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Les partis soutenus par l'Iran rejettent la nomination du nouveau Premier ministre irakien désigné  

Par Faris al-Omran

Le Premier ministre irakien désigné Adnan al-Zurfi (D) a été nommé le 17 mars par le président Barham Saleh et chargé de former un nouveau gouvernement. [Photo via le site Internet de la présidence irakienne]

Le Premier ministre irakien désigné Adnan al-Zurfi (D) a été nommé le 17 mars par le président Barham Saleh et chargé de former un nouveau gouvernement. [Photo via le site Internet de la présidence irakienne]

Plusieurs partis politiques chiites pro-iraniens ont manifesté leur opposition au Premier ministre irakien Adnan al-Zurfi, moins de 24 heures après sa nomination.

Le législateur de 54 ans et ancien gouverneur de Najaf a été nommé mardi 17 mars au poste de Premier ministre irakien, la deuxième tentative de remplacer le Premier ministre sortant Adel Abdoul Mahdi cette année.

Al-Zurfi a 30 jours pour former un cabinet, qui doit obtenir un vote de confiance de la part du parlement irakien, qui compte 329 membres.

Les blocs chiites pro-iraniens ont annoncé leur rejet catégorique de la décision de nommer al-Zurfi, le chef de l'Alliance al-Fateh Hadi al-Amiri l'appelant "inconstitutionnelle".

"La constitution stipule la nomination du candidat du plus grand bloc", a déclaré al-Amiri dans un communiqué.

L'Alliance Al-Fateh a été créée avant les élections législatives d'avril 2018 et comprend des partis et des milices alignées sur l'Iran qui soutiennent depuis longtemps un programme iranien, notamment l'Organisation de Badr, Assaib Ahl al-Haq, Kataib Hezbollah et les brigades Imam Ali.

Thaer al-Bayati, secrétaire général du Conseil des tribus arabes à Salaheddine, a déclaré vendredi à Diyaruna que la nomination d'al-Zurfi était "appropriée et conforme aux dispositions de la constitution du pays".

Les objections sont "injustifiées, car al-Zurfi n'a pas encore présenté son cabinet, ni établi l'agenda du gouvernement", a-t-il indiqué.

"Ils indiquent clairement que l'Iran ne veut pas qu'Al-Zurfi dirige le prochain gouvernement irakien, car il n'entretient pas de bonnes relations avec ce pays", a-t-il ajouté.

"Les déclarations et positions d'Al-Zurfi au cours des derniers mois, en particulier avec la vague croissante de manifestations populaires, ont rejeté l'ingérence iranienne dans les affaires irakiennes ainsi que le comportement et l'influence des milices", a-t-il noté.

Ces partis "montrent une fois de plus leur loyauté envers l'Iran", a-t-il dit. "Ils lancent une campagne contre al-Zurfi au lieu d'aller au Parlement et de recueillir la majorité des voix pour rejeter son mandat et choisir une alternative".

Espoirs de limiter les armes et les milices

"Al-Zurfi a de bonnes chances de surmonter la controverse et de voir la tâche s'achever, surtout qu'il a le soutien d'autres blocs chiites ainsi que des blocs sunnites et des Kurdes", a déclaré al-Bayati.

Dans le premier discours qu'il a prononcé après sa nomination, al-Zurfi s'est engagé à préparer des élections anticipées dans l'année suivant la formation de son gouvernement.

Il a dit qu'il mettra en œuvre une politique étrangère basée sur le principe de "l'Irak d'abord" et évitera les conflits régionaux et internationaux, développera la sécurité et l'establishment militaire, continuera d'affronter les restes de "l'État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS) et protéger les manifestations populaires.

Il a également promis de travailler pour "limiter les armes à l'État uniquement, éliminer toutes les manifestations armées, étendre l'autorité de l'État et promouvoir la paix civile".

Al-Bayati a dit qu'il espérait qu'al-Zurfi réussirait à "contenir les milices et contrôler les armes", soulignant qu'il s'agit d'une tâche difficile qui nécessiterait du temps.

"Cependant, avec le soutien des forces de sécurité et du peuple, il entamera les premières étapes et remplira ses promesses", a-t-il ajouté.

"Il y a des négociations en cours entre al-Zurfi et les partis politiques qui le soutiennent d'une part et les manifestants d'autre part pour discuter des revendications avancées par les manifestations populaires des derniers mois", a déclaré al-Bayati.

"Ces négociations sont axées sur les réformes publiques, la lutte contre la corruption et la fin des ingérences extérieures", a-t-il fait savoir.

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