Les nouvelles statistiques de la Mission d'assistance des Nations unies en Irak (MANUI) font apparaître une baisse significative du nombre de victimes du terrorisme dans le pays, et sont un signe que la menace que représente « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) s'est réduite.
Selon les chiffres publiés par la MANUI le 2 mai, 68 Irakiens ont été tués et 122 autres blessés dans des actes de terrorisme durant le mois d'avril.
Ces chiffres sont les plus bas depuis 2003, ceux des années antérieures ayant souvent été supérieurs à 1 000 morts par mois.
« Cette baisse est due à plusieurs raisons, au premier rang desquelles la cuisante défaite du terrorisme dans la guerre de libération », a expliqué à Diyaruna Sabah al-Numan, porte-parole du Service antiterroriste (SAT).
« L'EIIS ne contrôle plus et n'a plus aucune influence sur une quelconque parcelle de notre pays », a-t-il expliqué. « Nous avons pu reprendre toutes nos villes et mettre fin à la menace de ce groupe brutal. »
« Ceux de ses éléments qui sont encore en vie seront traqués et traduits en justice », a poursuivi al-Numan, ajoutant que « les opérations en cours contre les réseaux secrets du terrorisme dans les villes et les régions désertiques ont commencé à porter leurs fruits ».
Un climat de stabilité règne désormais dans les zones libérées, a-t-il poursuivi, soulignant que le SAT a mené « des opérations de poursuite et de capture » pour faire tomber les chefs et les éléments de l'EIIS et démanteler les cellules dormantes.
L'EIIS a « tout perdu »
Les informations et les renseignements fournis par les citoyens ont aidé les forces de sécurité à traquer les repaires et les caches d'armes de l'EIIS, a poursuivi al-Numan.
« Un faible nombre de victimes d'actes de terrorisme n'est certainement pas ce à quoi nous aspirons », a-t-il ajouté, rappelant que « notre ambition est de connaître un mois sans enregistrer la moindre victime ni le moindre incident terroriste ».
Atteindre cet objectif exige également de disposer de programmes nationaux de conseil et d'orientation afin d'éradiquer l'idéologie extrémiste, a ajouté al-Numan.
Cette baisse du nombre de victimes du terrorisme « est le résultat naturel de la stabilisation en cours de la situation sécuritaire dans toutes les villes du pays à la suite de la défaite des gangs de l'EIIS », a affirmé le spécialiste de la sécurité Fadel Abou Ragheef à Diyaruna.
Le groupe a « tout perdu », a-t-il précisé, de ses combattants et son équipement à sa capacité d'attirer de nouveaux combattants dans ses rangs.
« D'énormes progrès ont été réalisés en matière de sécurité, mais nous ne devons pas nous arrêter ici », a-t-il ajouté, soulignant que les efforts de renseignements seront d'une importance cruciale dans les jours à venir.
Sécurité renforcée en Irak
Le soutien de la coalition internationale à l'Irak a été « un facteur essentiel et efficace » qui a aidé les forces irakiennes à être plus en mesure de lutter contre la menace de l'EIIS, a expliqué Hashem al-Hashemi, spécialiste des groupes extrémistes.
Ce renforcement de la sécurité peut être attribué à « une combinaison de plusieurs facteurs essentiels, notamment la diminution de l'intensité des discours et des crises politiques qui sont à l'origine des conflits sectaires », a-t-il expliqué à Diyaruna.
Il a également souligné la plus grande expérience et les capacités améliorées de toutes les forces de sécurité – armée, police et communauté du renseignement – devenues hautement spécialisées dans la traque de l'EIIS et la prévention de ses menaces, a-t-il ajouté.
Et de conclure : « Les citoyens savent maintenant que leur sécurité et leur sûreté sont une décision et une responsabilité communautaire qui repose sur eux et pas seulement sur les forces de sécurité. Ils doivent apporter un soutien optimum et fournir une coopération maximale aux forces de sécurité. »