Plus d'un million de civils à Mossoul sont gravement menacés et les travailleurs humanitaires "se préparaient au pire", a déclaré mercredi 2 novembre un groupe de secouristes après que les forces irakiennes ont atteint la ville, a rapporté l'AFP.

Un peu plus de deux semaines du début de l'offensive pour reprendre Mossoul, la dernière ville irakienne sous le contrôle de l'EIIL, l'armée irakienne a déclaré mardi que ses forces ont pénétré dans les limites de la ville et se trouvent dans un quartier au sud-est .

Mercredi, les forces irakiennes ont repris le contrôle total de Gogjali et ont repris quatre villages à Hamam al-Alil au sud de Mossoul et al-Shallalat au nord, a déclaré le général Abdoul Amir Rachid à Diyaruna.

Des coups de feu font écho à travers le village de Gogjali, alors que des civils émergent avec des récits de brutalité sous le contrôle de l'EIIL.

"Ils ont confisqué mon tracteur et m'ont jeté en prison pendant six jours. Ils m'ont battu et quand je suis sorti je ne pouvais plus faire mon travail", a déclaré Youssef Farid.

L'agriculteur de 40 ans, parlant de sa maison à Gogjali et entouré de sa mère et de ses deux fils, avait encore la longue barbe, les militants de l'EIIL l'ont forcé à la faire pousser.

"Ils nous tuaient, nous demandions toujours de l'argent, nous ne pouvions aller nulle part. Nous avons traversé l'enfer", a déclaré sa mère.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés, l'un des groupes de secours les plus actifs opérant en Irak, a averti qu'une crise humanitaire longtemps crainte était plus proche que jamais.

"Nous nous préparons pour le pire. La vie de 1,2 million de civils est en grave danger et l'avenir de l'ensemble de l'Irak est maintenant à l'épreuve", a déclaré Wolfgang Gressmann, directeur du CNRC en Irak dans un communiqué.

"Les gens à l'intérieur et autour de Mossoul ont vécu pendant presque deux ans et demi dans un cauchemar implacable, terrifiant. Nous sommes maintenant tous responsables de mettre un terme à cela", a déclaré Gressmann.

Plus de 20 000 personnes ont déjà fui vers les zones gérées par le gouvernement depuis que l'offensive a été lancée le 17 octobre, selon l'Organisation internationale pour les migrations.

Mais des civils à l'intérieur de Mossoul - qui selon le groupe d'aide Save The Children comprennent jusqu'à 600 000 enfants - sont prisonniers derrière les lignes l'EIIL, et l'ONU a déclaré que des milliers de personnes sont détenues pour être utilisées comme boucliers humains .