NOUVELLES D’IRAK
Sécurité

Les habitants de Gogjali se débarrassent de l'horreur de l'EIIL

Par Khalid al-Taie

Des familles irakiennes marchent dans Gogjali le 4 novembre, deux jours après que les forces irakiennes aient libéré le village de « l'Etat islamique en Irak et au Levant ». [Bulent Kilic/AFP]

Des familles irakiennes marchent dans Gogjali le 4 novembre, deux jours après que les forces irakiennes aient libéré le village de « l'Etat islamique en Irak et au Levant ». [Bulent Kilic/AFP]

Les habitants du village récemment libéré de Gogjali, à la limite est de Mossoul, indiquent à Diyaruna qu'ils ont souffert de l'oppression, des emprisonnements et de torture aux mains de « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

Au cours des deux ans pendant lesquels l'EIIL a occupé le village, qui a été libéré par les forces irakiennes le 2 novembre , les résidents ont déclaré qu'ils ont vécu dans la peur de la tyrannie du groupe.

« On ne sortait pas de chez nous pendant des semaines car nous avions peur de l'EIIL. C'étaient des criminels, et pour eux tuer était aussi facile que boire de l'eau », a relaté Mahmoud Shoukour, qui habite dans le quartier de Water Project à Gogjali.

« Ils limitaient nos mouvements et nos libertés et ils tuaient, emprisonnaient et torturaient ceux qui n'obéissaient pas », a-t-il indiqué à Diyaruna.

« La vie était sombre et sans couleur sous leur règne », a-t-il déclaré. « Maintenant, le soleil de la liberté brille. »

Espoir pour le futur

Shoukour a indiqué qu'il espère reprendre son travail de chauffeur de taxi.

« Le chômage nous a tous épuisés », a-t-il rapporté. « Nous avons dépensé toutes nos économies et j'ai vendu ce que j'avais pour mettre de la nourriture sur la table, mais maintenant je peux enfin retourner travailler et nourrir ma famille. »

Shoukour a confié qu'il n'arrive toujours pas à croire que sa zone a été libérée et que l'EIIL « fait partie du passé ».

« J'étais submergé par la joie, je dansais dans la rue et j'embrassais la tête les soldats, et ils dansaient avec moi », a-t-il raconté.

Les forces de sécurité avaient demandé aux habitants de rester chez eux par le biais de haut-parleurs, mais cela n'a pas empêché de nombreuses personnes de descendre dans la rue pour accueillir les soldats de la libération.

Lorsque l'EIIL contrôlait le village, ses combattants « nous forçaient à rester chez nous », a raconté Oum Abdoullah, résidente de Gogjali.

« Nous ne pouvions pas sortir à moins que cela ne soit absolument nécessaire, et seulement accompagnées d'un homme », a-t-elle déclaré à Diyaruna. « Nous devions porter un niqab noir et des robes amples. »

« Ils nous avaient interdit de travailler, et nous nous sentions comme moins que des êtres humains », a-t-elle ajouté.

Les abus de l'EIIL ont continué jusqu'au moment de leur défaite face aux forces irakiennes , a affirmé à Diyaruna un habitant se faisant appeler Abou Majid.

« Alors qu'il allait bientôt perdre, l'EIIL a tiré au hasard sur les maisons des gens, y compris la mienne, dans le but de blesser des gens », a-t-il indiqué. « Ils étaient dans une situation désespérée et se sont effondrés dès que nos troupes héroïques ont avancé. »

Coopération de sécurité

Les habitants ont soutenu les forces irakiennes en leur fournissant des informations sur les emplacements du groupe et de ses caches d'armes et de munitions, a expliqué à Diyaruna le directeur du comité de sécurité du conseil provincial de Ninive, Mohammed Ibrahim.

Ce soutien a aidé à la victoire, a-t-il affirmé.

« Les renseignements provenant des habitants étaient extrêmement précieux et ont permis à nos forces de battre rapidement l'ennemi », a indiqué Ibrahim.

Gogjali, qui compte une population d'environ 20 000 personnes, était la seconde ligne de défense de l'EIIL après que le groupe ait perdu la ville de Bartella, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Mossoul , a-t-il poursuivi.

« La route menant au centre de Mossoul depuis ses faubourgs sud-est est désormais ouverte, et seuls cinq kilomètres séparent nos troupes du centre de la ville », a précisé Ibrahim.

Lorsque les forces irakiennes sont entrées dans les villages d'al-Hod et de Lazaga, au sud de Mossoul, « les gens se sont soulevés contre l'EIIL et ont tué plusieurs de ses membres », a indiqué à Diyaruna Abdoul Rahman al-Wakaa, membre du conseil provincial de Ninive.

Craignant une répétition du scénario à Gogjali, l'EIIL s'en est pris aux villageois, les intimidant, les punissant et les oppressant, a-t-il précisé.

« Mais ils ont échoué, et les résidents ont coopéré avec les services de sécurité et leur ont donné toutes les informations dont ils avaient besoin pour remporter la bataille », a déclaré al-Wakaa.

Retour de l'Etat de droit

« Les habitants de Gogjali et d'autres zones libérées sont tous heureux d'être débarrassés de l'EIIL et que l'Etat de droit et du gouvernement aient été rétablis », a indiqué al-Wakaa.

« Le cauchemar est terminé », a-t-il ajouté.

La bataille pour libérer Gogjali a été « facile et rapide » grâce à la coopération et l'aide des habitants, a déclaré à Diyaruna Sabah al-Nouman, porte-parole du Service antiterroriste.

« Nous avons touché tous les lieux ennemis, tué sept kamikazes et en avons interpellé trois », a-t-il rapporté. « Nous avons aussi fouillé la zone pour nous assurer qu'elle était débarrassée de terroristes, et elle est désormais complètement sécurisée. »

« Le chapitre du terrorisme à Gogjali est terminé », a affirmé al-Nouman. « Notre prochain but est de libérer la rive ouest de Mossoul. »

Aimez-vous cet article?

1 COMMENTAIRE (S)
Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500

Qu'Allah vous préserve tous!

Répondre