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Terrorisme

Des rescapés de Mossoul racontent comment Daech utilise les habitants comme boucliers humains

Par Khalid al-Taie

Un soldat irakien serre dans ses bras un habitant de Mossoul ayant réussi à s'échapper de la ville sain et sauf malgré le fait que « l'État islamique » retient des civils en otages dans les quelques zones encore sous son contrôle. [Photo fournie par le Commandement de la police fédérale]

Un soldat irakien serre dans ses bras un habitant de Mossoul ayant réussi à s'échapper de la ville sain et sauf malgré le fait que « l'État islamique » retient des civils en otages dans les quelques zones encore sous son contrôle. [Photo fournie par le Commandement de la police fédérale]

Les Irakiens ayant fui Mossoul ont indiqué à Diyaruna que des milliers de civils sont encore les otages des combattants de « l'État islamique » (Daech) dans l'ouest de Mossoul.

Les habitants ont le choix entre mourir lors des batailles comme « martyrs » ou être tués par Daech, ont-ils rapporté.

Omar Ghassan, 28 ans, faisait partie de ceux qui ont fui le quartier d'al-Islah al-Zerai le 12 mai, avant que les forces de sécurité le reprennent à Daech.

Il a indiqué à Diyaruna que les hommes armés avaient retenu sa famille et d'autres familles otages dans leurs maisons, les utilisant comme boucliers humains.

Deux choix

« Ils ont menacé de nous tuer si nous nous enfuyions ou si nous n'obéissions pas aux ordres », a-t-il fait savoir.

« Ils ont essayé de se protéger en nous utilisant », a-t-il expliqué, notant que le groupe se cache dans les maisons privées et utilise les toits comme positions de snipers.

Daech a fait savoir aux habitants que le paradis les attendait s'ils mouraient en protégeant les activistes. Et s'ils choisissaient de se joindre à la bataille du côté du groupe, alors ils mourraient en « martyrs », a rapporté Ghassan.

« Ils nous ont donné deux choix : nous opposer à eux et mourir de leurs mains, ou les soutenir et mourir » au combat, a-t-il indiqué.

« Mais au final, les snipers de nos forces de sécurité les ont traqués et une nouvelle vie a commencé pour nous », a déclaré Ghassan.

Abou Ahmed, 46 ans, ayant demandé à témoigner sous un pseudonyme pour des raisons de sécurité, est un autre rescapé d'al-Islah al-Zerai. Il a expliqué à Diyaruna que si les forces irakiennes n'étaient pas intervenues à temps, lui et les six membres de sa famille seraient morts à l'heure actuelle.

« Les [éléments de Daech] étaient sur le point de se débarrasser de nous après nous avoir pris pour otages », a-t-il fait savoir. « Ils ne voulaient pas nous laisser en vie pendant leurs manœuvres, alors qu'ils combattaient et se déplaçaient de maison en maison. »

« Dieu nous a sauvés d'une mort certaine et a détruit les terroristes aux mains de nos courageux soldats », a déclaré Abou Ahmed.

Efficacité au combat diminuée

Daech contrôle désormais environ 5 % de l'ouest de Mossoul – rien qu'une poignée de quartiers autour de la vieille ville.

Environ 300 000 civils sont encore piégés dans la ville, certains refusant de quitter leurs maisons.

Said Mamuzini, responsable de la communication du Parti démocratique du Kurdistan à Mossoul, a déclaré que les opérations en cours dans la ville « ont éliminé la plupart des combattants du groupe et ont détruit toutes les ressources en armes et en munitions, en plus de leurs quartiers généraux ».

Mais les hommes armés « constituent toujours une menace importante pour les civils pris au piège sous leur joug », a-t-il rapporté à Diyaruna.

« Depuis le début des combats dans l'ouest de Mossoul, près de 350 civils ont été tués en servant de boucliers humains [à Daech] », a-t-il fait savoir.

Le 2 avril, les forces irakiennes ont trouvé les corps de seize civils, dont des femmes et des enfants, exécutés par balles alors qu'ils tentaient de s'enfuir de la vieille ville.

Daech « se permet de mettre en danger la vie d'innocents ou de les tuer dans n'importe quelle situation et sous n'importe quel prétexte », a expliqué à Diyaruna Jassim Hanoun, expert en sécurité et ancien responsable au ministère de l'Intérieur.

Les éléments du groupe ont exécuté des civils, les ont utilisés comme boucliers humains et les ont pris pour cibles avec des voitures piégées, a-t-il déclaré.

« De nombreuses victimes » ont trouvé la mort dans ces attaques, a ajouté Hanoun.

Après la libération des quartiers d'Hawi al-Kanisa et du 30 Tamuz et de la zone de Shikak al-Harmat, les éléments de Daech ont été bloqués de tous les côtés dans la vieille ville, a-t-il indiqué.

« Ils n'ont désormais plus le temps de manœuvrer, et leur efficacité au combat diminue », a-t-il conclu.

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1 COMMENTAIRE (S)
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Le sondage est malheureusement celui d'un composant qui aime l'EIIS! On ne peut pas imaginer qu'Abou Bakr al-Baghdadi soit parti en Iran!

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