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Droits de l'Homme

Les milices menacent la stabilité dans les Plaines de Ninive, selon les autorités

Hassan al-Obeidi à Bagdad

Le commandant en second des Forces de la mobilisation populaire Abou Mahdi al-Muhandis (au centre) aux côtés du chef de la 30e Brigade Waad Qado (à droite) sur cette photo postée sur le site web de la 30e Brigade, le 9 août 2019. Al-Muhandis a été tué le 3 janvier 2020 par une frappe américaine à Bagdad. Qado est lui accusé de violations des droits de l'homme par le Trésor américain.

Le commandant en second des Forces de la mobilisation populaire Abou Mahdi al-Muhandis (au centre) aux côtés du chef de la 30e Brigade Waad Qado (à droite) sur cette photo postée sur le site web de la 30e Brigade, le 9 août 2019. Al-Muhandis a été tué le 3 janvier 2020 par une frappe américaine à Bagdad. Qado est lui accusé de violations des droits de l'homme par le Trésor américain.

La milice Hashd al-Shabak continue d'empêcher le rétablissement de la pleine stabilité et de la sécurité dans plusieurs régions des Plaines de Ninive, ont indiqué des responsables locaux, malgré les efforts permanents des autorités irakiennes et des organisations internationales de les y faire régner.

Basée dans la province irakienne de Ninive, Hashd al-Shabak est affiliée à l'organisation paramilitaire de la 30e Brigade des Forces de la mobilisation populaire (FMP).

L'an dernier, le Trésor américain avait émis des sanctions contre le commandant de la 30e Brigade Waad Qado (Abou Jaffar al-Shabaki) pour avoir perpétré « de graves violations des droits de l'homme ou des actes de corruption » contre la population.

« Plusieurs membres de la population locale ont laissé entendre que cette 30e Brigade serait responsable de crimes odieux, notamment d'intimidations physiques, d'extorsion, de vols, d'enlèvements et de viols », avait déclaré le Trésor le 18 juillet.

Des membres de la 30e Brigade vus sur cette photo publiée sur le site web de la milice le 7 juillet 2019.

Des membres de la 30e Brigade vus sur cette photo publiée sur le site web de la milice le 7 juillet 2019.

En dépit des efforts visant à arrêter le harcèlement de la population locale par les milices, celles-ci continuent de ralentir le retour à la paix, affirment les observateurs.

« Principal obstacle à la paix »

Aux côtés des milices pro-iraniennes Kataib al-Imam Ali, Kataib Hezbollah et Saraya al-Khorasani, Hashd al-Shabak est le principal obstacle à la paix et au retour de la population déplacée dans les Plaines de Ninive, a déclaré à Diyaruna un haut responsable au conseil provincial de Ninive, sous couvert d'anonymat.

Avec le chaos qui règne à Bagdad à propos de la formation du nouveau gouvernement et les manifestations civiles en cours, personne ne prête attention aux abus que ces milices commettent contre les populations, a-t-il ajouté.

Elles incluent notamment la limitation des libertés publiques et privées dans les Plaines de Ninive, l'imposition de taxes et d'impôts, et les fouilles à domicile sans mandats de perquisition délivrés par des tribunaux, a-t-il précisé.

La police enquête également sur l'implication de ces milices dans les enlèvements d'habitants locaux pour en tirer des rançons, a-t-il poursuivi.

Des dizaines d'habitants des Plaines de Ninive ont organisé une manifestation le 6 février pour dénoncer l'état actuel d'anarchie et condamner les violations commises par ces milices.

Une manifestation organisée sur la grande route entre Dohuk et Mossoul a regroupé des Kurdes déplacés, des yézidis, des chrétiens, des musulmans et des Turkmènes, qui ont brandi des banderoles demandant que ces milices soient excluent de leurs régions, ont rapporté les médias locaux.

Les manifestants ont accusé les milices de chercher à porter atteinte à la sécurité et ont expliqué qu'elles représentaient une grave menace pour la coexistence pacifique entre les différents groupes ethniques et religieux qui constituent la population des Plaines de Ninive.

Harcèlement des habitants locaux

Le député irakien Mohammed al-Abd Rabbo, représentant de la province de Ninive au parlement, a indiqué à Diyaruna qu'il avait lui-même fait l'expérience de ce harcèlement par les milices.

