Yassine Khalil et les cinq membres de sa famille, habitants d'al-Yarmuk, ont échappé de peu à la mort lorsque des combattants de « l'État islamique » (Daech) ont pris d'assaut leur maison début avril, lors de la bataille pour libérer leur quartier de l'ouest de Mossoul.
Alors que les combats faisaient rage dehors, trois combattants de Daech ont fait irruption dans la maison et ont ordonné à la famille de partir, a raconté Khalil, 35 ans.
« Lorsque nous sommes sortis dans la rue, nous étions terrifiés et certains que nous allions mourir », a-t-il déclaré.
« Mais à ce moment-là, les tirs se sont arrêtés et nous avons pu nous échapper et parvenir jusqu'aux forces de sécurité », a-t-il poursuivi. « Je n'arrive pas à croire que nous soyons encore vivants. »
Ce type d'actions montre que Daech n'hésite pas à utiliser les civils comme des boucliers humains ou comme des appâts pour entraver la progression des forces armées irakiennes, en particulier maintenant que la partie de Mossoul restant sous le contrôle de Daech représente seulement 10 % de la superficie totale de la ville.
Utilisation des civils
« Se cacher derrière des femmes et des enfants montre la couardise [de Daech] et le peu de valeur que le groupe accorde à la vie humaine », a affirmé le porte-parole des forces irakiennes, Sabah al-Numan, à Diyaruna.
Le groupe utilise les civils de nombreuses manières, a-t-il poursuivi, notamment en contraignant des familles entières à se déplacer avec eux d'une maison à une autre ou dans de petites ruelles, obligeant ainsi les forces irakiennes à cesser le feu.
Cette tactique permet aux combattants du groupe de se déplacer librement à travers la ville, a-t-il expliqué.
L'on sait également que le groupe a pour habitude de retenir un grand nombre de familles en un même lieu, qu'il utilise ensuite comme base pour ses combattants, a-t-il ajouté, ou qu'il utilise les toits des maisons privées comme positions pour ses snipers.
Daech utilise également des civils comme appâts, a-t-il encore indiqué, en les poussant au milieu d'un combat puis en ouvrant le feu dès que les forces irakiennes approchent.
« Des survivants de cette méthode ont expliqué que les terroristes leur avaient dit qu'ils seraient tués et mourraient en martyrs et que le ciel les attendait, ce qui reflète l'idiotie de leur idéologie », a précisé al-Numan.
« Nous devons faire preuve de la plus extrême prudence et concentration », a-t-il indiqué, soulignant que les forces irakiennes avaient libéré la majorité des quartiers de Mossoul « et avaient aidé à sauver nombre de civils innocents que Daech utilisait comme boucliers humains, y compris des enfants ».
« Nos hommes ont maintenant suffisamment d'expérience pour libérer des otages et des civils piégés, et pour ouvrir des passages sécurisés pour les civils en fuite et les tenir éloignés des terroristes », a-t-il ajouté.
Les informations fournies par les civils ont également aidé à gêner les activités de Daech, a-t-il conclu.
Daech se cache derrière des enfants
Les combattants de Daech sont maintenant acculés dans une petite partie de Mossoul, où les combats sont très durs, avec des milliers de familles vivant dans des maisons très habitées.
En utilisant les civils pour gêner la progression de l'armée, Daech espère que cela lui donnera du temps pour se regrouper, a expliqué à Diyaruna Mohammed Ibrahim, président du comité de sécurité du conseil provincial de Ninive.
Ses combattants se cachent désormais derrière les habitants de la vieille ville de Mossoul, a-t-il ajouté, profitant de la forte densité de la population dans cette partie de la ville.
Daech a contraint des familles, y compris des femmes et des enfants, à quitter leurs maisons, a-t-il poursuivi, et elles sont maintenant retenues en otage dans la cour de la mosquée al-Nouri pour empêcher les soldats de prendre d'assaut les lieux.
Le groupe lutte férocement pour garder le contrôle de la mosquée, située dans le centre de la vieille ville, parce que c'est là que le leader du groupe Abou Bakr al-Baghdadi fit sa première apparition après que le groupe eut pris le contrôle de Mossoul durant l'été 2014.
C'est ici qu'al-Baghdadi déclara son soi-disant califat, et le lieu revêt donc une signification particulière pour Daech, a expliqué Ibrahim.
Ghazwan Hamed, président de la commission des droits de l'homme du conseil provincial de Ninive, a expliqué à Diyaruna que Daech tente de compliquer encore plus la situation humanitaire maintenant que les combats arrivent dans les quartiers résidentiels de la vieille ville.
« Ces quartiers densément peuplés sont la dernière carte que peuvent jouer les terroristes », a-t-il poursuivi. « Nous nous attendons à ce qu'ils commettent des massacres et en imputent la responsabilité aux forces de sécurité pour tenter de tromper l'opinion publique et d'influer sur le déroulement des combats. »
Les forces irakiennes ont toutefois acquis l'expérience des combats de rue et s'efforceront d'éviter toute perte civile, même si cela veut dire que la victoire sera plus longue, a-t-il conclu.
La Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar doivent être ajoutés au sondage d'opinion. Abou Bakr al-Baghdadi ne peut pas être en Iran ou dans une zone contrôlée par le gouvernement syrien.
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