouvre à nouveau au monde », a indiqué le député irakien Nathim al-Saidi, qui préside la commission des services au parlement.

Elle montre également que « les craintes pour la sécurité sont moins fortes, grâce aux sacrifices faits par les forces irakiennes », a-t-il déclaré à Diyaruna.

« Grâce à [ces sacrifices], les efforts du ministère des Transports pour revitaliser l'aviation internationale dans l'espace aérien irakien ont été couronnés de succès », a-t-il affirmé.

Le service de contrôle d'Iraqi Airways a aussi joué un « rôle majeur » dans la réouverture des couloirs aériens et pour garantir des opérations fluides et sécurisées, a ajouté al-Saidi.

« Ceci encouragera d'autres compagnies aériennes civiles à choisir l'Irak pour voler en sécurité, notamment parce que le pays est idéalement situé pour permettre le transit entre les pays de l'est et de l'ouest du globe », a-t-il indiqué.

La reprise des vols commerciaux ne peut être que positive pour l'économie irakienne, a annoncé l'économiste Basem Jamil Antoine, et « enverra un message fort au monde, affirmant que la menace du terrorisme n'accable plus le pays ».

Cela permettra en dernier ressort d'attirer l'attention des investisseurs sur les opportunités d'investissement qu'offre le pays, a-t-il indiqué à Diyaruna.