« Imaginez alors ce que les citoyens ordinaires doivent subir chaque jour », a-t-il ajouté. .

« Je suis allé il y a quelque temps louer une maison dans les Plaines de Ninive, et [les milices] ont imposé leurs conditions et interféré même dans le contrat de location », a-t-il expliqué. « Elles ont bloqué ma demande parce qu'elles ne voulaient pas de quelqu'un qui puisse révéler leurs agissements. »

« Le gouvernement a publié un décret ordonnant aux groupes armés de se retirer de l'ensemble des villes et des quartiers résidentiels et demandant aux forces de sécurité de prendre en charge le maintien de la sécurité », a-t-il indiqué.

« Mais certains de ces groupes continuent de bloquer et refusent de se conformer à cette décision ».

Les agences des Nations unies et d'autres organisations internationales ont dû assigner des projets à des agents locaux car leurs employés étaient harcelés lorsqu'ils se rendaient dans les villes des Plaines de Ninive, a expliqué Ahmed al-Hamdani, ancien membre du conseil provincial de Ninive.

« Les zones placées sous le contrôle de l'armée et de la police sont les plus stables, et celles où les groupes armés exercent leur influence et sont présents sont troublées et instables », a-t-il indiqué à Diyaruna.

« Nous avons envie de nos terres »

Naima Yaqoub, une habitante déplacée des Plaines de Ninive âgée de 49 ans, qui vit aujourd'hui avec son mari dans le district d'Ainkawa à Erbil, a raconté à Diyaruna qu'elle désirait rentrer chez elle, « mais qu'avec les milices présentes, la situation serait inconfortable ».

Yaqoub a indiqué qu'elle et son mari étaient retournés en mars dernier pour vérifier la situation, mais qu'ils avaient rencontré plusieurs postes de contrôle occupés par des militants qui lui avaient ordonné de porter le hijab et de descendre de voiture pour une inspection.

« Nous avons envie de nos terres, de nos quartiers, de nos maisons et de tous nos voisins, mais pour le moment, cette idée est hors de question », a-t-elle ajouté.

« La milice Shabak cherche à acquérir des terrains, de l'argent et des armes dans les Plaines de Ninive avec le soutien des Iraniens, au détriment de leurs habitants », a déclaré à Diyaruna le spécialiste des affaires irakiennes Muayed al-Juhaishi.

Il a souligné que le commandant de la 30e Brigade Qado est impliqué dans des trafics de drogue et de pétrole brut provenant des champs de pétrole de Ninive, et que les miliciens ont pillé des sites archéologiques assyriens, des monastères anciens et des églises.

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4 COMMENTAIRE (S)
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Il s'agit d'un mensonge et d'une diffamation contre les Forces de mobilisation populaire.

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Ce n'est pas vrai; c'est un mensonge total. Honte à vous! Laissez les gens entrer et voir comment les habitants des plaines de Ninive vivent en paix et en sécurité. L'auteur de l'article n'a ni honneur ni intégrité parce qu'il dit des mensonges et évite la vérité. Salutations.

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Ces informations ne sont pas vraies. Il est vrai que les familles et les partisans des éléments de "l’État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS) ne sont pas autorisés à rentrer. Quant aux autres, ils vivent pacifiquement ensemble dans les plaines de Ninive. Ceux qui veulent s'en assurer peuvent visiter les plaines de Ninive et voir comment les Kurdes, les Arabes, les Turkmènes, les Shabak et les chrétiens vivent ensemble en paix et en sécurité. Votre rapport est basé uniquement sur les histoires d'éléments de l'EIIS et de leurs cohortes.

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Votre information est fabriquée. Seules les familles des membres de "l'État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS) et leurs alliés sont autorisés à rentrer. Quant aux autres, ils vivent dans les plaines de Ninive, et tous ceux qui voudraient s’assurer de pouvoir visiter les plaines de Ninive et voir comment les Kurdes, les Arabes, les Turkmènes, les Shabak et les chrétiens vivent ensemble pacifiquement et en toute sécurité. Votre rapport est basé uniquement sur les récits de l'EIIS et de leurs cohortes.

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