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Les forces irakiennes s'approchent de Mossoul

Par Diyaruna

Des membres du Service antiterroriste irakien (SAI) passent près du village de Bazwaya, aux limites est de Mossoul, resserrant l'étreinte sur Mossoul. [Bulent Kilic/AFP]

Des membres du Service antiterroriste irakien (SAI) passent près du village de Bazwaya, aux limites est de Mossoul, resserrant l'étreinte sur Mossoul. [Bulent Kilic/AFP]

Les forces spéciales irakiennes se sont approchées des limites est de Mossoul lundi 31 octobre, resserrant l'étau alors que l'offensive pour reprendre le bastion de « l'État islamique en Irak et au Levant » est entrée dans sa troisième semaine.

Des forces du Service antiterroriste irakien (SAI) ont subi des tirs de mortier alors qu'elles avançaient depuis la ville chrétienne de Bartella vers les faubourgs est de Mossoul, a rapporté l'AFP.

Lorsqu'un avion a touché une position de mortier de l'EIIL suspectée au loin, un convoi de Humvees a tiré par-delà la plaine aride sur une zone industrielle tenue par les extrémistes.

Le lieutenant-colonel Mountadhar al-Shimmari a déclaré que le SAI avait repris Bazwaya, l'un des deux villages contrôlés par l'EIIL qui se dressaient entre les forces irakiennes et les limites est de Mossoul.

« Ce soir, si tout est sécurisé, nous serons à 700 mètres de Mossoul », a affirmé al-Shimmari.

Les forces du SAI ont pénétré dans le second village, Gogjali, et combattaient pour le reprendre, a signalé par téléphone à l'AFP le lieutenant-général d'état-major Abdelwahab al-Saadi, haut commandant du SAI.

Il a nié des indications selon lesquelles les forces irakiennes étaient entrées dans la zone d'Al-Karama, à environ deux kilomètres et demi de Gogjali, dans Mossoul même.

Bénéficiant d'un soutien terrestre et aérien de la coalition internationale, des dizaines de milliers de combattants irakiens convergent vers Mossoul sur différents fronts, dans la plus grande opération militaire du pays depuis des années.

Au nord et à l'est de Mossoul, des forces peshmergas ont récemment capturé plusieurs villages et ont renforcé leurs positions.

Au sud de la ville, des forces fédérales ont attaqué vers le nord, soutenues par des unités d'artillerie de la coalition stationnées dans la base d'opérations principale d'al-Qayyarah.

Ce sont elles qui ont le plus de terrain à parcourir, et elles sont encore à quelques distances des limites sud de Mossoul.

Une fois la phase initiale terminée, les forces irakiennes devraient assiéger Mossoul, tenter de créer des couloirs sécurisés pour les civils, plus d'un million, qui y habiteraient toujours, et pénétrer dans la ville pour affronter des hommes armés de l'EIIL dans des combats de rues.

Des organisations humanitaires se battent en permanence pour augmenter la capacité d'accueil de l'exode attendu de la ville.

L'ONU indique qu'un maximum d'un million de personnes pourraient être déplacées dans les semaines à venir.

Plus de 17 000 personnes ont déjà quitté leurs foyers depuis le début de l'opération, et le Conseil norvégien des réfugiés a déclaré qu'il y avait actuellement seulement 55 000 places disponibles dans des camps.

La vie après le « califat »

Dans les dizaines de villes et villages éparpillés sur le territoire repris à l'EIIL au cours des deux dernières semaines, les civils sont très lentement revenus à une vie libre du « califat » de l'EIIL, déclaré à Mossoul en 2014.

Qaraqosh, qui était auparavant la plus grande ville chrétienne d'Irak, a eu dimanche sa première messe depuis plus de deux ans

Le clocher a été endommagé, des statues ont été décapitées, et les missels ont été jetés sur le sol de la nef, qui est toujours recouvert des cendres provenant du feu que les combattants de l'EIIL ont allumé lors de leur retraite.

Mais certaines croix ont déjà été remplacées, et une nouvelle icône a été placée sur l'autel principal.

« Après deux ans et trois mois d'exil, je viens de célébrer l'eucharistie dans la cathédrale de l'Immaculée Conception que [l'EIIL] avait détruit », a raconté Yohanna Petros Mouche, archevêque syriaque catholique de Mossoul.

Cependant, la plupart des zones reconquises sont loin d'être habitables. Des mois de déminage et de reconstruction seront nécessaires avant que la plus grande part de la population d'origine puisse revenir.

Attaque repoussée sur Ramadi

Des responsables irakiens ont rapporté samedi que les forces de sécurité avaient tenu en échec une attaque de l'EIIL sur la ville de Ramadi, capitale de la province occidentale de l'Anbar.

L'attaque repoussée a mené à onze arrestations, et intervient après une série d'attaques de diversion par l'EIIL depuis le début de l'offensive sur Mossoul.

Les forces irakiennes « ont appréhendé onze membres de l'EIIL qui projetaient d'attaquer la ville, dans un bâtiment désert où ils étaient en possession d'armes, d'explosifs, de munitions et de vestes explosives », a déclaré à Diyaruna le major général Hadi Kassar Erzaij, chef de la police de l'Anbar.

« Trois policiers ont été blessés lors de l'arrestation, après qu'un terroriste ait ouvert le feu sur eux », a-t-il ajouté.

Les onze interpellés « sont tous irakiens et appartiennent à l'EIIL », a-t-il indiqué, notant qu'ils avaient été emmenés dans un centre de détention sécurisé temporaire.

Le 21 octobre, des cellules dormantes se sont jointes à des activistes ayant infiltré la ville de Kirkouk, contrôlée par des Kurdes, provoquant des affrontements mortels avec les forces de sécurité qui ont duré trois jours.

Depuis le début de l'offensive sur Mossoul, les combattants de l'EIIL ont également lancé des attaques sur al-Routbah, dans l'ouest de l'Anbar , que les forces du gouvernement avaient repris plus tôt cette année, et dans la région de Sinjar, dans le nord.

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