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Représailles américaines en Irak après l'attaque meurtrière à la roquette

AFP et la rédaction de Diyaruna

Une photo prise le 13 mars montre la destruction de l'aéroport de Kerbala, l'une des zones touchées par les frappes aériennes américaines contre des entrepôts d'armes de la Kataib Hezbollah après la mort de deux ressortissants américains et d'un Britannique dans une attaque à la roquette la nuit précédente contre la base aérienne de Taji. [Mohammed Sawaf/AFP]

Une photo prise le 13 mars montre la destruction de l'aéroport de Kerbala, l'une des zones touchées par les frappes aériennes américaines contre des entrepôts d'armes de la Kataib Hezbollah après la mort de deux ressortissants américains et d'un Britannique dans une attaque à la roquette la nuit précédente contre la base aérienne de Taji. [Mohammed Sawaf/AFP]

Les frappes aériennes américaines intervenues en représailles dans la nuit de jeudi 12 mars ont visé cinq dépôts d'armes dans les faubourgs de Bagdad appartenant à la milice irakienne pro-iranienne Kataib Hezbollah, a déclaré un haut commandant militaire américain ce vendredi.

Nous savions que ces sites contenaient « des armes conventionnelles sophistiquées fournies à la Kataib Hezbollah par l'Iran », a expliqué le général Kenneth McKenzie, commandant du commandement central américain, lors d'un point de presse au Pentagone.

Ces frappes étaient « destinées à amoindrir la capacité de la Kataib Hezbollah à mener des frappes importantes » au lendemain d'une attaque mercredi qui a tué deux ressortissants américains et un Britannique, a-t-il ajouté, en présentant des graphiques sur les emplacements de ces sites.

« Nous sommes sûrs d'avoir effectivement détruit ces installations », a déclaré McKenzie, soulignant que les frappes contre les entrepôts d'armes de la milice portaient « le message clair et sans ambiguïté que nous ne tolérerons pas ce type de comportement à l'avenir ».

Cette photo prise le 13 mars montre un cratère et la destruction de Kerbala, en Irak, dans l'une des zones visées par une frappe aérienne américaine contre la Kataib Hezbollah pro-iranienne. [Mohammed Sawaf/AFP]

Cette photo prise le 13 mars montre un cratère et la destruction de Kerbala, en Irak, dans l'une des zones visées par une frappe aérienne américaine contre la Kataib Hezbollah pro-iranienne. [Mohammed Sawaf/AFP]

« Ces entrepôts d'armes comprennent des installations qui abritent des armes utilisées pour cibler les troupes des États-Unis et de la coalition », a ajouté le Pentagone dans un communiqué daté de jeudi.

Ces frappes étaient « défensives, proportionnées et en réponse directe à la menace posée par les groupes de miliciens chiites appuyés par l'Iran qui continuent à attaquer les bases » qui accueillent des troupes qui font partie de la coalition internationale, a-t-il ajouté.

Le secrétaire américain à la Défense Mark Esper a affirmé que les États-Unis « ne toléreront aucune attaque contre nos ressortissants, nos intérêts ou nos alliés».

« Comme nous l'avons démontré ces derniers mois, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger nos forces en Irak et dans la région », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Auparavant, Esper avait mis en garde que « toutes les options sont sur la table » pour répondre à la mort de trois soldats, tués mercredi par un barrage d'environ 18 roquettes contre la base aérienne de Taji, au nord de Bagdad.

« Nous répondrons »

Des troupes américaines et d'autres pays luttant contre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) dans le cadre de l'opération « Inherent Resolve » se trouvent sur la base aérienne de Taji.

Elles avaient été visées par de précédentes attaques attribuées à des milices pro-iraniennes.

L'attaque de mercredi contre Taji était la 22e contre des installations américaines en Irak, y compris l'ambassade des États-Unis, depuis octobre dernier.

En plus de ces trois victimes, quatorze autres personnes ont été blessées dans cette attaque, parmi lesquelles des ressortissants américains, britanniques et polonais.

