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Sécurité

Forte escalade des tensions sur le front nord-ouest de la Syrie

Waleed Abou al-Khair au Caire et AFP

Des combattants de l'opposition dans la campagne d'Idlib examinent l'épave d'un hélicoptère de l'armée syrienne abattu le 11 février. [Photo fournie par le centre de presse d'Idlib]

Des combattants de l'opposition dans la campagne d'Idlib examinent l'épave d'un hélicoptère de l'armée syrienne abattu le 11 février. [Photo fournie par le centre de presse d'Idlib]

L'escalade des tensions se poursuit dans le nord-ouest de la Syrie, mercredi 12 février, après qu'un hélicoptère du régime syrien a été abattu dans la campagne d'Idlib, alors que le régime poursuit son offensive, malgré les mises en garde de la Turquie.

Mercredi, le président Recep Tayyip Erdogan a averti que la Turquie frapperait les forces du régime « partout » si des soldats turcs étaient à nouveau attaqués, tout en accusant également la Russie, alliée du régime de Damas, de commettre des « massacres » à Idlib.

Ces menaces d'Erdogan font suite à des affrontements directs entre les forces turques et du régime ces dix derniers jours, qui ont également tendu les relations entre Ankara et Moscou, un allié de poids du régime syrien.

La Turquie a renforcé ses positions à Idlib, et des centaines de véhicules transportant des commandos, des obusiers et des soldats ont franchi la frontière ces derniers jours.

Des civils inspectent des maisons d'Idlib touchées par des frappes aériennes russes, le 11 février. [Photo fournie par le centre de presse d'Idlib]

Des civils inspectent des maisons d'Idlib touchées par des frappes aériennes russes, le 11 février. [Photo fournie par le centre de presse d'Idlib]

Depuis le 3 février, a indiqué Erdogan, quatorze Turcs ont été tués et 45 blessés par les bombardements du régime à Idlib.

Appuyées par les frappes aériennes russes, les forces du régime ont poursuivi leur offensive pour reprendre Idlib, malgré un accord de cessez-le-feu signé en 2018 entre la Turquie et la Russie.

Cette offensive a tué des centaines de civils depuis décembre, et envoyé des centaines de milliers de personnes sur les routes en quête de sécurité dans de difficiles conditions hivernales.

Mercredi, Erdogan s'en est pris directement à la Russie, ce qui est rare.

« Le régime appuyé par les forces russes et les activistes épaulés par l'Iran attaquent en permanence des civils, commettent des massacres et font couler le sang », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que la Turquie fera « le nécessaire » pour repousser les forces du régime syrien derrière les douze postes d'observation que celui-ci avait mis en place dans la province d'Idlib en vertu de cet accord.

Un hélicoptère syrien abattu

Le président russe Vladimir Poutine et Erdogan se sont entretenus par téléphone ce mercredi.

Une délégation russe comprenant des responsables militaires et des renseignements a tenu deux cycles de pourparlers cette semaine à Ankara, mais aucun accord concret n'en est résulté.

Le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a déclaré qu'une délégation turque allait maintenant se rendre à Moscou « dans les prochains jours ».

L'envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie James Jeffrey est arrivé pour sa part à Ankara mardi en fin de journée pour y rencontrer des responsables turcs.

Un nouveau convoi de véhicules blindés turcs est arrivé mercredi dans la ville de Binnish, au nord-est d'Idlib.

Mais les forces syriennes poursuivent leur avancée sans relâche, prenant de nombreuses localités et reprenant le contrôle total de l'autoroute cruciale M5 pour la première fois depuis 2012.

Mardi, des groupes de l'opposition armée ont abattu un hélicoptère militaire du régime syrien près du village de Qaminas, au sud-est de la ville d'Idlib.

Cet hélicoptère a explosé en l'air, projetant des débris au sol dans une zone contrôlée par l'opposition, a expliqué à Diyaruna le militant d'Idlib Moussab Assaf, qui a ajouté que les frappes aériennes et les bombardements se poursuivaient dans certaines zones, notamment sur la ville d'Idlib.

Mercredi, des médias syriens ont rapporté que trois membres de l'équipage aérien avaient été tués dans cette attaque. Dans un bilan antérieur, l'Observatoire syrien des droits de l'homme avait indiqué que deux pilotes avaient trouvé la mort.

Les combats se poursuivent sur plusieurs axes

Les opérations militaires dans la campagne d'Idlib et d'Alep se poursuivent sur plusieurs axes, a ajouté Assaf, ajoutant que Tahrir al-Sham et ses alliés avaient pu reprendre la ville d'al-Nairab, récemment tombée aux mains des forces du régime.

Après avoir repris l'autoroute M5 mardi, les forces du régime ont nettoyé toutes les zones situées directement à l'ouest de la route dans la province d'Alep, les débarrassant des combattants de l'opposition et des extrémistes.

« Les zones adjacentes à la M5 à partir de l'ouest de la province d'Alep sont désormais contrôlées par le régime », a déclaré le directeur de cet observatoire, Rami Abdoul Rahman.

Les forces du régime s'apprêtaient mercredi également à chasser leurs rivaux des environs est de la route, un mouvement qui la sécuriserait entièrement contre les attaques de l'opposition, ont indiqué l'observatoire et les médias d'État.

Entre-temps, les frappes aériennes russes et syriennes ont continué de cibler plusieurs parties de la campagne d'Idlib et d'Alep, a poursuivi Assaf, précisant qu'elles avaient frappé une zone résidentielle dans la ville d'Idlib.

Les premiers chiffres indiquent que douze personnes ont été tuées et 25 autres blessées. La moitié des victimes étaient des enfants, selon l'observatoire.

De nombreux camps de déplacés de fortune ont été visés dans différentes parties d'Idlib et d'Alep, causant un grand nombre de victimes, a conclu Assaf.

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