« Si nous sommes touchés, nous répondrons », a prévenu McKenzie ce vendredi.

Les forces américaines sont en Irak à l'invitation du gouvernement irakien, a-t-il souligné, et sont « en communication constante avec le gouvernement irakien concernant les informations dont nous disposons et dont ils disposent sur la Kataib Hezbollah et les lieux où elle se trouve ».

« Nous les avons consultés au lendemain de l'attaque (de mercredi) ; ils savaient que nous allions répondre », a-t-il précisé.

Le secrétaire britannique aux Affaires étrangères Dominic Raab a indiqué vendredi que « la réponse à l'attaque lâche contre les forces de la coalition en Irak a été rapide, décisive et proportionnée ».

« Nous continuerons de travailler avec nos partenaires pour veiller à ce que les responsables de ces actes déplorables en répondent. »

« Spécifiquement une opération américaine »

Selon un responsable américain, les cibles des frappes de jeudi étaient des nœuds logistiques et des unités de stockage de drones.

« Les frappes ont commencé à 1 heure du matin, heure locale, en utilisant différents types d'appareils », a ajouté ce responsable, ajoutant qu'il s'était agi spécifiquement d'une opération américaine.

Selon McKenzie, ces frappes ont été menées par des avions de chasse, mais il a refusé de révéler où ils étaient basés ou quels types d'armes avaient été utilisés.

Une source de sécurité irakienne a indiqué que cinq missiles lourds avaient frappé la zone de Jurf al-Sakhr au sud de Bagdad, qui est contrôlée par la Kataib Hezbollah.

Les explosions ont fait trembler les maisons proches et les forces militaires irakiennes présentes sur place ont été placées en état d'alerte, a précisé cette source irakienne.

Vendredi, l'armée irakienne a indiqué que ces frappes avaient tué un civil et cinq membres de la sécurité, et avaient blessé onze soldats irakiens, dont certains gravement.

Dans son point de presse de vendredi, McKenzie a souligné que des pertes étaient prévisibles, mais que les forces américaines « évaluaient encore les dommages sur les sites visés ».

« Je dirais que ce n'est pas une bonne idée de se positionner proche de la Kataib Hezbollah au lendemain des attaques contre des Américains », a-t-il affirmé, en réponse à une question sur les pertes autres que miliciennes.

Les tensions Iran-États-Unis restent fortes

L'attaque à la roquette de mercredi a fait craindre une nouvelle escalade des tensions entre les États-Unis et l'Iran.

Les deux parties avaient été proches de la guerre en janvier après une série de frappes en représailles qui avaient commencé avec la mort en décembre d'un entrepreneur américain.

Deux jours plus tard, les États-Unis avaient répliqué en bombardant la Kataib Hezbollah, tuant au moins 25 de ses combattants.

La milice avait alors pris d'assaut l'ambassade américaine à Bagdad, causant de faibles dommages.

Le 3 janvier, les États-Unis avaient répliqué en tuant le haut commandant militaire iranien Qassem Soleimani, dont ils affirmaient qu'il avait orchestré les attaques à la roquette, et le commandant en second des FMP Abou Mahdi al-Muhandis lors d'une frappe de drone.

L'Iran avait répondu en envoyant une volée de missiles sur la base d'Aïn al-Asad, dans l'ouest de l'Irak. Bien que personne n'ait été tué lors de cette attaque, des dizaines de soldats américains ont souffert de traumatismes cérébraux.

« J'estime que la menace reste très élevée », a conclu McKenzie. « Je ne pense pas que les tensions se soient apaisées. »

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1 COMMENTAIRE (S)
Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500

Pourquoi la guerre et la destruction? Dans les guerres, les civils sont blessés. Moi et mes enfants vivons dans une inquiétude continue. Il y a la guerre partout et l'Amérique fait des ravages dans tous les pays arabes. Je veux juste savoir pourquoi il y a la guerre et la destruction.

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